Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

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  • Départ pour le Mont Saint Michel

    Je ne pars pas de Bretagne, je dis ça pour les normands susceptibles, mais je pars de la frontière avec la Bretagne. J’adore le Mont Saint Michel et je dis ça parce que c’est vrai. J’y suis allé la dernier fois en vélo, en suivant la Veloscenie, une vélo route à travers l’île de France, la Beauce, le perche, et la Normandie. Deux fois déjà depuis le confinement. J’aime la baie, en particulier, les couleurs sont incroyables, les bleus, les verts, les gris. Je n’y ai jamais vu un franc beau temps, toujours un mélange de soleil et de nuage, parfois de pluie et c’est ça qui donne de si belles lumières.

    Je vais prendre le train à la Gare Montparnasse, et c’est déjà un petit voyage de traverser Paris à vélo, équipé pour le voyage. En ce mois d’août, Paris s’est vidé, et il y a une ambiance de vacances estivales, accentuée par quelques touristes de nationalité inconnue. Il fait assez beau, et les bords de Seine ont mis tous leurs ponts dehors et ils prennent un bain de soleil. Le Louvre a fière allure.

    Le train n’est pas annoncé, il faut donc attendre un peu, j’en profite pour aller m’acheter un en-cas. Il y a toujours une petite angoisse au départ d’un voyage, même si c’est en terrain connu. J’ai fini mes baguages ce matin, levé à 8:30, j’ai fait et défait chacun de mes sacs trois fois, et je suis assez content d’avoir laissé deux maillots, un zoom d’appareil photo et tout un tas de babioles dont je ne me serai pas servi. Je me suis quand même confectionné un nouveau porte bagage en alu, pour pouvoir fixer des choses sur le guidon. J’avais hier utilisé une barre de 6mm de diamètre, mais ça me paraissait un peu trop fragile pour mon paquetage , je m’en suis refait un autre ce matin avec une barre de 8mm. J’ai même eu le temps de changer mes rubans de cintre, et je suis très fiers de la pose.

    Je suis adepte maintenant, depuis plusieurs années, de la double guidoline. J’ai gardé la guidoline d’origine, et j’en ai posé une seconde par dessus, de 3 millimètres d’épaisseur. Si j’ajoute à ça des mitaines ou gants rembourrés, c’est d’un niveau de confort bien supérieur. Et pour les grosses mimines, la préhension est améliorée. Éprouvées la première fois sur les routes Mallorcaines. Reste à trouver l’emplacement correct pour la sonnette, car pour l’instant elle a un gros défaut, elle ne sonne pas. Gênant.

    Le train décolle (enfin, démarre), en route pour Granville. Là, je dois changer pour rallier Avranches, où j’ai réservé un emplacement de camping pour la nuit. Avant le grand départ demain.

    Ai je tout pris? N’est ce pas trop? Le dilemme sans fin, heureusement le volume des sacoches est limité, et ne permet d’emmener que l’essentiel. Mais il y a toujours une petite angoisse.

    Une jeune fille dans le train de l’autre côté du couloir a les paupières peintes avec un fard doré et pailleté, c’est incroyable, j’ai du mal à quitter ses yeux du regard. Elle semble très fatiguée, et a passé tout le trajet à dormir. Me laissant admirer ses paupières dorées. Elle s’apprête à descendre et je me dis que ce serait dommage de ne pas lui demander de prendre une photo, mon premier souvenir de vacances. Elle ne parle pas français, elle croit que je parle de ses cheveux, elle me montre une des petites nattes qui tombent du haut du crâne. Je lui dit « No no, your eyelids, they are so nice », Elle a un petit rire, dit non, j’insiste, elle hoche la tête finalement et accepte. « Don’t worry, it is just a picture. Close your eyes, please». Une seule prise, les parents attendent, le train s’arrête et tout le monde descend.

    Je descend à Granville et le train pour Pontorson est à quai en face. Pratique. Je suis à côté d’un couple qui va faire un morceau de la Veloscenie à vélo, avec une chienne. Le train a deux heures de retard, il s’est pris une biche me dit la contrôleuse. Elle a fait un message d’accueil comme si le train lui appartenait. Il interdit de téléphoner, veuillez vous déplacer dans les plateformes, c’est non fumeur, si vous n’avez pas de billet vous êtes dans l’illégalité. Etc etc. Après un tel message, on n’a qu’à se tenir à carreau.

    J’arrive à Avranches et rejoins mon camping que se trouve à une douzaine de kilomètres. À peine arrivé et je me fait une montée pour entrer dans le centre ville, 1,5km à 5,4%. Je n’ai pas un entraînement de fou pour ce voyage mais ça passe. C’est ensuite une longue descente pour arriver dans la zone de la baie. Au passage d’une trouée d’arbres, le mont apparaît sur la droite. Le temps s’est dégradé au cours du voyage, il fait très gris mais il y a assez de lumière pour bien le montrer. Il a des couleurs plutôt sableuses aujourd’hui.

    Je rejoins mon camping, j’arrive parfaitement dans la fourchette de temps indiquée. Les patrons du campings sont anglais et installés ici depuis quarante ans. je me dépêche d’aller à la boulangerie qui ferme dans 15 minutes et qui est le dernier commerce ouvert aujourd’hui dans le village. La serveuse est Biélorusse ! C’est le grand remplacement par ici!

    Retour au camping pour dîner, à côté d’une famille hollandaise, qui a rangé son emplacement comme il se doit. Les sacoches de vélo sont parfaitement alignées près des tentes, il n’y a rien qui traîne.

    Le ciel s’est éclaircit, il devrait faire beau demain.

  • Voilà c’est reparti pour un nouveau voyage.

    Voilà c’est reparti pour un nouveau voyage.

    Je me suis un peu traîné pour arriver à ces vacances, depuis un mois je me sens très fatigué, déjà c’était le cas quand je suis parti dans les Flandres. Là, pareil, je me suis pris un jour de repos car je me sentais trop fatigué. Pas la force de préparer mes affaires. Et comme j’ai trois semaines, je ne suis pas à un jour près. Ni même deux. En fait je pars demain dimanche, dans l’après midi, au lieu de ce matin. Probablement l’intensité de mon travail est devenue plus importante, je vieilli aussi, donc je supporte moins bien tout ça. J’ai annulé mon billet et en ai pris un autre. Et pour fêter cette décision pleine de sagesse, et dont je suis très fier, je me fais un déjeuner italien. En souvenir de mon voyage dans les Pouilles en début d’année. Il y a même des Taralli!

