Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Étiquette : Puglia

  • Puglia, le bilan

    Voilà, deux semaines de vélo dans Puglia, c’est fini, et le bilan est très positif.

    Le premier point positif, c’est le physique qui a tenu le coup. Après la mauvaise expérience de l’année dernière en Andalousie, je n’ai pas eu de bobo à mon genou, ni même quasiment de douleur. Et ça c’est l’excellente nouvelle de ce voyage. Car il y a toujours une petite angoisse maintenant, à ce que je ferais si jamais… et être tranquille physiquement, ça permet de voyager et de profiter. Je sais maintenant quelle différence ça fait.

    Le second point positif est que je n’ai pas eu de problème matériel. Ça aussi ça permet d’être tranquille dans sa tête, même si il y a parfois des moments, en particulier dans les endroits très isolés, on je me suis dit « et si je crève là? », ou « et si je tombe là? ». mais rien de tout ça n’est arrivé, et j’ai du coup bien profité du voyage.

    Le troisième point positif est bien sûr à propos des Pouilles. Je ne m’imaginais pas grand chose, à part les criques et la mer vert émeraude, et j’ai trouvé ça, mais aussi d’autres choses auxquelles je ne m’attendais pas. D’abord des villes et villages hyper vivants. Je voyais cette région comme un peu déshéritée, et c’est un peu le cas, on va pas se le cacher, si on compare à la Toscane ou la Lombardie ou la Vénétie, ce n’est pas au même niveau. Mais c’est ultra vivant et accueillant, je n’ai jamais ressenti de mauvais regard, me faisant sentir ma différence. Tous les gens ont été sympa, dans les logements, tout était très bien. Et puis ensuite, le temps, j’ai eu seulement un jour de temps gris, et deux demi journées un peu nuageuses. Sinon c’était grand ciel bleu et soleil. Ensuite, la campagne à certains endroits était vraiment belle, en particulier entre Lecce et Otranto, et à l’ouest de Gioia delle Colle. Bon et la mer évidemment était vraiment transparente et les criques magnifiques. Mon endroit préféré? Sant’Andrea sans hésitation. Ma ville préférée? Lecce, bien sûr, mais Ostuni fut une vraie belle découverte.

    Quoi d’autre? La cuisine! J’ai évidemment très bien mangé. Mais pas des choses sophistiqués, non, des choses simples, beaucoup de pâtes, mais toujours très bon. Une seule chose à retenir? Le vin blanc à Ostuni, vraiment remarquable.

    Quoi de moins bien? La logistique du voyage en avion avec le vélo. C’est quand même compliqué de voyager en avion avec un vélo. Taxi, bus, train pour partir et rejoindre les aéroports, c’est quand même compliqué. Démonter complètement le vélo pour le mettre dans une valise, qui fait au final 30kg, c’est un peu compliqué. C’est un peu de stress. Le train apporte beaucoup de simplicité en comparaison. C’est beaucoup plus long (quoique…), mais beaucoup plus simple, surtout avec ma housse confectionnée par Valérie. En revanche, les réservations de train pour l’étranger, avec le vélo, demandent aussi pas mal de préparation. Aller en gare (prendre rendez-vous !), vérifier les propositions des agents qui ne sont évidemment pas au courant de toutes les règles dans tous les pays,… Essayez par exemple de trouver un train Nice-Bologne,Qui a dit « la perfection n’existe pas »?

    Enfin, le fait de ne pas parler italien a été un vrai point noir. Très peu de gens parlent anglais dans les Pouilles, jamais français. À part deux personnes à Bari, personne ne parlait anglais. C’est vraiment un point à améliorer si je reviens un jour ici.

    Finalement, à refaire, je prendrais le train à Gallipoli pour rejoindre Bari ou Taranto. La côte n’a que peu d’intérêt entre Gallipoli (le Parc Porto Spelvaggio pour être précis) et Tarento. Mais je n’ai fait que la moitié de la Puglia! Il y a aussi tout le nord. À jumeler avec un voyage en Campania et Basilicata, et Napoli! Il me faudra trois fois plus de temps! Et de grosses cuisses.

    Et voilà. Je ferai un point spécifique, concernant l’équipement vélo, plus tard, avec un déballage pour montrer les affaires que j’ai emmené et que j’emmènerais à l’avenir sur ce type de voyage. Et celles que je n’emmènerai pas, mais je commence à savoir quoi emmener maintenant…

    Et puis ce voyage m’a donné envie de faire un voyage orienté sur la photo. Rien à voir avec le vélo. Faire des photos de personnes, peut être en noir et blanc. Ou peut être de petits films, d’interviews. La Puglia doit être belle en noir et blanc.

    Des souvenirs? Tout un tas :

    Les sacs d’achat à l’aéroport. Y a du matos!…

    Et ma plus belle photo? Celle-ci, pour des raisons personnelles du moment où je l’ai prise. Ce que j’avais en tête, mon humeur, la côte que je venais de me taper, les snacks que j’ai mangé, la vue sur mer, la tour, la lumière. C’est pour des moments comme ça que je voyage à vélo.

