Que s’est il passé? Eh bien mon genou n’a pas apprécié ces premiers jours. Il m’a laissé arriver à Séville, mais le lendemain, j’avais beaucoup de mal à marcher. Je suis resté de plus en plus à l’hôtel, j’ai changé d’hôtel d’ailleurs le 31 décembre, mais je n’ai pas pu reprendre le vélo. Après trois jours, j’ai décidé de retourner à Malaga. J’ai loué une voiture automatique, mis le vélo dedans, et retour au point de départ.
Il m’a fallut du temps pour comprendre que je ne pourrais pas repartir. Mon ostéopathe contacté au téléphone m’a dit que je devais me reposer 3 jours, mais le genou ne dégonflant pas, je ne voyais pas comment ça pourrait s’améliorer. C’est donc après 3 jours que je me suis dit que le voyage était fini.
Pas mal de pensées sont passées dans ma tête. Et de doutes. Jusqu’à ce que je décide d’organiser mon retour. Parce que j’étais un peu bloqué dans mon état avant cela. J’attendais que ma situation se résolve toute seule. Que mon genou dégonfle. Qu’on vienne me chercher. Qu’on me rapatrie. Et je déprimais un peu que ca n’arrive pas. Mais non en fait, il fallait que ce soit moi qui s’occupe de moi. Personne d’autre. Donc j’ai organisé, et mon état mental s’est amélioré. Et mon genou aussi! Non pas de magie je pense, simplement accepter de ne pas bouger, rester au lit, ne plus le maltraiter.
Ça fait maintenant 6 jours que je suis arrêté, que je vais d’hôtel en hôtel, ce n’est clairement pas les vacances auxquelles j’avais pensé, mais je prends du repos, je réfléchis, j’écris (ici en autre), et vous savez quoi? J’organise mon prochain voyage à vélo, en Alsace. Et ça me donne l’occasion d’expérimenter ChatGPT pour faire l’itinéraire. Qui n’est pas si mal. J’ai récupéré 90° de flexion du genou, je devais être à 45° maximum à Séville.
Demain je change d’hôtel, une dernière fois, je retrouve ma valise pour le vélo, avant de décoller samedi pour Paris.
Est ce que je reviendrais en Andalousie faire du vélo? La question est posée. Je garde un bon souvenir de Malaga, de Sevilla aussi, alors que je n’y ai rien visité. mais pour le reste je suis mitigé. Est-ce que le parcours entre Sevilla et Cadix vaut le coup de revenir ? À voir.
En tous cas, j’ai appris, je peux me blesser en voyage à vélo, et il faut savoir gérer cette situation. Et peut être mieux l’anticiper.
Je révise mon jugement, les hauteurs de la Sierra de les Nueves ne sont pas si mal…, comparé à la plaine qui lui fait suite, à l’ouest, en direction de Sevilla.
Je quitte mon hôtel un peu baroque, et j’attaque la descente qui me mène à Sevilla. Ça commence vite, je fais du 30km/h, parce qu’en fait la pente est faible donc c’est de la vrai descente. Je me dis qu’à ce rythme je vais y être bientôt. il y a une soixantaine de kilomètre jusqu’à Sevilla. Mais la route s’aplatit à mesure que j’arrive dans la plaine, et je me retrouve à rouler simplement dans la bordure, à un 20km/ normal.
Les routes d’Andalousie ne sont pas désagréables, c’est juste qu’il y a pas mal de traffic, des camions, donc ce n’est pas super agréable. Je roule dans la bordure pour ne pas déranger les véhicules, qui respectent les vélos, mais ne semblent pas non plus super contents de se décaler à cause de moi. Le revêtement est correct, propre, donc ça va.
Mon genou n’est pas en super état. Je serai content d’arriver à Sevilla, et me reposer un ou deux jours. Ça devrait aller mieux ensuite, et je pourrai repartir vers Cadix. En revanche, je ne suis pas sûr de pouvoir faire mon tour, par manque de temps, je devrai peut être prendre un train à Cadix ou Algeciras pour rejoindre Malaga. On verra. J’ai regardé les horaires, et il y a des possibilités.
Non, mon principal soucis, c’est mon genou. Il a pas mal gonflé, et maintenant ça me gêne pour pédaler. Plus j’avance, plus je ralentis, je le ménage au maximum. J’ai réservé deux nuits d’hotel à Sevilla, ça ira mieux après deux jours de repos. J’espère.