    Déjeuner avant les vacances. Souvenir de Puglia. Décidément, ce voyage m’a pas mal marqué. C’est tellement bon de ressentir l’intensité d’un voyage, des mois plus tard. On ne s’y attend pas, il n’y a rien qui laisse deviner qu’un voyage va être mémorable. Ça vient comme ça. C’est fort.

    Fort heureusement je peux encore voyager à vélo, et notre Europe propose un terrain de jeu infini à ces voyages. Et pour l’instant je ne me lasse pas. Voilà cinq ans que j’ai démarré les voyages à vélo. Mon premier, c’était quatre jours, un rodage, autour de l’île de France à 100km de distance de chez moi. Une vieille règle de l’époque de sortie du confinement. Autour du 14 juillet 2020. Depuis lors, toutes mes vacances ont été à vélo. Oui, quasiment toutes. Été, hiver, à toutes les saisons. Comme je fuis le tourisme, je vais au sud en hiver, et plutôt au nord en été. Et plutôt pas au bord de la mer. J’ai commencé bien sûr par la France que j’ai pas mal sillonnée, mais il me reste encore quelques régions à découvrir. Au passage, on se rend compte, encore plus à vélo, combien nous avons de la chance d’habiter en France, et de la diversité de paysages dont nous bénéficions. Et puis je suis parti en dehors de France, en Italie bien sûr, dès 2021, et depuis j’y retourne presque tous les ans. Ensuite l’Allemagne, le Danemark, la Suisse, l’Espagne. Et j’ai encore tellement de projets en tête. C’est réellement infini. Ça fait donc 5 ans que je voyage à vélo. Je n’en reviens pas. Jamais je n’aurais cru que je ferai du vélo comme ça.

    Il faut dire que c’est tellement facile. Un vélo, quelques affaires rangées dans un sac ou deux, un itinéraire, même simple. Et c’est parti. Une chose que je veux partager ici, au passage, c’est qu’il n’y a pas de petit voyage à vélo. C’est tout de suite grand. Il suffit de partir deux jours, voire un seul. À la découverte. Autour de chez soi. À l’aventure. Seul ou à plusieurs. À la découverte de l’inconnu. Vous savez, cette chose qui nous manque tellement, et qui nous nourrit. L’inconnu.

    Cette année, c’est le quatrième voyage que j’entreprends. Et c’est en France!

    La Bretagne. C’est un projet que j’ai en tête depuis très longtemps. D’abord parce que c’est une région que j’adore, où je suis allé enfant en vacances, étudiant en stage, où j’ai même habité pendant quelques années, à Brest. La nature est splendide, la lumière incroyable, le temps très divers… Le bord de mer est aussi pas mal varié, très différent entre les différents départements. Rien de commun entre le granit rose du nord et les abords du Morbihan au sud. Et c’est une région où j’ai pas mal d’amis. Comme quoi je suis loin d’être le seul à aimer cette région. Des gens originaires de la région et d’autres qui s’y sont installés. Et ce voyage, plus que la région de Bretagne, que je connais très bien, est l’occasion de revoir ces amis. Que, pour certains, je n’ai pas vu depuis très très longtemps. Donc une sorte de pèlerinage. Un peu comme mon voyage en Auvergne en 2021. Repasser dans beaucoup d’endroits que je connais parfaitement, en découvrir de nouveaux j’espère. Visiter les amis. Me baigner? Manger du far breton et du kouign amann. Des huîtres de pleine mer avec du pain beurré. Éprouver le vent, la pluie, le soleil, le brouillard. M’enivrer de musique et de vitesse. Tous les jours. Dormir. Recommencer.

    Alors accrochez vous au bastingage, je vous emmène au pays des cornemuses, des chapeaux ronds et des korrigans.

  • Dernier jour à travers les Flandres

    Ceci est mon dernier jour de ce voyage en pays Flandrien. Un voyage sans encombre a traversé trois pays France, Belgique, Pays-Bas. Un pays où je n’ai jamais été plus haut que 70m au dessus du niveau la mer. Et encore, bien souvent autour des 10m. Le plat pays.

    Lever vers les 8h comme d’habitude, le temps est couvert. Ça ce n’était pas prévu. Il devait faire beau. Je replie tout mon barda, et m’en vais prendre mon café à la réception comme prévu la veille. Il y a un groupe de gens en effet assis à la réception, et je pense qu’il y a le mari de Nathalie, Kees, et leur fils. Aussi deux autres personnes. Et ça parle néerlandais bien sûr. On me propose de m’assoir pendant que nathalie va me chercher mon café. Tout d’un coup, je comprends qu’ils parlent de moi. À des mouvements de main, j’entends le nom « Amsterdam », ils tournent le regard vers moi. L’un d’eux me demande, en anglais, d’où je viens, je réponds que je viens de Lille, et s’ensuit un dialogue à deux langues, l’homme traduisant en néerlandais à ses amis. Je devine quelque chose comme :

    - oh il vient de Lille en France, et il va à Amsterdam, avec un air un peu jovial qui les fait visiblement sourire
    - et quand êtes vous parti?
    - je suis parti vendredi, j’ai dormi à Gand, puis à côté d’Essen, et maintenant ici
    - oh et bien il a campé, il est parti depuis trois jour de France, de Lille.
    - et vous retourner en France à vélo?
    - non non, je prends le train pour rentrer à Paris

    Et les autres de s’esclaffer, je ne sais pas bien comment le prendre, mais toujours est il que ça fait l’animation de ce début de matinée. Je pense que d’ici peu, tous les gens du coin sauront qu’il y a un petit Français à vélo, qui a fait Lille-Amsterdam en quatre jours, et qui a dormi chez Nathalie et Kees.

    Je m’apprête à partir, quand il se met à pleuvoir. En effet il y a de petites tâches de pluie qui se déplacent sur mon radar de pluie RainToday. Très pratique cette appli. Apparemment dans 10 minutes ça s’arrête. Je m’abrite donc, la pluie est quand même assez forte donc je sors la veste de pluie. Toujours emmener une veste de pluie en voyage à vélo, toujours.

    Effectivement la pluie s’arrête bientôt, je dis au revoir, et je quitte le camping de Victorie. Je refais un itinéraire jusqu’à Utrecht, en m’assurant qu’il emprunte de petites routes. J’ai très vite les jambes trempées’par les projections d’eau, mais ça ne dure pas.

