Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Étiquette : La Moselle

  • La Moselle, troisième partie

    Des vignes, des vignes, des vignes.

    Les jours suivant vont être dans le cœur de la Moselle allemande. La Mozel devrais je dire. Avec des vignes plantées sur les pentes des coteaux de la rivière. Partout. Et sur des pentes très raides allant probablement à plus de 60° parfois. On se demande alors comment ces vignes, par ailleurs avec des plans assez hauts, plus de deux mètres, peuvent être taillés et entretenus. On voit quelque tracteurs très étroits qui passent entre les rangées de pieds de vigne, et escalade les coteaux pour soit épandre les produits soit probablement tailler les plants. Mais sûrement le travail doit aussi être très manuel.

    La Moselle entame la suite de ses méandres. Les virages sont assez larges, mais la courbe est suffisamment serrée pour être devinés à l’œil nu. Cela donne des paysages très beaux de mon point de vue. En particulier à vélo, c’est hyper sympa, avec la vitesse, de couvrir un virage en quelques minutes. Et ça romp aussi la monotonie qu’on pourrait avoir sans tous ses virages. C’est ça qui fait, en particulier, la beauté de ce parcours. Il fait maintenant très beau temps, ce n’est pas sans augmenter le plaisir. C’est ensuite une série de petits villages de part et d’autre de la rivière.

    Cochem

    Le noeud touristique de la Moselle allemande. Avec son château, le Reichsburg Cochem, construit au détruit par Louis XIV, comme beaucoup de château de la région, mais reconstruit au 19eme siècle. On monte à pied par un petit chemin très raide, et les non sportifs sont bannis du trajet.

    Que garder de ce château? D’abord la reconstruction et l’entretien excellent. Ensuite, la vue magnifique sur la Moselle. Des boiseries, des plafonds peints. C’est un château médiéval, et je n’en ai pas visité depuis longtemps, et sûrement pas dans un si bon état.

    Le château d’Eltz

    Nous faisons une petite étape depuis Cochem, une vingtaine de kilomètres, pour atteindre Moselkern, afin de visiter le château d’Eltz. Il fait si chaud que bien qu’on soit arrivés assez tôt, nous décidons de reporter la visite au lendemain matin à la fraîche. L’hôtel que nous avons réservé est en dehors de la vallée de la Moselle, dans la vallée de la rivière Eltz (micro rivière comparée à la Moselle). Il faut quitter la route et faire quelques kilomètres dans une forêt qui nous rafraîchis. On se relaxe du coup à l’hôtel. On y prend aussi un dîner simple et unique pour tout le monde : soupe à la tomate, porc en sauce avec légumes et gnocchis, et crêpe au chocolat et à la crème anglaise. Assorti d’un verre de Riesling bien sûr.

    C’est donc le lendemain qu’on monte au château, il faut à peu près une heure de marche. Ce château est un château privé, qui appartient à la famille Eltz encore aujourd’hui. Donc les photos de l’intérieur et les drones sont interdits. Dommage, je ne pourrais pas vous faire profiter des formidables plafond et murs peints de l’une des pièces.

    Koblenz

    La dernière étape nous conduit à Koblenz, notre destination finale. Il fait extrêmement chaud. Nous longeons successivement une route et une voie ferrée, et traversons quelques villages assez mignons comme Kobern-Gondorf.

    Kobern-Gondorf

    Il y a pas mal de petits châteaux sur les coteaux, mais tous plus ou moins en ruine.

    Finalement nous arrivons à Koblenz. L’entrée à vélo dans la ville est, comme toujours avec les villes importantes, compliquée. On se perd en chemin et nous prenons tous les deux des routes différentes, menés par nos gps différents : Valérie continuant à longer la Moselle, moi rentrant dans le centre ville. J’arrive sur une très belle place, où je termine de tourner le film de notre voyage, avec la musique d’il était une fois dans l’Ouest jouée par une musicienne sous un porche, avec une sorte de petite harpe horizontale.

    Nous prenons possession de notre location pour trois nuits, pour profiter de la ville.

    C’était un beau voyage, finalement varié, dans une région quasiment fréquentée par des allemands. On aura vu très peu de touristes autres, quelques français bien évidemment. Mais très peu.

    La ville de Koblenz

    Koblenz, en Latin Confluentes, est le lieu de rencontre de la Moselle et du Rhin. C’est d’ailleurs la deuxième fois qu’on se retrouve au bord du Rhin cette année, après notre voyage en Alsace au printemps. la ville fait partie de la Rhénanie-Palatinat, région qui a appartenu aux francs après la mort de Charlemagne et contestée ensuite par les français à l’époque moderne. C’est une région cousine en quelques sortes.