  • Taranto-Bari

    J’ai finalement décidé de rentrer à Bari à vélo. j’ai pas mal hésité, dès la préparation, je me disais que je pourrais rentrer en train. Pour deux raisons :

    • Il y a pas mal de dénivelé pour passer de Taranto à Bari, il faut traverser un petit plateau culminant à 400m, et en Italie, ils ne s’embarrassent pas avec les côtes en lacets, je le sais, ils montent assez droit
    • Je voulais tester le train dans les pouilles, voir ce que c’est qu’un petit train de campagne.

    Et puis après une conversation avec ma fille, je me suis dit que c’était probablement mieux à vélo. Et je ne le regretterai pas. Merci Juliette!

    La sortie de Taranto est pire que l’arrivée. Ah oui, au fait, j’ai zappé Taranto. Peut être ai je raté quelque chose, mais on ne peut pas tout faire et finalement, j’ai envie de rentrer, de rejoindre Bari. Je ne sais pas vraiment pourquoi. C’est comme ça. Je croise un cycliste papy local, en sortant de mon logement, qui m’invite par deux fois à prendre un café, mais je refuse la mort dans l’âme. Si. Car les rencontres comme celles là sont, je le sais, le piment des voyages. Mais j’ai encore presque 100km à faire donc… Il est sûrement déçu lui aussi. Ça lui aurait fait un souvenir de discussion avec un francese!

    J’empreinte une série de grosses routes, Taranto est une ville très industrielle, avant de pouvoir m’extirper de la ville mais il m’aura fallut presque 20km. Je vois en particulier un hangar qui ne peut qu’abriter un avion énorme. Et de l’autre côté de la route, un petit aqueduc romain, l’Acquedotto del Triglio. Drôle de juxtaposition. De passage au bord d’un champ d’oranger, j’en profite pour voler quelques clémentines au cas où, probablement, je ne trouverai rien à manger en chemin.

    Je me retrouve finalement sur la route de Jioia delle Colle la montée est dure, mais je ne pose pas pied à terre. C’est plus dur que la montée à Alberobello, parce que plus raide et plus long, presque 6km. Je tombe la veste car il fait assez chaud (faut dire que je donne des watt!). En revanche, ensuite, c’est de la balle. C’est un plateau au milieu des champs, en plein cœur de la région de production de la burrata des pouilles. Entre Cisternino, et Andria. La route est déserte, de toutes petites routes, parfois bordées de murets en pierres claires, le revêtement soyeux, j’en tombe la veste une deuxième fois. J’arrive à Jioia delle Colle en vainqueur, un type avec un manteau me croise et m’interpelle « mais d’où viens tu?! ». Le village est assez désert, normal c’est le jour de l’épiphanie, où on fête la Befana. Comme j’ai été hyper gentil, elle m’a rempli mes chaussettes de caramels.

    Mais finalement je trouve une cafétéria ouverte! Ce doivent être des rebelles. Je prends un assortiment de petits sandwich, et unà riccia (autre nom de Sfogliatelle).

    Ceux qui n’ont pas goûté aux Sfogliatelle ont intérêt à le faire avant de mourir. Sérieusement. Ce n’est pas une pâtisserie gastronomique, mais avoir inventé ce mélange de pâte ultra feuilletée et ultra croustillante, et de crème plus ou moins légère, c’est du génie. Personnellement je préfère les versions à la crème blanche ou la crème pâtissière, plutôt qu’au Nutella ou au chocolat. Mais c’est une affaire de goût. Ce qui est important, c’est le mariage pâte feuilletée et crème.

    Quand je ressors après une grosse pause, le temps a complètement changé. Il n’y a plus de soleil, le ciel est entièrement couvert. Et il fait froid. Je m’habille en conséquence, y compris bonnet et gants, sachant vu l’heure qu’il est, je vais arriver de nuit. Je mets même un tour de cou en mérinos, pour la première fois. Ce sera la tenue idéale, sauf en arrivant à Bari où j’enlèverai les gants.

    Je me perds un peu pour sortir de la ville, dans un plan à damiers, certes, mais complexe à comprendre car ce ne sont que des ruelles étroites en sens unique.

    Castello Normanno-Svevo de Jioia delle Colle

    Je me retrouve finalement sur une vieille route, parfois qui se transforme en chemin. C’est en fait une route qui longe une grosse canalisation qui descend jusqu’à Bari probablement. Ce doit être une route de maintenance, probablement. En tous cas elle est déserte, toute droite, en pente douce, et avec le vent dans le dos, je roule hyper vite. Plus de 40km/h parfois. Je fais attention car il y a parfois des trous ou d’immenses flaques d’eau. La nuit va tomber et je ne veux pas me retrouver là à la nuit.

    Je finis par quitter la route et prendre une route plus normale qui va me conduire jusqu’à Bari. Mais la nuit tombe, et il me reste une quinzaine de km, donc je dois m’arrêter pour mettre mes lumières et même ma frontale, c’est plus sûr. Avec à un moment, une piste cyclable incroyable. C’est la soirée des grandes vitesses. 40km/h, à la nuit tombante, c’est grisant. Avec quelques petites frayeurs en découvrant, au dernier moment, un objet non identifié sur la piste. Un papier!