    Je roule maintenant sur une petite route, des champs en contrebas. Avez vous déjà pris ce genre de route, qui sont en France d’anciennes voies de chemin de fer, qui surplombent l’environnement? Ça offre une vision qu’on n’a pas autrement, en voiture ou à pied. Une perspective. Difficile à décrire par écrit. Disons qu’on domine la situation!

    Je me dirige vers Utrecht, au nord, mais de très noirs nuages viennent de l’Ouest et dans les virages de la route, je me demande si je ne vais pas me retrouver sous une pluie battante. Mais non, finalement je vais atteindre Utrecht au sec. L’entrée dans la ville est assez rapide, et assez brutale, avec des immeubles en périphérie qui sont toujours déconcertants quand on vient de parcourir plusieurs de dizaines de kilomètres dans la nature. J’ai débranché le gps qui me ferait sortir immédiatement, et donc me dirige un peu au jugé. Utrecht n’est pas une grosse ville et j’attends le centre assez rapidement. Les panneaux Centrum m’aide bien.

    Belle découverte, Utrecht. C’est encore une ville sur des canaux, une sorte de mini Amsterdam. Il y a un peu de monde, des cafés, des restaurants, des boutiques, c’est très sympa. Je me balade quand je vois une tour et je me doute que c’est la cathédrale. Le DOM. En fait ce n’est qu’une tour et la cathédrale saint Martin est de l’autre côté d’une place. J’attache mon vélo sur le bord de la cathédrale. C’est surprenant, pour une cathédrale, elle est assez petite, très haute bien sûr, mais la surface au sol est étonnamment petite. Les piliers principaux sont peints sur leur partie médiane.

    En fait, la tour et la cathédrale faisait initialement partie du même bâtiment au 16eme siècle quand elle fut achevée. Elle était catholique initialement, inspirée des cathédrales gothiques françaises, et dédiée à Saint Martin de Tour. Elle devint une église protestante en 1580. Et sa tour est la plus haute des églises des Pays-Bas. 112m de haut. Deux fois plus haute que les tours de notre dame de Paris. Mais le plus étonnant, c’est que la nef s’écroulât en 1674, sous l’effet d’une tornade. On imagine la violence de la tornade. Et elle ne fut jamais reconstruite, laissant place à une place encore existante aujourd’hui. Je comprends mieux les dimensions assez petites de l’édifice actuel. J’apprendrai plus tard au Rijksmuseum d’Amsterdam que les colonnes étaient en fait couvertes d’enluminures faites à la feuille d’or.

    Je quitte la cathédrale et me dit que je mangerai bien un morceau. Un rapide coup d’œil dans Google maps et je me dégote un bar à soupe qui est très bien noté. Soep-er Utrecht. L’endroit est tout proche et s’avère minuscule. Il n’y a pas de table disponible aussi je prends à emporter : une soupe aux champignons et à la truffe, un gâteau à la lavande, et une limonade au citron et lime. J’attends un peu dehors après avoir passé commande, et je vais m’installer sur un banc qui m’attends de l’autre côté du canal. Je prends une gorgée de limonade qui s’avère excellente. Puis j’attaque la soupe qui est juste sublime. Très bien dosée en truffe, ce qui n’est pas facile. Je me régale de cette pause inattendue, sur un bord de canal à Utrecht. Le gâteau est également génial. Décidément, chez Soep-er, c’est super!

    Déjeuner au bord du canal chez Soep-er!

    Je reprends la route, ensoleillée maintenant, l’air est chaud, et la pluie matinale s’est maintenant totalement éloignée. Je sors tranquillement d’Utrecht en longeant le canal, je prends mon temps, je profite de ce qui est probablement la plus belle surprise de ce court voyage dans les Flandres. Gand est très belle mais très touristique, Utrecht est une étape très agréable en pays batave. Et, aussi, à Utrecht, on voit de belles femmes aux cheveux blonds, aux pantalons larges en velours côtelé, en tee-shirt léger, au décolleté généreux.

    La route vers Amsterdam est assez courte, et traverse de très beaux villages et de belles maisons ou même petits châteaux le long des canaux. C’est une très belle campagne, très tranquille, semée ça et là de moulins plus ou moins en service encore. Je ne parierais pas que je suis à plus de 10m au dessus du niveau de la mer sur cet partie de l’itinéraire.

    Arrivée à Amsterdam en fin d’après midi, entrée relativement facile dans cette grosse ville, mais ici pas de stress, et je trouve mon hôtel facilement tout près du Rijksmuseum. Je vais passez la journée de demain tranquillement à revoir cette ville que j’ai découvert dans ma jeunesse, et dont certaines images sont encore très présentes dans ma tête. Aura-t-elle changé ?

    Une journée à Amsterdam

    C’est le but de mon voyage dans les Flandres, Belgique et Pays-Bas. j’ai failli un instant reprendre le train à mon arrivée, mais mon envie de repos et de profiter du temps m’ont poussé à rester une journée. C’est un jour de semaine, donc faible en population touristique, et je vais profiter de cette journée pour visiter le Rijksmuseum. Je ne l’avais pas visité la première fois que j’étais venu, je n’avais fait que le musée Van Gogh, qui m’avait impressionné et fait du peintre une de mes trois peintres préférés.

    Je garde mon vélo dans le garage à vélo du centre ville, qu’on m’a conseillé à l’hôtel, et qui se trouve à deux pas du Rijksmuseum.

    Visite du musée, tranquillement. Un beau musée, quand même très orienté vers la peinture flamande. Du Rembrandt, du Vermeer (la laitière!), très inspirant maintenant que je m’enfonce dans ma nouvelle spécialité, la vidéo, la photo. La lumière, sa direction, son intensité, la couleur, la scénographie, ces gars là ont tout inventé. On peut passer énormément de temps à analyser leurs toiles. Il y a aussi énormément d’œuvres d’autres peintres flamands que je ne connais pas. Ce qui m’épate à chaque fois dans les musées, c’est de découvrir la taille des oeuvres. La laitière par exemple est une toile toute petite. 45cm de haut. Et la ronde de nuit est une toile immense. Actuellement en réfection, cette toile fait plus de 4,30 de large! Ça change tout. Non pas que la taille fasse la qualité de la toile, mais ça change complètement la perspective. C’est pour ça qu’il faut aller au musée, pour se rendre compte de l’intention du peintre. Personnellement, je préfère les grandes toiles qui ont en général plus de recherche dans la composition, le nombre de personnages, les histoires à l’intérieur du tableau. Prenons la cène par exemple. Un plan CinémaScope avant l’heure. 8,80 mètres de large! Et bien il y a plusieurs histoires à l’intérieur de cette scène. Et même plusieurs ambiances. Une taille plus petite aurait eu du mal à rendre compte de ça. Bien sûr c’est une fresque donc dès le début ils ont envisagé une taille très grande. Mais j’aime quand même les toiles plus petites qui peuvent être, aussi, pour d’autres raisons, impressionnantes. Les toiles de Van Gogh sont en général de petite taille.