Le problème dans un voyage en vélo, c’est que le moindre pépin prend une envergure certaine. Tout d’un coup on se sent vraiment fragile, car on n’a aucune protection. Surtout dans un voyage comme celui là, à l’étranger et dans une région assez déserte. Alors je me mets à gamberger, à imaginer sur ce qui pourrait arriver, comment ça pourrait tourner, quelles sont les solutions possibles. C’est toujours un peu comme ça le voyage en vélo à l’aventure, c’est ça que j’aime parce que je suis complètement déconnecté de ma vie habituelle. Mais cette fois ci ce n’est pas très positif. Heureusement je me suis débarrassé de pas mal de mes angoisses, donc ça va, j’ai appris que ça ne servait à rien, j’arrive à me raisonner. Et puis il n’y a pas le choix, il faut s’en sortir. Donc je continue d’avancer, c’est la seule solution.
Il n’y a qu’un seul problème potentiellement grave en voyage en vélo, c’est la casse mécanique. Celle du vélo, ou celle du pilote. J’ai pas mal envisagé la première, me suis équipé en conséquence, avec les outils, les pièces de rechange, le minimum. Mais la seconde casse, celle du bonhomme, je ne m’en suis pas vraiment préoccupé. Une trousse médicale d’urgence, et c’est tout. Et encore, parfois je n’en ai pas. J’ai un peu envisagé la chute, le vrai danger pour le pilote. Mais c’est tout. Le problème articulaire sans vraie raison, je n’y était pas préparé. En même temps, que faudrait-il faire de plus?
Il va sans dire que je ne profite pas de la route, d’ailleurs il n’y a pas grand chose à voir dans cette plaine. En me rapprochant de Sevilla, je prends des chemins, et là c’est quand même plus agréable. J’arrive quand même à m’amuser un peu sur ces chemins au milieu des champs.
Puis c’est d’un coup la ville, une piste cyclable qui rentre dans la ville. Je suis bien content d’être arrivé. J’arrive plaza de España, à laquelle je pensais depuis longtemps, qui m’avait marqué quand nous étions venus, adolescents, avec mes parents, au retour du Portugal. Les calèches… Je l’avais revue ensuite dans Laurence d’Arabie, ils en avaient fait le soit disant quartier général de l’armée britannique au Caire… Avec la sublime musique de Maurice Jarre.
Notez que Lawrence d’Arabie est un de mes films préférés. Quelques plans sublimes parmi une kyrielle d’autres :
Avec des répliques immortelles telles que « Nothing is written » ou « My name is for my friends », « My fear is my concern », ou encore « it is recognize that you have a funny sense of fun ».
Un jour je pourrais faire un article dédié à ce film. En attendant vous pouvez voir une vidéo sur YouTube où l’on apprend pas mal de choses sur ce film. Ou bien encore un épisode de la série Blow up d’Arte, de l’excellent Benoît Forgeard, C’était quoi Omar Sharif? Cette série est cultissime pour moi. Et je vous recommanderais aussi l’épisode consacré à un de mes acteurs vivants préférés, Joaquin Phœnix. Et je ne peux m’empêcher pour finir cette série de références, en pensant à Joaquin Phœnix et mon genou, de penser au sublime morceau Hurt de Johnny Cash. Il faut voir « Walk the line ».
Je suis à Séville et je suis heureux. Premier objectif atteint.
La nuit a été froide finalement. Le terrain était en pendre, et j’ai passé la nuit à remonter dans mon lit. Bref, je n’ai pas super bien dormi.
Départ à 10:15, ni tôt ni tard. Je vais voir le réservoir de la Guadalhorce, et surprise il n’y a pas une goutte d’eau. Les rivières qui l’alimentent sont à sec. Ca commence à vraiment faire peur.
Je traverse la Sierra de les Nieves. Je vais de village en village, Teba, Almargen, El Saucejo, Villanueva de San Juan, Mais vraiment les villages n’ont aucun intérêt. Des maisons en ciment toutes identiques, pas de vie, donc je passe mon chemin. Et puis le plus beau c’est la nature. Quand les bas côtés des routes ne sont pas jonchées de détritus en tout genre. Messieurs mesdames espagnols, il faut vous ressaisir! Aussi souvent ça sent très mauvais. Ce n’est pas très compréhensible pour un pays majeur de l’UE!
J’aborde la dernière difficulté de la journée après Villanueva de San Juan, mais je vois tout de suite que la pente est trop raide pour moi. Donc je monte à pied. Ce n’est pas désagréable, pas beaucoup de voitures, il fait assez beau et chaud, et je ne suis pas en retard, donc je peux prendre mon temps tranquillement.