    Je rentre finalement dans Bari, assez proprement je dois dire, pour une grande ville comme ça. Et c’est encore la fête! Les illuminations de Noël via Sparano de Bari sont toujours là, les animations pour les enfants sur le Giardini di Piazza Umberto I. Probablement c’est le dernier jour, pour l’épiphanie. Pour moi aussi c’est le dernier jour de mon tour de Puglia. Et je suis content d’être arrivé là, et sans encombre, ni matériel ni pour le bonhomme! Un beau voyage, j’y reviendrai!

  • Gallipoli-Taranto

    C’est peut être la dernière étape à vélo. En tous cas, c’est une longue étape, presque 100km. Donc je dois me lever et partir tôt. En fait je pars à 10h! Eh oui, le petit déjeuner sur la terrasse m’a pris un peu de temps. Il faut dire que le beau temps est revenu.

    J’ai été un peu dur avec Gallipoli dans mon article précédent. Avec du soleil, ça a plus de charme. Mon itinéraire suit encore la côte. Je quitte la ville et rencontre pendant 20km une côte superbe et des villages sympas. Nous sommes dimanche et il y a beaucoup de gens dehors. En particulier le petit port de Santa Maria al Bagno est très sympa.

    Mon itinéraire quitte la côte, j’hésite à le suivre car la côte est vraiment sympa. Mais la raison l’emporte et je monte pendant 2km pour passer la pointe de Santa Caterina. C’est autre chose, il y a de belles maisons dans une pinède, un bel endroit pour des vacances à l’écart de la foule. Mais je retourne à la mer finalement, vers la Torre dell’Inserraglio. Très belle vue de la côte.

    Je reprends mon chemin qui de toute façons continue maintenant le long de la côte. Je l’arrête à Sant’Isidoro, car il y a marché, mais surtout il y a une plage de sable et j’ai quand même envie de goûter la température de l’eau. Et il s’avère qu’elle est en effet chaude pour l’hiver, a priori 17°! J’hésite à me baigner mais ce me mettrait probablement en retard, donc je remets ça à plus tard. Ai je dit que l’eau était transparente dans les Pouilles?

    En revanche, la fin du parcours n’est pas très sympa. La côte est pas mal, mais c’est assez mal entretenu, les routes sont d’ailleurs assez défoncées. À part une réserve ornithologique où je peux voir des flamands roses, et certains en vol, il n’y a pas grand chose à voir sur la dernière partie.

    Arrivée tardive à Tarento, l’entré dans la ville est flippante. Complexe, de grosses avenues, des échangeurs (!), ouah c’est pas facile. Dans la circulation le mieux est d’essayer d’aller à la même vitesse que les voitures, ce qui permet de changer de file, tourner facilement. Je trouve finalement la voie principale qui conduit à la petite ville historique. Je suis content d’arriver, en plus superbe logement donnant sur le port. 117km ce jour. Impressionnant !

  • Gallipoli

    Aujourd’hui c’était une vraie journée de repos. Pas de vélo, petit déjeuner sur la terrasse de mon immeuble avec vue sur la mer. Mais le temps aujourd’hui, pour la première fois, est très nuageux et donc je ne m’éternise pas sur la terrasse, je redescends dans mon logement dans mon appartement et je rédige différents articles dans mon blog car je suis hyper en retard dans la rédaction de mes compte rendu.

    Ce blog fait vraiment partie de mes voyages à vélo, j’adore écrire, c’est une activité à laquelle je ne me livre jamais en dehors de mes voyages et ça me fait du bien d’écrire. De filmer aussi. Ces activités m’extirpent de mon quotidien et c’est bien en cela que ce sont des activités de vacances. En plus, il paraît que certaines personnes me lisent!

    Mais ça me prend pas mal de temps, car je souhaite être exhaustif dans la description de mes expériences, même toutes petites mais intenses, qui sont le sel de mon voyage. Résultat, j’ai pris du retard, et je rédige avec deux à trois jours de retard. donc je passe la matinée à reprendre depuis Lecce. Même si j’ai pris quelques notes, c’est quand même un travail de mémoire. Un travail pas désagréable non plus, à repasser les photos et vidéos en revue, et en quelque sorte revivre une deuxième fois mon voyage.

    À 14h, je sors quand même faire un tour, la nuit tombe ici quand même à 16:30-17:00! Et puis j’ai repéré une Burrateria, c’est la première que je vois. Je suis curieux. Je sors et me dirige vers la ville nouvelle. Gallipoli est une ville qui m’a intrigué. Le nom d’abord m’a amusé. La topographie ensuite. Une vieille ville construite sur un petit bout de terre, fortifiée, avec une autre petite île au large. Comme des points de suspension du continent. J’ai pensé à Ortigia

    En fait, Gallipoli n’a pas grand intérêt. La vieille ville est quelconque, les maisons n’ont pas vraiment de style. Surtout en cette saison, et ce temps maussade, la ville est déserte et ne donne pas grand chose à voir au promeneur. Mais quand même, règne une ambiance de petit port méditerranéen, pas désagréable une fois accepté la situation. On pourrait être ailleurs, au Portugal, en Espagne, en Grèce dans ce genre de port en déclin, aux ruelles étroites et aux maisons blanchâtres un peu vétustes, et aux toits terrasse. Vous voyez ?