    Sortie du musée, ballade dans la ville. Ambiance très relax en ce mardi de juin. Arrêt dans un de ces cafés où on se demande qui est client et qui s’occupe du service.

    Et puis récupération du vélo et départ pour la gare. Emballage dans la housse (15 minutes! Ça devient la routine. ) puis attente du train. Retour vers Paris.

    C’étaient les Flandres. Un beau voyage au plat pays. Très plat! Le prochain voyage devrait ne pas être aussi plat. À suivre.

  • Un dimanche très paisible

    Aujourd’hui est une journée de vélo. Pas de visite prévue, je vais juste passer aux Pays-Bas. J’ai bien dormi, réveillé par des pigeons. Tôt! Je plie mes affaires le camping est très paisible. Le ciel est couvert, mais il ne fait pas froid. Ça va me reposer des grandes chaleurs d’hier.

    Je démarre en repassant par Essen, très très calme ce dimanche matin. Juste des cyclistes sur les route, seuls, en couple, en groupe. Je rentre dans une forêt par une petite route forestière très sympa. J’adore les routes forestières. Et puis tout d’un coup, un message, je suis au Pays-Bas. Patrie de Joop Zoetemelk et Mathieu Van der Poel. En pleine forêt, me voilà au Pays-Bas, sur un single track très sympa. Je croise quelque vtt, qui n’ont pas grand chose à se mettre sous le pneu en termes de chemins cabossés.

    Je sors de ma forêt, des ours sont enchaînés autour d’un arbre. Enfin, des peluches. Est-ce en l’honneur de quelqu’un, en souvenir? Je rentre dans un village assez morne, mais il y a un bar avec une grande terrasse, des enfants jouent sur un petit terrain de jeu, je me dis que je prendrais bien un petit déjeuner. Il y a bien sûr des étriers à vélo, je m’installe et commande un café, une eau pétillante et une tarte aux pommes.

    Je reprend ma route et arrive à la ville de Breda. Je n’en ai jamais entendu parler. Je rentre très facilement, par une piste cyclable très large, à deux voies, qui traverse une sorte de jardin public. En fait la piste cyclable et mon itinéraire contournent le centre ville. Je crois n’avoir jamais vu de ville si bien aménagée pour le vélo. Des pistes cyclables hyper larges, des tunnels qui passent sous les rues, des micro rues où ne passent que des vélos. En très peu de temps je me retrouve à la sortie avec le panneau Breda barré. Je continue donc ma route, je ne verrai jamais à quoi elle ressemble, c’était ma seule ville de la journée, peut être cache-t-elle des trésors?

    Je continue ma route et le vent s’est levé, il souffle vraiment fort, mais comme avant hier, il est plutôt de sud ouest et donc je l’ai de trois quart arrière. Je trace! J’aperçois alors mon premier moulin. Il est très gros et semble en très bon état, peut être encore en fonctionnement.

    Oui, oui, ça devrait aller pour une petite tente

    Je trace tellement que je me retrouve assez vite à mon étape du jour, Sleeuwijk, où j’ai réservé un emplacement au camping de la Rue. Il est 15h. Avec le vent dans le dos, j’ai avalé les 72km. Je regarde la carte et m’aperçois qu’il reste quasiment 100km jusqu’à Amsterdam. C’est beaucoup pour une seule étape. J’hésite. Il est tôt, je peux encore rouler deux heures et me rapprocher d’Utrecht pour limiter la distance à parcourir demain. Oui mais il faut que je trouve un hébergement. Je consulte Google maps, et recherche les camping entre ici et Utrecht. Il y en a plusieurs mais certains ne m’inspirent pas confiance, et je jette mon dévolu sur le camping de Victorie, près de Meerkerk. J’appelle. Une femme me répond, ouf elle parle anglais. Elle a un air enjoué très agréable

    — Bonjour, est ce que vous avez de la place pour cette nuit, une nuit, pour une petite tente?
    — Oui, oui, ça devrait aller pour une petite tente.

    À ce moment là de la discussion, j’ai comme un doute sur ce que ça veut dire en pratique. Est ce qu’elle n’a plus d’emplacement, sauf un endroit tout pourri qui pourrait aller pour une petite tente?

    — Ok, très bien, dis-je.
    — Ok, à tout à l’heure
    — Euh, je vous laisse mon nom?
    — Euh, oui, quel est votre nom?
    — Je m’appelle François
    — D’accord. Vous êtes de France?
    — Oui, je suis de France. Je suis français, j’ajoute au cas où ça ne serait pas clair. Ça me fait tout drôle de dire que je suis Français.
    — Je parle un peu de Français, me dit elle en français. Enfin, « je parlwe un peuw de franwcais »
    — Ah, c’est bien, je lui dis comme un encouragement
    — Dans combien de temps arriverez vous?
    — Oh, d’ici 1h30, deux heures?
    — Et bien à tout à l’heure
    — À toute à l’heure.

    Je raccroche, mais je reste un peu perplexe. A priori, me voilà abrité pour la nuit, mais il reste un petit doute, vu le ton de la discussion. Je repars donc mais je n’annule pas mon camping réservé, au cas où il y aurait finalement un problème. J’annulerai plus tard.

    Je recalcule mon itinéraire, deux s’offrent à moi, un à l’ouest avec des portions assez rectilignes apparemment, et un autre, plus à l’est, qui m’a l’air de suivre des canaux. Je prends à l’Est. Le vent s’est encore renforcé, il souffle de manière constante avec assez peu de rafales, mais vraiment fort. Ce n’est pas le genre de vent qu’on a en France.