Plus j’avance vers l’ouest et plus l’herbe fait son apparition. Parce que passe la première crête hier, il n’y avait aucune herbe aucune végétation à part les oliviers. De la terre seulement. Après la dernière crête avant de descendre vers Moron de la Frontera, il y a des champs d’herbe. Complètement différent. Et bien sûr c’est mieux. C’est ça que j’aime bien dans les voyages à vélo, c’est voir la végétation évoluer au cours du voyage. Le style des maisons qui change aussi.
Je prends la descente vers Morin de la Frontera, et elle va s’avérer plus longue que je ne pensais. J’ai réservé un hôtel à la sortie de la ville et j’ai bien fait cette ville n’a pas de sens. Des bidonvilles à l’entrée! C’est indigne.
Demain direction Sevilla ou je devrait rester deux jours pour faire reposer mon genou. Et profiter de la ville.
Ça pourrait devenir le plat emblématique de mon voyageIl y a un nombre incroyable de l’éolienne ici. Et elles sont énormes. Adieu l’Andalousie de l’Est. Place à l’Andalousie atlantique. Un peu de Gravel pour changer de la route.
Départ de malaga très tardif. Plus de 13h. La cause? Achats divers, frontale, câble micro usb, oublies à Paris. Et puis pas une grosse firme non plus. Le premier jour a près de 900m de dénivelé me fait un peu peur. Surtout après quasiment 4 semaines sans activité. et en plus mon genou gauche est un peu gonflé après la marche d’hier.
Finalement je pars mais c’est laborieux. Mon pneu arrière s’est complètement dégonflé dans la nuit, peut être un problème de valve. Regonflage, on verra bien. Ensuite au bout de 5km, je m’aperçois que je ne peux pas passer sur le grand plateau. Il me faudra deux fois m’arrêter avant d’y arriver. Je trouve finalement une station service, je me dis que je vais regonfler mes pneus, mais non, même avec mon adaptateur ça ne fonctionne pas. Serait ce des signes?
Finalement, je règle le tout, même mon sac de cintre qui gêne les passages de vitesses, et la tout va bien!
Sortie de malaga un peu galère, comme prévu, j’emprunte pas mal de chemins, dont un au milieu d’un long terrain vague près de l’aéroport. On est très loin de la propreté de l’Europe du Nord! Les bord de route sont jonchés de déchets et tous genre, même une mini décharge à un endroit. Ca ne change pas.
Les chemins ne sont pas spécialement faits pour les vélos, certains sont des culs de sacs, et après un dernier échec, pourtant dans un paysage très beau enfin, je choisis de rester sur la route. Je commence à avoir fin vers 16h, et je trouve par miracle un supermarché. Il n’y a déjà plus beaucoup de village, et c’est le dernier avant Ardales. Ouf. Je reprends la route, il me reste 22km avant Ardales, il est 17h30, je ne suis pas sur d’y arriver avec la nuit qui va tomber.
Je commence la montée, c’est sans problème, j’avale les 10 premiers km sans problème. Mon moral remonte en flèche. Mais je ne m’emballe pas. J’ai vu que les 10 derniers km étaient les plus raides. Je continue et le soleil se couche vraiment, je n’ai pas très chaud, aussi je l’arête pour mettre ma veste, un bonnet, je mets les lumières, et je repars.
Je monte beaucoup moins vite, mais je me sens bien. Je n’ai plus froid, je suis assez confortable. En revanche, il y a pas mal de voitures, et certaines passent assez près de moi. Il fait maintenant nuit, je ne vois pas très bien mais je vois des précipices à droite et ça ne me rassure pas. Je roule dans la bande d’arrêt d’urgence, qui fait un petit mètre de large. Ça me rappelle le col de la Gineste entre Marseille et Cassis. En moins raide. J’avais finis à pied, trop dangereux. La, ce n’est pas trop raide donc j’arrive à me maintenir dans la voie. De temps en temps il y a une voie pour véhicule lents, c’est bien parce que c’est plus large, mais en fait certaines voitures passent encore très près, et en plus ce sont les endroits les plus pentus. donc au final ce n’est pas mieux.
Finalement j’arrive au sommet bien content, je ne prends pas le temps de savourer, je me lance dans la descente. Et la ça caille! Je ne m’y attendais pas. Pas longtemps, quelque kilomètres, mais suffisamment pour arriver à Ardales transi. Par chance, je vois une station service à la sortie de la ville, et même une sorte de cafétéria! Je m’y rue et m’installe. Je suis quand même très content d’être arrivé, d’avoir passé la première ligne de montagne. Je commande, et j’appelle Tristan. On teste une petite demi heure au tel. Il est en vacances, ça lui permet de se reposer après la prise de son nouveau travail. Toujours pas mal d’interrogations !