    Gallipoli le soir de mon arrivée.

    Mais c’est en fait une chance pour moi, car ça me donne l’occasion d’une vraie pause dans mon voyage à écrire. Je vais souvent trop vite, à vouloir voir le maximum de choses, tout en couvrant un nombre non négligeable de kilomètres, et en profitant de chaque expérience, chaque point de vue, et en essayant de restituer tout ça en photos et récits. C’est épuisant! Donc aujourd’hui je profite de cette pause. Et ça va rester une des plus belles journées de ce voyage, j’en suis sûr.

    Après un passage par la cathédrale (je lui accorde une chance, mais elle est fermée!), je sors de la vieille ville et me dirige vers « La Burrateria Gallipoli ». Ça ne s’invente pas.

    J’y arrive et un groupe de quatre jeunes gens bruyants finissent leur déjeuner. Je consulte le menu sur mon portable, et avec le concours de la serveuse, je choisis un trio de burrata : à la truffe, aux noix et nature. Ainsi que deux petits Tigella Farcita (sandwich à la mortadelle de sanglier!). Je déguste le tout tranquillement arrosé d’un verre de Bianco – Verdeca IGP Salento.

    Je me demande s’il ne faudrait pas créer un autre mot pour dire « déguster ». C’est à dire, manger très lentement par petites bouchées, en choisissant précisément quel portion prendre et dans quel ordre, hésiter, faire une pause, boire une gorgée de vin, reprendre, et ralentir de plus en plus en se demandant par quel portion on va finir.

    Rassasié, je retourne dans la vieille ville, et je donne une dernière chance à la cathédrale/basilique. Ben mon colon! Je ne sais pas si elle est Baroque ou Rococo, mais on dirait que les artistes ont voulu occuper la plus petite partie de l’espace avec quelque chose, un tableau, de la marqueterie de marbre, un bas-relief, une colonnade. Même les plafonds sont peints. Il y a des tableaux au dessus des rampants des frontons des hôtels latéraux. À côté des fenêtres. La façade est plus à mon goût, et construite en pierre de Lecce, qui donne cette belle couleur blonde quand elle est éclairée.

    Une visite sympa pour finir une journée d’oisiveté. Ça fait du bien de temps en temps.

    Quand même un avantage de Gallipoli et de ce coin, c’est que la pêche est une activité importante. Les restaurants servent beaucoup de poissons et fruits de mer. On vous amène les poissons pêchés du jour, on choisit avec l’aide du serveur, on choisit la cuisson. Je choisit ce soir une petite dorade, il me propose grillé et j’accepte volontiers. Le serveur m’amène le poisson cuit, et me le dépiaute en filets. Il n’y a qu’à ajouter un filet de jus de citron et quelques goûtes d’huile d’olive. Un régal.

  • Leuca-Gallipoli

    J’attaque la remontée du talon, vers le nord, vers Gallipoli. Je commence ma journée par un vol de drone. En effet je veux voir si, a une altitude de 500m, on peut voir la forme de la botte italienne et son talon. Mais non a priori non. Il faudrait monter plus haut. Néanmoins, on a une très belle vue de plus haut comme toujours. Je reste impressionné par le point de vue d’un drone, qui donne une autre vision du monde que la nôtre, celle de nous pauvres humains attachés à la gravitation.

    Ça va être d’ailleurs une journée consacrée au vol du drone. Il y a encore une cinquantaine de kilomètres jusqu’à Gallipoli, assez peu de dénivelé, je pars assez tôt, et donc je vais bien en profiter. Petite vitesse, aujourd’hui j’ai envie de prendre mon temps. Et ça va être une journée parfaite.

    Je commence par longer la côte tout prêt de la mer. J’ai modifié mon itinéraire hier soir en voyant des photos chez mes hôtes. Il y a apparemment de belles plages de ce côté, comparé à la côte orientale du salento, beaucoup plus rocheuse. Maldive del Salento. Seychelles del Salento. À voir!

    Il n’y a pas de secret, quand on prend son temps, c’est toujours bon. La côte est d’abord rocheuse puis laisse place de plus en plus à des plages de sables. Désertes. Et je m’étonne même du peu d’infrastructures établies en bord de mer.

    Je reprends ma route, et rentre dans un parc régional. Le « Parco Naturale Regionale Litorale di Ugento ». C’est une zone humide, avec de la faune protégée, en particulier des oiseaux. C’est une belle traversée, uniquement sur des chemins au milieu des roseaux. En effet il y a beaucoup d’oiseaux, malheureusement très peureux. Je ne peux pas trop les approcher. Dommage.

    Je m’arrête dans une petite station balnéaire, pour manger mon sandwich et prendre un doppio caffe et une pâtisserie. Un pasticciotto bien sûr. La version amarena cette fois, que je choisis parmi toutes celles proposées.