    Je passe par la petite ville de Gorinchem, et le supermarché COOP est ouvert! J’en profite pour acheter des babioles à manger, le camping m’a l’air perdu dans la campagne aussi je préfère assurer mon dîner car je n’ai rien avalé depuis ma tarte aux pommes. J’arrive à Meerkerk vers 16h30, et il y a une petite place avec trois terrasses de café. Je m’arrête prendre une bière, une La Trappe Trappist, dont le nom m’intrigue depuis quelque temps, cette répétition, et des tartines de pain avec trois sauces, du genre tartinade. Puis finalement je dîne d’un filet de porc en sauce épicée, frites, une envie de viande tout d’un coup. L’endroit est convivial, les gens ont l’air heureux, un bon moment en cette fin de dimanche, finalement ensoleillé et venté.

    Bar Eetcafé de Gouden Leeuw, à Meerkerk

    Je pars et finalement arrive au camping à 18:30. Je me suis un peu lâché sur l’horaire. Le camping est très propre, très bien agencé, les tentes et camping car étant positionnés sur les bord de grands espace, avec rien au milieu, de petits pommiers seulement. Nathalie arrive finalement après 15 minutes tout sourire. Elle me demande bien sûr d’où je vient et bien sûr me félicite pour le parcours. Elle m’offre un café puis me conduit à mon emplacement, en me portant mon café. Bon, en fait, il y a tout à fait la place pour une petite tente. Elle avait raison. Elle me propose de m’installer où je veux. Il y a une table en bois, avec des bancs, je la félicite car c’est la première fois que je trouve cet équipement. Elle me propose un autre café demain à 9h.

    Une petite tente au camping de Victorie

    Tente, douche, la routine, je profite de la table pour lire un peu, mais il fait vite assez froid. Donc direction la tente au coucher du soleil. Une journée tranquille pour mon arrivée au Pays-Bas. Aujourd’hui, j’ai pas mal roulé sur des routes pour vélo, en surplomb des champs. J’étais parfois à un ou deux mètres au dessus du niveau de la mer. Donc potentiellement tout ça sera inondé d’ici peut être 50 ans. Ça fait drôle. Heureusement, demain j’ai rendez vous pour un café avec Nathalie.

  • Gand, quel dommage! Quoi que…

    Deuxième jour de mon voyage à travers les Flandres. J’ai plutôt bien dormi, le bruit de la route non loin ne m’a pas dérangé. Réveillé vers 6:30, la nuit a été trop courte. Lever tranquillement vers 7:45, quand less rayons du soleil commencent à effleurer la tente. Rien ne presse, il faudra faire sécher la tente.

    Je plie la tente et toutes les petites affaires de nuit, et je vais chercher mon petit déjeuner commandé la veille. Mes voisins le couple hispano néerlandais s’en va, ils retournent à Rotterdam, et me souhaitent bonne chance pour mon voyage. J’en fait de même. J’arrive au bar mais c’est fermé, d’autres personnes attendent aussi dehors, j’attends un peu puis décide d’aller faire un brin de toilette. Retour à la tente où je termine de plier mes affaires. Je retourne à l’accueil mais le bar est toujours fermé. Étrange, il devait ouvrir à 8h. Je vais à la réception et en fait j’avais mal compris, c’est ici que je dois récupérer ma commande et ensuite manger dehors sur les tables en bois. Je récupère aussi mon vélo, que j’avais laissé à l’intérieur, pour plus de sûreté sur les conseils de la personne de l’accueil hier. Je mange tranquillement mes petits pains complet et mon café et mon jus d’orange (celui là je l’attendais).

    Départ pour Gand, aperçu la veille, mais ça mérite un peu plus que ça. Je me faufile dans les rues pour approcher du centre et me retrouve vite au même endroit qu’hier, entre les deux églises, la cathédrale Saint Bavon et le beffroi de Gand, lui même devant l’église Saint Nicolas.

    Le cœur de Gand

    Il y a pas mal de canaux aussi, c’est vraiment une belle ville. Mais mais mais, il y a trop de monde! Les groupes de touristes arrivent déjà, il n’est même pas dix heures. Ça m’enlève toute envie de visiter. Je prends quelques photos et je me dirige vers la sortie. Dommage, c’est une ville qui vaut le coup, je pense qu’on peut y passer plusieurs jours, mais probablement il faut venir un peu plus tôt dans la saison. Début mai. Je reviendrai pour passer quelques jours.

    Je me retrouve assez vite dans les faubourgs, pas très joyeux, puis la banlieue, très propre, puis mon itinéraire prend une piste cyclable le long d’une voie de chemin de fer. Diable, encore une ligne droite de la mort. Je regarde la carte et je vois que mon itinéraire est quasiment linéaire jusqu’à Anvers! Plus de 30km! Impossible de suivre ça. J’avise un village, Lockeren, qui me permet de rejoindre un canal, et ensuite d’emprunter une multitude de petits chemins cyclables qui me conduisent à Anvers. Oui, c’est moins direct, plus long, mais sûrement moins pénible. En fait, la Belgique et les pays bas sont si denses en piste cyclables, que mon planificateur (Komoot.com) n’a aucune difficulté à trouver une ligne directe entre deux villes. Ça me change de mes voyages précédents, je faisais confiance, il va falloir que je vérifie pour les jours prochains.

    Le site opencyclemap.org. Les pistes cyclables sont en violet. Une belle densité en Belgique et Pays-Bas!

    Comme la veille, je débranche le gps et passe en mode manuel, navigation à la carte, à l’ancienne. Bon, bien sûr je n’ai pas le même rythme, je dois m’arrêter fréquemment pour vérifier la direction, mais avec l’aide du soleil, qui me guide vers ma destination en le conservant dans mon dos, j’arrive à me diriger pas trop mal. J’approche d’Anvers et me retrouve tout d’un coup au bord d’une grosse rivière. Très grosse rivière. Je me dis un instant que c’est le Rhin, les panneaux disent Die Schelde (bien sûr il n’y a rien en français ici), je suis un peu perplexe. Tout d’un coup, le chemin s’arrête au bord de la rivière, et j’avise un bac de l’autre côté, qui amorce son départ. Ça tombe bien, j’adore les bacs. Le bac met très peu de temps pour traverser, et je me dirige vers lui, via la petite passerelle métallique. Je suis bientôt rejoins par une dizaine de personnes. Nous laissons descendre les passagers, puis venons les remplacer. Il y a deux emplacements pour les vélos, de part et d’autre d’une grosse cabine avec des sièges. Mais les portes vélo ne sont pas assez large pour mes pneus de 45c, donc je gare le vélo dans la cabine. Je m’assoie et observe les autres gens. Il y a un groupe de 6 personnes, ils se prennent en photo, discutent. Évidemment je n’entrave que dalle à leur langue, mais pour une fois ça ne me dérange pas, je les regarde du coup plus intensément. C’est un peu comme regarder la télé sans le son. C’est une autre expérience.