    Cette ville est au mois d’août très calme, mais quand même suffisamment animée. Le centre pavé, il est entièrement piétonnier. ville en partie encore ancien est très agréable. On y trouve en particulier le plus grand magasin de vélos que j’ai jamais vu. Fahrrad XXL Franz. Rien que ça. Peut être deux cents vélos sont visibles. J’y trouve un bonnet d’été que jamais je n’aurais trouvé en France. 90% des vélos sont des vélos électriques. Quelques vélos de ville ou Gravel, quasi pas de vélos de route.

    Il n’y a pas grand chose à voir dans Koblenz. Nous avons pris le téléphérique 3S qui mène à la forteresse qui se trouve de l’autre côté du Rhin, la Forteresse d’Ehrenbreitstein. C’est maintenant une fondation culturelle avec plusieurs expositions temporaires. Elle donne surtout l’occasion d’avoir une vue magnifique sur le confluent.

    Le dernier jour, je fais une petite visite d’un château du Rhin, le Marksburg. Le seul château du Rhin qui ne fut jamais détruit.

    Et comme de bien entendu, nous finissons notre séjour dans un très bon restaurant que j’avais réservé avant de partir, et qui s’avère être d’inspiration très largement française. Au menu : pâte en croûte et coquilles Saint-Jacques et épinards au beurre blanc, un trio de veau avec langue et ris, assortis d’une excellente purée, et une crêpe Suzette en dessert. Un délice. Riesling et Weißburgunder en accompagnement bien sûr.

  • La Moselle, deuxième partie

    Metz.

    Metz est une très belle ville. Vraiment très belle ville. On le sens dès qu’on arrive et qu’on traverse la Moselle. On y arrive un peu tard, l’entrée à vélo est très compliquée, plus encore que d’habitude. On ne sait où se trouvent les pistes cyclables, tantôt sur le trottoir tantôt à droite de la chaussée, tantôt à gauche, parfois avec le bus. Heureusement on n’a pas trop de chemin à faire pour rejoindre notre hôtel, chacun de notre côté.

    En fait c’est une auberge de jeunesse. L’hôtesse d’accueil est super sympa mais pas très compétente. Elle oublie de nous dire que les serviettes sont en supplément, et je me retrouve sous la douche, en me demandant « mais au fait, elles sont où les serviettes? ». Bon les prochaines fois on demandera en arrivant si les serviettes sont comprises. Elle nous dit qu’il n’y a rien à payer, mais nous demandera de payer finalement le lendemain. Elle nous envoie dans des restaurants qui sont tous fermés le dimanche. Mais elle est très sympa, et rigolote. Bah ça fait des souvenirs.

    On part se balader dans la ville, et en effet cette ville est super agréable. Centre ville piétonnier, beaucoup d’animation mais bon enfant, pas mal de monde pour un dimanche d’août, on sent que cette ville vit bien. On n’a finalement que le temps de visiter la cathédrale. Mais quelle cathédrale! 40m de hauteur de voute, trois étages de vitraux! Dingue. Et les vitraux en partie peints par Chagall, mazette!

    Il faudra que je retourne à Chartres pour comparer. Mais on est un peu estomaqué !

    On passe une soirée au restaurant trouve par hasard, bon, pas au niveau bien sûr de Patern à Nancy bien sûr, mais bien.

    La fin de la Moselle française

    La dernière étape française nous conduit à la frontière, mais nous n’avons trouvé qu’un hôtel à Manderen, un village à l’écart de notre route. Avec une montée d’une centaine de mètres de dénivelé, qui finalement ne s’avèrera pas si dure que ça. Grand repos en arrivant, avec une hôtesse remarquablement aimable, qui nous conduira même jusqu’à notre chambre. Je n’avais pas vu ça depuis de nombreuses années.

    Mais en chemin, nous faisons halte à Thionville, troisième ville de Lorraine. J’avais une petite pensée pour Éric avant d’arriver, j’avais une grosse pensée pour lui en repartant. Comment dire? J’étais venu là il y a très longtemps pour une mission de conseil, et je n’avais pas trouvé cette ville très interessante. Mais je m’étais dit que fallait pas juger trop vite. Eh bien disons que je ne vais toujours pas juger trop vite non plus.

    Schengen

    Nous passons la frontière pour arriver à Schengen. Alors si vous avez dormi pendant 50 ans, l’accord de Schengen acte la libre circulation des personnes et des biens en Europe. Il fut signé en 1985 par la France, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. C’est sur un bateau, le Princesse Marie-Astrid, sur la Moselle, que fut signé l’accord. Pour la France, c’était Catherine Lalumière, secrétaire d’état aux affaires européennes, qui signa l’accord. C’est Edith Cresson, une autre femme, qui négocia la seconde version en 1989. C’est émouvant de revoir la photo de cette femme entourée quasiment que d’hommes.

    Schengen

    En fait c’est un peu grâce à cet accord, qu’aujourd’hui, nous pouvons faire ce voyage à vélo.