    Une vitrine entière de Pasticciotti!

    Je repars et prends une piste cyclable, intercalée entre la route et la mer, littéralement sur les rochers. C’est en fait une promenade cimentée, accessible aussi pour les piétons, très peu nombreux en cette saison. Elle serpente sur les rochers et elle va me conduire quasiment jusqu’à Gallipoli. Je me régale. Il y a un ciel qui s’est légèrement couvert maintenant. Et qui va me donner un très beau coucher de soleil encore.

    Une autre piste cyclable, plus classique celle ci, va me permettre de rentrer dans la vieille ville. Gallipoli est en vue. Une belle étape, peut être la plus belle. La più bella !

    Arrivée à Gallipoli
  • Otranto-Leuca

    C’est ma dernière journée de descente vers le sud. D’ailleurs je quitte la mer Adriatique pour la mer Ionienne. Les deux mers sont séparées précisément par le Canale d’Otranto, large de 72km, entre l’Italie et l’Albanie . Mon voyage commence à avoir un petit goût d’Odyssée d’Ulysse au retour de la guerre de Troie. À force de longer la côte, de crique en crique, je m’imagine un peu sur mon navire Καννονδαλε Τοπστονε Καρβον. Je vais retrouver ma Pénélope ! Je m’emballe. Mais quand même, une odyssée est un « récit de voyage plus ou moins mouvementé et rempli d’aventures singulières ». J’aime bien penser que mes voyages à vélo et leurs récits sur ce blog forment une Odyssée.1,2

    Je retourne à Otranto pour reprendre mon itinéraire. Il fait bien meilleur aujourd’hui, presque chaud. Je traverse la vieille ville et tombe à la sortie sur le château fort. Je jette un œil par acquis de conscience à Wikipédia, où j’en apprends de belles sur Joseph Fouché, mais surtout que la cathédrale contient la plus longue mosaïque d’Europe. 54 mètres de long. Ni une ni deux, je m’y rends. J’avais bien vu, la veille, la très belle façade de la cathédrale, mais il est vrai que depuis Lecce, je tenais à faire une pause dans la visite de cathédrales et autres basiliques. J’eu tort, car en effet le sol de la nef centrale est couvert d’une mosaïque qui représente un arbre de vie, et diverses scènes antiques et historiques. Son auteur s’appelle Pantaleone. Un moine.

    Malheureusement on ne peut pas accéder ni voir la mosaïque de près, les bancs de prière cachant la plus grande partie.

    Je vais donc jeter un œil à la crypte byzantine, en très bon état, et je suis le seul! Je remonte dans la cathédrale, et je suis également le seul. Je me dirige vers la porte et m’aperçois qu’elle est fermée! Je suis enfermé dans la cathédrale! Je me rappelle qu’il avait été annoncé au haut parleur « la cattedrale è chiusa “, mais j’avais fait celui qui ne comprends pas l’italien. Ce qui est vrai d’ailleurs. Bon, petite angoisse (quel jour sommes nous, combien de temps est elle fermée, vu l’épaisseur de la porte, ce n’est même pas la peine de frapper, personne n’entendra et je vais me tuer les mains…). Et j’en passe. Alors je jette un œil à la serrure, ce n’est pas une serrure mais une fermeture complexe avec des bras métalliques qui contiennent des trous dans lesquels viennent se mettre des pions métalliques… et je l’ouvre! Incroyable. Je n’ose y croire. Je sorts et referme comme je peux, quelques passants me voient et ont l’air un peu étonné de me voir sortir. J’entends une voix dernière moi et je vois un homme à la porte. Je lui fait signe de m’excuser, je dis « excuse me ». Je suis un peu gêné. Je comprends qu’il y a une autre porte ailleurs, plus normale. J’apprendrai que la cathédrale ferme à midi, jusqu’à trois heures. J’ai failli y rester trois heures, seulement.

    Avec tout ça j’ai pris un peu de retard, donc je prends la route qui me mène à Santa Maria di Leuca (prononcer Léouca, qui veut dire blanc en grec). J’ai une grosse cinquantaine de kilomètres mais avec un peu de dénivelé. D’autant que je compte voir l’ancienne carrière de bauxite… qui ne vaut pas le coup de faxer à sa mère non plus!

    Ce sera une très belle route surplombant la mer, avec pas mal de petites criques encaissées. Il y a quelques villages. Mais rien d’exceptionnel à mon goût. Non, l’essentiel est bien cette côte découpée, avec quelque Torre ici et là. Je m’arrête régulièrement pour observer le paysage, me rapprocher du bord en traversant une lande. La mer brille, je pense à Dominique.

    J’arrive enfin à Leuca, il fait presque nuit, et j’ai droit à un coucher de soleil splendide sur le phare, dans une ultime descente.

    Le phare de finibus terrae.

    Je m’installe dans mon logement, une grande maison qui surplombe la ville, et la pointe, et le phare. Une famille habite là et loue des chambres dans cette maison bien trop grande pour eux. Le père m’indique un restaurant tout près.