    En fait, c’est l’Escaut ! Je ne connais pas cette rivière, j’ai vu le film la bataille de l’Escaut et sa mise en scène impressionnante. Mais c’est une très grosse rivière! Un fleuve même, puisqu’il se jette dans la mer du Nord après Rotterdam. Le bac démarre enfin, et il ne lui faut que quelques minutes pour traverser. Dommage, j’aurais bien fait un tour plus long, j’adore les bacs. Comme un passage entre deux mondes, qui n’est pas donné à tous, qui demande un peu d’esprit de curiosité, pour s’aventurer de l’autre côté de la rivière, dans un monde un peu inconnu dont on ne connaît que la rive, et qui promet de procurer aux ambitieux, des découvertes merveilleuses.

    Nous descendons tous et la route vers Anvers est assez directe. Je me rend compte alors qu’il fait très chaud. Je me sens un peu fatigué et je pense que c’est la chaleur. Je n’ai presque plus d’eau et même le bidon que j’ai dans le sac à dos est presque vide. J’ai vidé mes deux flasques il y a déjà pas mal de temps. Je me dis que je vais m’arrêter à Anvers. L’entrée dans la ville se fait très bien, et j’arrive dans le centre assez vite. C’est très animé, la ville n’est pas spécialement belle mais ça semble agréable. Des rails de tramway, comme à Gand, il faut être vigilant, et j’arrive sur une place assez grand, longée de bar, au bord de l’Escaut. C’est très fréquenté, j’attend qu’une place se libère en face d’un espace vélo pour que je puisse le surveiller, et j’avise un grande table au fond d’une des terrasse, avec de hauts poufs aux coussins bleu marine, entièrement vide. J’attache mon vélo, et me dépêche de prendre place. Je fais bien, je suis très vite rejoins par un couple. C’est un peu le bazar, la jeune serveuse est un peu débordée pour gérer cette terrasse pourtant pas très grande. Finalement une femme la rejoint et je commande un cola et une eau pétillante. Je les avale très vite, j’ai vraiment soif. Le temps n’est pas exceptionnellement beau, du coup je ne me suis pas rendu compte, un peu couvert, mais il fait très chaud. Mon gps me dira 27° de moyenne.

    Je repars, il me reste une petite trentaine de kilomètres, il faut quand même les faire. Je reprends mon itineraire, qui bien sûr est assez rectiligne, au bord de la voie de chemin de fer Eurostar. Mardi je passerai là.

    Il fait toujours aussi chaud, je n’ai plus d’eau cette fois, et j’arrive à un endroit très calme, un gros village, avec quelque bar et restaurant disséminés autour d’une église. Ça s’appelle Kalmhout. Il ne me reste que 11km, il fait si chaud et l’endroit est si paisible. Je m’attable et prend une eau pétillante. Il y a déjà des gens qui dînent, il est à peine 18h. Je reprends ma route et arrive à mon camping, enfin, mais là, mauvaise nouvelle, la réception est fermée! J’ai reçu un mail qui me dit que je n’ai pas payé, et que je ne peux donc pas recevoir mes codes d’accès. Il y a un numéro de téléphone en bas du mail, j’appelle, je n’ai rien à perdre. Et un type me répond! Il ne me faut que deux minutes pour le convaincre de me donner les codes pour le local sanitaire, il n’y a que ça qui m’intéresse, prendre une bonne douche. 7763.

    Il ne doit pas y avoir plus de 10 camping car dans ce camping minuscule. Ça change d’hier. Montage de la tente, puis douche bien méritée. Lessive… Une journée à quand même 85km au compteur, sans compter un gros arrêt du gps pendant une demi-heure, ça doit faire plus de 90km. L’avantage c’est que je suis dans un bled, donc pas de visite touristique ce soir. Un plat de pâtes au restaurant O’Sole Mio à Essen (ça ne s’invente pas), ma foi pas si mal, une petite discussion avec le patron dont la mère est de Calabre, je lui parle de mes voyages en Italie. Au lit!

  • À travers les Flandres

    C’est parti pour un nouveau tour de vélo, dans le nord cette fois-ci. Quatre jours, enfin quatre jours de vélo. Départ de Lille. Ça fait longtemps que je ne suis pas venu à Lille, depuis que ma fille n’y habite plus, ayant préféré les lieux plus ensoleillés et au climat plus méditerranéen.

    C’est toujours une très belle ville, que j’aime vraiment, et d’ailleurs je pense que tout le monde aime cette ville. Elle a de nombreux atouts, et probablement qu’il ne lui manque que la mer.

    Départ Gare du Nord, avec une roue avant dégonflée. Hier j’ai regonflé mes pneus et impossible de gonfler le pneu avant, je crois que le préventif a bouché la valve. Pas le temps de regarder ça et c’est avec une petite angoisse que je me rend à la Gare du Nord. les pneus tubeless c’est bien tant que ça fonctionne, mais dès qu’il y a un petit problème, gonflage, étanchéité, préventif, ça devient vite un problème récurrent. Y a beaucoup de choses comme ça.

    Arrivée à la gare une heure avant le départ, 7:15, le train pour Lille n’est pas encore à quai. Démontage du vélo, enveloppement dans la housse, 30 minutes comme d’habitude, c’est quand même plus pratique et rapide que la valise avion. Là il faut juste démonter les deux roues, les fixer au cadre avec des velcros, mettre l’ensemble dans la housse et c’est tout. On a bien répété le processus avec Valérie depuis trois ans maintenant, c’est ultra rapide.

    Attente du train, il n’est pas très rempli, j’ai réservé en première classe et laisse le vélo dans le couloir, ça ne gêne pas. Les espaces bagages ne sont pas assez grand pour y loger le vélo.

    Nouveau problème, impossible de synchroniser le parcours entre Komoot et mon compteur garmin. j’abandonne au bout de trente minutes. Ça se terminera par un export/import de fichier gpx.

    Arrivée à Lille, une heure après, c’est quand même top rapide. Remontage du vélo dans la gare, réparation de la roue avant, le préventif avait en fait figé dans le pneu. Réglage du problème d’itinéraire sur le garmin et c’est parti. Quand même je m’arrête prendre un petit dej sur la Grand place et ses beaux immeubles, 20 minutes d’attente, le serveur n’est pas bien réactif. Départ 11:30!