    Trier (Trèves)

    Trèves, ancienne capitale des gaules. Rien que ça. Alors forcément l’attente est là. Et la ville répond présente.

    Très belle ville, riche, encore aujourd’hui. Rien d’exceptionnel, mais de beaux monuments, une bonne ambiance, de la vie, un beau restaurant avec vue sur les coteaux de la rivière, bref une belle étape. Une trêve dans notre voyage, si j’osais.

    De Trier à Piesport

    Peut être la plus belle étape du voyage. Pourquoi? Il fait très beau, et nous sommes au cœur de la Moselle allemande. Des vignes partout, la rivière commence à prendre de sacrés virages, les coteaux offrent de sublimes courbes, la piste cyclable est magnifique. Et il commence à y avoir de beaux petits villages. Un échantillon des paysages en vidéo.

    De Piesport à Traben-Trarbach

    On continue dans les vignes. Ici les vignes sont plantées sur les coteaux, les rangées suivant la pente. Parfois la pente est supérieure à 45°! Il faut des tracteurs très étroits pour passer entre les rangées, seul moyen pour désherber entre les rangées ou les traiter.

    Journée riche en petits villages touristiques, voire très touristiques. Bernkastel par exemple.

    Arrivée à Traben-Trarbach en milieu d’après midi. Deux petits villages de part et d’autres de la rivière. Belles maisons. Restaurant indien, glace en cornet. Glucklich wie gott in Deutchland.

  • La Moselle, de Nancy à Koblenz. Premiers jours.

    Nous voilà parti pour notre nouveau voyage. Il va nous conduire de Nancy à Koblenz sur le Rhin, en suivant la vallée de la Moselle. C’est en lisant un article du Monde que j’ai eu cette idée, la Moselle n’étant pas une destination à laquelle je rêve depuis plusieurs années.

    Mais tout d’abord nous faisons halte à Dijon chez la tante de Valérie. Nous prenons un TER à destination de Lyon (oui ça existe, un peu plus de 5 heures de train) à 7:35. Nous sommes réveillés par un orage qui nous oblige à sortir nos affaires de pluie du fond de nos sacs… mais finalement quand nous sortons la pluie s’est arrêtée. Direction Gare de Lyon, dans la tranquillité de cette période olympique.

    Trois heures de train jusqu’à Dijon, petit tour à vélo en arrivant autour du lac Chanoine Kyr. Nous arrivons chez la tante de Valérie pour le déjeuner. Nous faisons connaissance autour d’une salade variée, et après une petite sieste, nous allons faire un tour dans le centre ville.

    Dijon est une très belle ville, très bourgeoise, visiblement très riche avec un patrimoine architectural datant pour beaucoup du 18eme, mais aussi de la renaissance. Entièrement piétonnière, il est très agréable d’y flâner pour cette première journée de vacances.

    Nous passons deux jours à Dijon. Le deuxième jour est consacré au parcours de la chouette, qui passe par les principaux monuments de la ville. Puis nous faisons la visite du musée des beaux arts, qui couvre une large période de l’antiquité au 20eme siècle. En particulier à l’entrée des peintures sur bois datant de l’époque romaine, je n’avais jamais vu ça. 

    Nous sommes en résidence chez Christiane et Christophe, et c’est assez agréable d’être choyés comme des coqs en pâte!

    Samedi matin, après un petit déjeuner sur la place de la libération face aux palais des ducs, nous partons pour Nancy, lieu de départ de notre voyage à vélo. Une bien belle étape à Dijon, nous reviendrons pour la visite de la vallée des grands crus.

    Départ pour Nancy

    Nous prenons le tirait vers Nancy. Il y a pas mal de vélos mais nous trouvons néanmoins deux places, ainsi que pour nous.

    Le paysage est familier bien que je ne sois jamais venu ici. Une longue plaine bordée de collines assez peu élevées. C’est la vallée de la Meuse. On se dit qu’on pourrait être à beaucoup d’endroit en France.

    Nancy

    On reste deux jours. La place Stanislas, bien sûr, mais aussi la place la carrière, le palais du gouvernement, la porte de la Craffe. Aussi les berges de la Meurthe. Mais je suis un peu déçu. Bien sûr, la place Stanislas vaut plus que le détour. Mais je reste sur ma faim.

    Ah si, il y a la villa Majorelle. Très belle villa art nouveau. Ah oui.

    La place Stanislas.
    La villa Majorelle

    Pont à Mousson

    Alors, que dire? La place Duroc. Avec du soleil ça passe. Et pourtant, avec ses arches du 16eme siècle, ses maisons très belles, il y a du potentiel. Mais sûrement un manque d’argent. Don on a droit aux façades gris noires, au crépis qui fout le camp.

    Mais il y a l’abbaye des Prémontrés. Et ça, ça vaut le détour. Rien que l’escalier ovale dit de l’atlante, ça vaut les 6€ de visite de l’abbaye.

    Demain Metz.