    Dîner pour goûter une des spécialités locales : Purea di fave e cicoria. Purée de fèves et feuilles de chicorée. Et croûtons. Pas mal. Les croûtons sont les bien venus pour ajouter un peu de mâche. C’est la première fois que j’en vois. Ça me rappelle qu’il faut que je goûte à nouveau l’autre spécialité des pouilles (en hiver) : Orecchiette con le cime di rapa. Orecchiette aux fanes de navet. L’autre fois, le plat était trop salé, donc disons que ça ne compte pas.

    Une très belle journée.

    1. Je vous conseille la page Wikipedia Antonomase. On y apprend plein de chose, par exemple l’origine des mots mécène, ou poubelle, ou béchamel. ↩︎
    2. J’adore les notes de bas de page. ↩︎
  • Lecce-Otranto

    Lecce est une très belle ville. D’entrée on est impressionné par la richesse de l’architecture. On la nomme aussi la Florence du sud? Bah, c’est en effet la première impression que ça m’a fait. Architecture impressionnante, Duomo de grande importance, des palazzi partout, une ambiance incroyable, le plaisir de s’y perdre. Le centre ville est très sympa. Les églises sont toutes incroyables aussi. Ensuite, le style est Baroque, et personnellement, je préfère le coté Renaissance de Florence, plus sobre, plus « simple ». Et puis il n’y a pas les musées, le jardin de Boboli, bref, Florence reste loin devant. Mais la ville de Lecce est en bien meilleur état, plus propre, il y a beaucoup moins de monde, donc j’ai plus profité paradoxalement. Il faudra que je retourne à Florence. Mais c’est vrai que mes deux tentatives n’étaient pas un succès.

    Je quitte donc Lecce content de cette découverte. La sortie de la ville se fait sans problème. J’ai pris un petit déjeuner avec mon ticket de nouveau. Pasticciotto bien sûr, mais aussi un chausson qui s’avérera être salé, comme une quiche mais avec un chausson en pâte feuilletée. Très bon et un peu gras. Je suis bien lesté pour prendre la route.

    Les pâtisseries au café à Lecce

    Peu après la sortie de Lecce, mon itinéraire me fait prendre à gauche alors que que je vois un panneau indiquant un parcours cycliste « Lecce a mare ». En fait je n’avais pas mis à jour mon GPS, mais j’avais bel et bien prévu de prendre cet itinéraire. Je mets à jour tout ça et c’est parti. Et heureusement. Il s’avère que cet route doit être l’ancienne route qui même de Lecce à Otranto. Et du coup elle est très peu fréquentée. Comme il y’a très peu de cycliste, je fais le trajet quasiment seul, à travers la campagne. Très belle route, avec des petits passages en chemin.

    J’arrive assez vite vers Otrante, mais j’avais prévu de passer par Torre di Sant’Andrea. Je quitte donc ma petite route pour rejoindre la route côtière. Cette route, beaucoup plus importante, longe la côte, et un maquis la sépare de la mer. N’en pouvant plus d’attendre, je rentre dans un complexe hôtelier déserté en cette saison. Ambiance étrange comme toujours, dans ces complexes estivales déserté de tout touriste. Je traverse et rentre dans une autre couche de maquis, avant d’arriver à la côte. Et la grosse surprise, un magnifique paysage de falaises jaunes, avec des blocs détachés de la côte, les faraglioni. C’est désert, à part quelque randonneurs, et c’est à couper le souffle.

    Faraglioni de Sant’Andrea

    Et encore j’ai raté les plus beaux, que je n’avais pas placés sur mon itinéraire (et pourquoi donc?).

    Je reprends ma route, et m’arrête de nouveau à la Baia Dei Turchi. Il y a une plage du même nom en Sicile. Donc petit détour pour voir ça. C’est la plus belle partie de la côte que j’ai vu, et surtout Sant’Andrea.

    Arrivée à Otranto, je vais me faire une Puccia, un sandwich local avec un pain plat et croûté des deux côtés. Il ne fait pas chaud, grande humidité bien sûr. Je m’installe à l’intérieur d’un petit bar donnant sur la mer. Encore une dizaine de kilomètres pour rejoindre mon étape à Giurdiniano, ou encore une fois une crèche à été installée. Je vais finir par faire un article spécifique à propos des crèches de Noël dans le Sorento! Mais c’était une belle journée nature qui m’a changé de Lecce!

    Crèche de Noël à Giurdiniano.
  • Lecce

    Je suis bien installé, juste en bordure du centre ville historique. C’est un appartement de trois chambres, et la logeuse est charmante. Juste il y a un peu d’humidité, mais comme ailleurs ici. D’ailleurs j’ai eu l’indice dans Ostuni hier, j’ai croisé un couple qui sortait de chez eux et la femme a dit « Que umidità!” C’était clair et j’ai compris pourquoi il faisait si froid quand le jour tombait. Et pourquoi les rues étaient trempées le matin. La “umidità”. La raison de cette humidité?