    Je vais à Amsterdam ! Traversée des Flandres belges et néerlandaises. Ça fait bien longtemps que je veux expérimenter les pistes cyclables du Nord. L’itinéraire va me mener à Courtrai, puis Gand, puis Anvers, Utrecht, et Amsterdam.

    Mon parcours Flandrien

    Je sors de Lille par l’avenue de la république, une large et belle avenue, bordée de belles maisons, principalement en brique, rouges ou blanches. Les villes de l’agglomération lilloise se succèdent : Marcq en barœul, Wasquehal, j’effleure Roubaix, je plonge dans Tourcoing. Ce n’est pas du tout le nord des clichés. J’arrive en Belgique sans m’en rendre compte, je ne rencontre même pas de vieux poste frontière. Tout d’un coup les plaques d’immatriculation sont belges, je suis en Belgique. Patrie d’Eddie Merckx et de Wout Van Aert. Je suis sur leurs terres. J’en frissonne.

    Le temps, un peu couvert à mon arrivée à Lille, s’est dégagé, et le soleil tape sur ma nuque découverte. Sensation connue et nouvelle à la fois, après un si long hiver. J’arrive à la première vraie ville belge, Courtrai, rien de spécial à dire sur cette ville sans grand intérêt. Je suis maintenant sur une grande route, bordée d’une piste cyclable, mais désespérément droite. Je passe d’autres villes et je commence à me dire que ça va être long jusqu’à Gand. Je m’arrête m’acheter un sandwich chez Lidl, il n’y a guère de choix : œuf dur ou poulet épicé. Je prend poulet, et un paquet de myrtilles, un peu de frais ne fera pas de mal, je n’ai pas une confiance totale dans mes wrap au poulet. C’est plus par peur d’avoir faim que par réelle faim. Je décide de m’écarter de la grosse route pour consommer mon déjeuner, et je m’arrête dans une petite ville sans âme. Je regarde alors mon itinéraire en me disant que ce n’est pas possible qu’il n’y ait que cette route sans intérêt. Je vois qu’il y a un canal qui est parallèle ou presque à la route, avec un chemin de halage. Et je me dis que ce ne sera sûrement pas pire que cette route.

    Je reprend mon vélo, et me dirige vers ce canal et bien m’en prends! Il y a une belle route cyclable le long du canal, des péniches, des bateaux, des gens à velo sur le chemin, de la vie quoi! Mon gps veux me ramener sur ma route, mais je refuse et finit finalement pas arrêter le guidage. Je passe en mode improvisation et c’est nettement mieux. Je suis ce canal pendant peut être 20km, et ça n’a rien à voir. Beaucoup plus tranquille, le chemin du canal n’est emprunté que par des vélos, et va m’amener jusqu’à Deinze.

    Deinze. Une ville très typique de Belgique. Comment dire. C’est difficile de décrire une ville belge. Un agencement d’immeuble assez recents, pas vraiment beaux mais pas vraiment moche non plus. Une ambiance de fête foraine (là il y a une vraie fête foraine), pas vraiment gaie, et un peu déprimante pour tout dire. Vous connaissez Knokke? Et bien pareil. Bref je passe mon chemin. Il y a maintenant pas mal de canaux, et j’arrive à un pont basculant assez impressionnant. J’ai rejoins quasiment mon itinéraire, mais je ne peux me laisser aller à le suivre. Je continue avec les chemins et routes balisés, très nombreux, et arrive tranquillement dans la banlieue de Gand. La banlieue bourgeoise. Que de très belles maisons longent soit de très petites routes, soit des canaux, avec un peu d’espace verts devant les maisons. Bon il y a un petit côté playtime avec les maisons les plus récentes, mais l’ambiance générale est très agréable. J’arrive à un bac, qui traverse un canal, une bonne dizaine de gens à vélo en descende. Et je monte avec une autre personne. Je finis par entamer la conversation avec lui et le conducteur du bac. Ils me disent que j’ai un accent très français et pas du tout Français lillois… Trop drôle. Ils se mettent à parler français, en me disant que tout le monde parle français dans le coin, enfin, parle les deux langues. Je les laisse dire, mais je n’ai pas entendu un mot de français depuis que j’ai passé la frontière.

    Arrivée à mon camping à Gand, qui est bondé ! Montage de la tente, douche, j’hésite à retourner en ville car je suis un peu claqué. Brève discussion avec mes voisins, cyclistes eux aussi. Ils viennent de Rotterdam. Le mec me fait des compliments sur mon vélo et sur ma tente. Finalement je pars car je ne me vois pas passer la soirée au bar du camping. Un aller retour rapide le temps de voir un peu cette ville réputée, un bref dîner et retour au camping et au lit.

    Une belle journée où j’ai senti, de nouveau, le parfum de la liberté.

  • De Thonon les bains à Bellegarde

    Il a plu toute la nuit, et il pleut encore ce matin. Selon la météo, la pluie doit s’arrêter à 10h. On a prévu d’être prêt à ce moment là. Comme le temps est incertain, on a sorti les tenues en conséquence. Cuissard long, veste de pluie et pantalon de pluie. Au cas où la chaussée serait mouillée. On est prêt à affronter le pire temps si jamais, mais normalement il ne devrait pas pleuvoir entre Thonon et Genève. En revanche, entre Genève et Bellegarde, c’est pas joli joli.

    9h. 10h. 10h30. En fait, la pluie ne s’arrête pas. Donc on part sous la pluie. Oh pas bien méchante, mais la pluie c’est la pluie et en vélo on est vite trempé. On commence par faire un grand tour de Thonon, il faut descendre au bord du lac, on va trop loin et on doit faire demi tour. Enfin nous nous retrouvons sur la route de Genève.

    Quoi dire? Eh bien pas grand chose les amis. La pluie, la pluie, la pluie, jusqu’à Genève. 40km sous la pluie. Dans ce cas là, on baisse la tête et on pédale. J’ai les pieds trempés très vite, mais pour le reste, pas de problème. Les longues sessions photos sont loin, aujourd’hui on n’en prendra pas une seule.

    Arrivée à Genève, la pluie s’est arrêté, il fait assez froid, c’est venté, on cherche de quoi manger et on trouve un supermarché COOP, à côté d’une synagogue. On mange sur un banc, on regarde passer les genevois, si différents de nous. Pas évident de dire pourquoi, mais leur style vestimentaire est différent. Hommes comme femmes.