Je repars pour trouver mon campement, bien sûr Google maps est mon ami, pas facile de trouver un campement dans la nuit noire dans cet endroit assez montagneux. Finalement je prends la route et avant même d’arriver au lac, je trouve des champs d’oliviers, très irréguliers, mais finalement j’en trouve un qui me plaît où je devrais être à peu près correct, je plante la tente, il fait 8°C, et à 10h15 je suis au lit, pour écrire ce petit article, après ce premier jour en vélo en Andalousie. Pas facile, pas éclatant, mais quand même je suis très content d’être là, c’était la première journée et la plus difficile a priori en terme de dénivelé en particulier, maintenant ça devrait être beaucoup plus sympa.
Je vous ai quitté au Danemark, je n’ai même pas écrit le récit de notre séjour à Kopenhagen. Alors que nous avons adoré. Justement pour ça? J’y reviendrai.
Pour le moment, je suis à Malaga, seul cette fois ci. Pour 10 jours de vélo en Andalousie. Je voulais faire ce voyage il y a deux ans, et puis finalement ça ne se fait que maintenant. C’est la lecture d’un parcours à partir de Séville qui m’a donné envie. Alors voilà. Je suis un peu fatigué par cette année qui a été compliquée professionnellement, les temps sont très incertains, et j’ai quand même beaucoup hésité à partir. Il faut être en forme pour partir en voyage, je ne pars en général pas trop fatigué, sinon je ne profite pas à fond du voyage. Mais à choisir, j’ai préféré partir.
Et je suis bien content d’être là. Valerie va me manquer un peu probablement, j’ai pris l’habitude maintenant de voyager avec elle, c’est sympa aussi. Je devais initialement partir de Séville, mais les vols étaient chers, et en train ça prenait deux jours. J’ai finalement trouvé un vol pour Malaga, qui était sur mon parcours. Et donc me voici au bord de la Méditerranée, à nouveau en hiver, après mon premier vrai voyage en France voici trois ans déjà, de Banyuls à Menton.
J’ai failli ne pas partir, l’avion était en surbooking, mais finalement ça a fonctionné. C’est quand même un choc d’arriver ici. Nous sommes en hiver, mais la température est quand même bien plus haute qu’à Paris (c’est quand même pour ça que je suis venu) mais surtout le soleil et la lumière sont là. Et le ciel bleu. On n’est pas gâté à Paris de ce point de vue. Je prends un bus pour rejoindre le centre ville, 4€, ça c’est bien aussi. Ce n’était pas super bien indiqué à partir de l’aéroport, et même en appelant l’hôtel, ils ne m’ont même pas parlé de cette option.
J’arrive en centre ville, après une découverte de la banlieue de Malaga vraiment pas au top. Je dois marcher un peu pour rejoindre mon hôtel, et je suis positivement surpris par la vieille ville très animée, et assez sympa et belle.
Arrivée à l’hôtel finalement assez tôt, je range mes bagages et pars faire un tour dans la vieille ville, en attendant de pouvoir récupérer ma chambre. Un tour qui me prendra quand même une paire d’heures. Visite d’un magasin de vélos ( c’est la tradition), puis le Castillo de Gibralfaro et l’Alcazaba. Des restes de l’émirat de Cordoue, qui donne une idée de la sophistication de cette époque. En particulier l’alcazar, avec quelques fontaines et rigoles transportant l’eau à l’intérieur. Un bon moment dépaysant.
Je redescends et continue ma visite de la vieille ville, et m’arrête pour déjeuner. Malaga est une ville très animée, plus que Barcelona ou Valencia je trouve. In ne peine pas à trouver un restaurant. Je ne trouve pas encore de plats typique, ça viendra.
Je rentre à l’hôtel finalement, prend la chambre, très bien. Le jeune type me monte ma valise de plus de trente kilos, j’en suis bien content. Je me tape une petite sieste, car je n’ai dormi qu’une heure la nuit dernière. Je me réveille vers 18h et entreprends de remonter mon vélo. Il ne me faudra que 45 minutes pour cela, je m’impressionne.
Quelques coups de téléphone, puis je sors dîner. Un monde fou dehors, à l’espagnol. Je prend finalement des tape, avec une bière.
Un spectacle de danse, beaucoup de bruits, des lumières aussi. Pas de doutes, je suis bien en Espagne.