    Je vais prendre mon petit déjeuner, j’ai un ticket de 5€ que m’a donné ma logeuse dans une Caffetteria non loin de l’appartement. Une bonne formule en fait. Une pâtisserie toute simple comme d’habitude mais pleine de monde. Les italiens du quartier viennent ici visiblement, c’est ultra sympa, j’adore. Il y a deux vitrines pleines de pâtisseries. Je choisis un pasticciotto et une petite brioche à la confiture d’orange. Et un capuccino. Je m’installe à une table bec d’autres personnes. La brioche est super bonne, légère et moelleuse, et la confiture ne gêne pas (je ne suis pas fan du fourrage des pâtisseries en général). J’attaque le Pasticciotto. Et là, la claque. La pâte brisée est ultra croustillante, un peu sableuse, la crème légère aussi. Une tuerie. La patronne m’avait servie avec un petit sourire quand j’avais montré le gâteau que je voulais. « Pasticciotto » avait elle dit, en opinant de la tête, avec un petit sourire. Je peux attaquer ma journée de visite l’estomac plein.

    Ma première visite va pour la Cathédrale. La place est impressionnante. L’entrée de cette place est assez étroite et débouche sur une immense place. Bien joué l’architecte! Ça donne plus de valeur à la place et crée un effet waouh. Car cette place est incroyable. À l’intérieur, c’est baroque à fond. Personnellement je ne suis pas fan, mais ça reste impressionnant. En plus elle aurait besoin d’un petit peu d’entretien à mon avis, tout est un peu jaunâtre.

    Je ressort et vais voir le musée diocésain, mais il n’y a pas de quoi faxer à sa mère. Sauf si vous aimer les tenues ecclésiastiques

    Tenues de travail au musée diocésain

    La seconde est la basilique Saint Jean Baptiste. Beaucoup plus sobre, c’est surtout la forme qui est originale, car il y a deux nefs d’égale longueur qui se croisent. Plus léger en décors, c’est plus à mon goût.

    Intérieur 180° de la basilique Saint Jean Baptiste.

    Je m’accorde une petite pause après tous ces décors incroyables (ça date du 16eme siècle !), et je vais à un petit marché couvert que j’avais repéré hier soir. C’est le moment de m’acheter la baratta pugliese! En fait il y a plusieurs sortes. Des mozzarella bien sûr, mais d’autres variétés aussi. Je jète mon dévolu sur une petite mozzarella et une petite scamorza affumicata. J’achète aussi quelques tomates au maraîcher voisin.

    La troisième est Santa Croce (la sainte croix, celle du christ). Peut être ma préférée? Façade incroyable, j’étais passé devant en arrivant hier. À l’intérieur, c’est plus sobre que la cathédrale, et c’est tant mieux à mon goût.

    Je suis à côté du Giardini Pubblici Giuseppe Garibaldi, je vais aller prendre mon déjeuner et goûter les mozza.

    Les tomates sont bonnes, surtout pour la saison, mais la mozza est excellente. Et la petite scamorza est succulente aussi. Ça change des mozza en plastique.

    Giardini Pubblici Giuseppe Garibaldi

    Je continue mon tour des églises de Lecce, et puis vais faire une pause à mon appartement.

    Grosse sieste puis je resorts pour la soirée. Concert de rap italien, pas trop mon truc, puis c’est les petards pour le changement d’année, dans un grand brouillard!

    1er janvier 2025 à Lecce
  • Ostuni-Lecce

    C’est un peu une étape de transition. Rien de particulier à voir, mais une étape plus longue que les autres, plus de 70km. Donc départ 8:30. Mais petit déjeuner dans le vieux centre d’Ostuni. Ambiance très différente de la veille, très très calme, seulement quelques ouvriers en bâtiment et d’autres en train de refaire une rue. Je m’arrête dans un café comme il y en a beaucoup en Italie, qui vend aussi des pâtisseries. J’adore ce genre de café. Ça s’appelle une caffetteria. On avait ça en France quand j’étais plus jeune.

    C’est mon premier petit déjeuner ici. Je prend de petits chaussons en pâte feuilletée et avec de la crème, des Sfogliatelle. Une tuerie. Et un capuccino bien sûr.

    Petit tour dans Ostuni décidément très différent de la veille. Y a même un bar qui passe de la musique religieuse.

    Ostuni, le jour, est d’une grande piété, dirait on…

    Départ pour Lecce. Ça roule hyper vite! C’est un faux plat descendant d’abord puis une longue ligne droite jusqu’à Mesagne. Je roule à quasi 30km/h même sur le plat. J’arrive à Mesagne très vite, il fait de plus en plus beau temps, je suis en avance, donc je me pose sur une place prendre un café bien sûr. Mesagne est une ville quelconque, mais il y a quand même un centre ville historique. Comme finalement n’importe quel village d’Italie.

    Rien à signaler jusqu’à Lecce, arrivée pas trop tard, après une longue traversée de zone de transit au nord, comme souvent, les entrées et sorties de ville ne sont pas géniales à vélo. Sevilla en Andalousie fut une exception.

    Entrée remarquable dans Lecce, Porta Napoli, cette ville s’annonce comme du lourd. Faut dire que cette ville a une grosse réputation. En plus mini concert en arrivant, ça présage du bon. Aurais bien fait de m’arrêter deux nuits?

    J’aurais même le temps de faire un tour rapide du centre ville, et de découvrir la Piazza del Duomo…

  • Monopoli-Ostuni et la vallée d’Itria

    Ma logeuse me réveille avec un message très gentil : « vous avez bien choisi de venir chez moi, mais maintenant il faut libérer la chambre avant 10h, et laisser 2€ de taxe de séjour. Bon voyage ». Sympa non?

    Je vais récupérer mon vélo au parking, je rentre faire mon paquetage, je laisse les 2€ de taxe de séjour. Je vais faire un tour de Monopoli de jour, et je découvre, de jour, évidemment une autre vision de Monopoli. C’est aussi un port, maritime mais aussi populaire, avec des remparts surplombant la mer. Le lieu idéal pour une promenade romantique matinale pour quelques couples. Des ruelles et des places que je n’avais pas vu. Vraiment Monopoli marque des points, même si je n’ai pas pu acheter la rue de la paix, trop chère. Troppo dispensioso.

    Et c’est parti pour la montée vers Alberobello. Une petite route monte à flan de colline, c’est LA montée du voyage. Enfin une petite route! Mais très vite je déchante. C’est le terrain de jeu d’un nombre incalculable de motos. Non seulement c’est une compétition de vitesse, mais aussi de bruit. Quelques voitures aussi. Bon sinon il fait beau et j’ai un beau panorama sur le bord de mer. Je monte tranquillement les 400m de dénivelé sur 12km. Je m’attendais à un peu plus difficile. Je m’arrête sécher un peu au sommet, j’ai changé de configuration vestimentaire, et maintenant j’ai trop chaud!

    En fait je n’étais pas arrivé au sommet, il me restait 10km à parcourir jusqu’à Alberobello (le bel Albero?). Ce village est le haut lieu des trulli. Ce sont des maisons rondes avec un toit conique en pierres. Et il y en a plein à Alberobello, mais aussi quelques-unes tout autour, dans la vallée d’Itria. En fait, elles sont si renommées qu’on en construit maintenant des neuves.

    Bon évidemment, le village est bondé de touristes. Italiens, mais nombreux. Donc… visite rapide, je prends quand même le temps de m’enfiler un panino à la bombette dans une échoppe où il y a foule. C’est une sorte de viande de bœuf roulée, cuit sur le grill. Avec légumes aux choix, je prends zucchine, melanzane et tomates séchées. Ça paraît cool comme ça mais c’est quand même de la street food. Et j’attends pas mal de temps à cause du monde. J’avale le panino en découvrant une immense zone de trulli, depuis un placette en hauteur. Je visite la zone, mais décidément, ce monde me repousse.

    Je retourne à mon vélo. Il est 14:30, je suis quand même resté pas mal de temps. Il me reste un trentaine de kilomètres, en descente. Je pense que je vais arriver de nuit et faire des impasses en chemin. J’emprunte la route de la vallée d’Itria. Décidément, les routes en Italie ne sont pas plates. Même si ça descend globalement, ça reste un peu des montagnes russes. Je me change de nouveau, car il fait de plus en plus froid. Maillot de corps d’hiver, bonnet et gants. La tenue idéale? Je pars et arrive assez vite à Locorotondo. Un petit village avec un vieux centre ville perché. Je traverse à pied en poussant mon vélo. De toutes façons je n’aurais pas pu faire autrement vu le monde. C’est la sortie dominicale on dirait. Pas vilain par ailleurs. Donc je ne traîne pas et continue en direction de Cisternino. Le deuxième village référencé de la Vallee d’Itria. Là je fais l’impasse, car je me dit que ça va être encore la même chose et je voudrais pas arriver trop tard à Ostuni.

    Le soir tombe de plus en plus mais la lumière est incroyable. Une lumière mordorée, qui accentue les couleurs de la végétation plus automnale qu’hivernale. À moins que ce soit l’inverse? En tout cas c’est un grand bonheur de filer sur une petite route dans cette lumière. Je ne sais pas si on verra ça dans le film. Le soir tombe très tôt ici, mais met énormément de temps à le faire. Donc j’arrive quasiment dans les derniers rayons du soleil couchant, dans mon dos, dans les faubourgs d’Ostuni.

    Ostuni, la ville blanche. Surprise, il y a une animation incroyable dans cette ville. Il fait pourtant assez froid, les habitants ont bonnet et doudoune, mais il y a de la musique partout et des DJ animent la soirée dehors devant les bars et restaurants.

    Petit tour dans le vieux centre, mais évidemment, on a du mal à avancer vu le monde. Je n’en reviens pas. Retour sur la place centrale, restaurant où je mange mon premier pasticciotto, une pâtisserie locale, plutôt de la région de Lecce. Un gâteau en forme de petite barquette, en pâte brisée et remplie de crème pâtissière (version légère). Là il était servi avec une compotée de cerises. Je n’en laissais pas une miette. Ce ne serait pas le dernier.

    Pasticciotto