    Cette ville est assourdissante. Non pas qu’il y ait énormément de monde, mais c’est très bruyant. On reprend nos vélos et traversons la ville. Pas très sympa non plus cette traversée, on se retrouve assez brutalement dans la campagne, après la traversée d’un quartier résidentiel, près d’Onex.

    Ensuite, c’est de la descente jusqu’à Chancy, on passe le défilé de l’écluse, c’est ultra impressionnant. Plus on s’approche et plus on a l’impression que la montagne a été ouverte pour nous laisser passer. On a les crêtes du Jura au-dessus de nous à droite, avec le crêt de la neige, point culminant du Jura, et on s’approche lentement de ce défilé. C’est aussi ça de voyager à vélo, on a le temps d’observer le paysage, la topographie. De se poser des questions, de se remémorer l’histoire, la formation des chaînes de montagnes, la géographie. C’est sûrement pour ça que la déconnexion est si rapide. On a parfois l’impression, on se voit naviguer sur une carte en trois dimensions. Parce qu’on a étudié le parcours au préalable, pas seulement comme une trace avec des points de passage, plate. Mais avec le relief, les virages, les villes et villages, les mers parfois. C’est pour cette raison que c’est important de faire un repérage de l’itinéraire. On sait, ensuite, quand on y est, où l’on est. On se voit. On sait qu’il va y avoir une montée, une descente, un passage de rivière, une ville. Ça n’enlève rien à la découverte des lieux, mais ça rend la découverte plus intense.

    C’est la frontière avec la Suisse, on la passe sans émotion particulière. Le ciel est gris très sombre, mais il ne pleut pas! Toujours pas. Et tout d’un coup, on prend un tunnel, qui n’était pas signalé. Seul Pascal a le réflexe d’allumer sa lumière arrière, j’y pense mais je préfère garder les deux mains sur le guidon. On n’en mène pas large, les voitures nous doublant assez vite et très proche. Je m’arrête à la sortie du tunnel un peu soulagé. On se dit qu’il pourrait être signalé, Pascal pense même qu’il devrait être interdit aux vélos. En tout cas ce genre d’événement à vélo est un peu flippant.

    Puis notre itinéraire s’éloigne de la grosse départementale, on emprunte un chemin forestier empierré, on se fait un fort gradient pendant un kilomètre. On attaque le début du Jura. J’arrive bien essoufflé en haut, c’est bon pour mes cuisses qui manquent un peu d’entraînement. Puis c’est la descente, longue, vers Bellegarde sur Valserine. Pas mal de voitures encore, bouchon à l’arrivée.

    On trouve notre appartement facilement, Bellegarde n’est pas une très grosse ville. Pas très folichonne non plus. Et l’appartement n’est pas au niveau de celui qu’on avait à Thonon. On finit la soirée au restaurant. Et on débat une fois de plus sur l’état de la France, les différences Paris-Province. J’aurais un peu de mal à obtenir du serveur d’avoir une serviette supplémentaire, ce qui alimentera notre conversation évidemment. Mais tout ça nous fera beaucoup rire et c’est déjà pas mal!

    Une journée un peu triste, mais surtout qui sera la dernière. En effet, la météo n’est pas bonne pour les jours suivants, froid, pluie, alors que nous devons amorcer la remontée vers Pontarlier, via la traversée du Jura, et passer des cols à 1200m d’altitude. On n’a pas trouvé de logement sur le parcours, donc on a décidé de remonter le lendemain vers Paris en train. Il y a un peu un goût d’inachevé, mais c’était quand même un très beau voyage, au bord des lacs. Et j’ai beaucoup apprécié de voyager avec Pascal, qui est un excellent compagnon de voyage.

    À bientôt pour le film !

  • De Vevey à Thonon les bains

    On se lève très tôt, vers 6h30. En effet les ouvriers en bas ont commencé les travaux et ils commencent à faire du bruit. Nos habits ont séché, nous avions fait une grande lessive, pour une fois que nous étions à l’hôtel.

    Notre linge écarté pour sécher après la lessive.

    Pas la peine d’attendre, on se lève tous les deux et sans prendre de petit déjeuner, on pars vers 8h. La pluie est annoncée vers 13h donc plus on part tôt et plus on pense qu’on pourra échapper à la pluie. On prend quand même la peine de prendre des photos avant de partir, la vue des Alpes depuis la rive nord du lac Leman est décidément magnifique.

    On sort facilement de Vevey, la ville d’adoption de Charlie Chaplin, et on arrive assez vite à Montreux, la ville d’adoption de Freddie Mercury. La ville est encore endormie à cette heure. Il y a très peu de monde dans les rues, quasiment pas de magasin ni même café ouverts. Il ne fait pas très beau, on prend la Grand rue qui traverse la ville, bordée de magasins de luxe et d’hôtels chics. Rien n’est ouvert, seulement un café de temps en temps, c’est une ambiance très différente et un peu surannée qui règne ici. L’architecture en partie victorienne n’y est pas pour rien probablement.

    Je ne me souviens pas qu’on se soit arrêté dans la traversée. Et nous nous retrouvons très vite en dehors de la ville et arrivons au château de Chillon.

    Le château de Chillon

    Ce château est situé aux confins du Léman, et de lui, on a une perspective sur tout le lac, et en particulier la rive nord côté Jura. C’est un château médiéval en parfait état, planté de plusieurs tours et formé de murailles assez hautes. Il fut construit sur une plate-forme rocheuse, qui forme une île, reliée à la berge par une passerelle de bois abritée par un toit. J’adore la perspective sur le lac à travers cette passerelle.

    On ne visitera pas le château, pas plus que la maison de Charlie Chaplin, ni la maison du lac du Corbusier, mais nous continuons à la recherche d’un endroit où prendre le petit déjeuner. Et nous nous retrouvons brutalement dans une forêt. Tout est très humide et la transition avec la zone urbanisée précédente est brutale. Nous zigzaguons sur une route forestière très agréable, très roulante aussi, et on commence à voir la rive nord du lac, très différente de la vue qu’on avait de cette même rive, sur les Alpes. Là c’est le Jura qui est en arrière plan, qui forme un décors beaucoup plus doux et presque plat en comparaison. On entre ensuite dans une zone assez humide, la réserve naturelle des Grangettes, qui est une sorte de petit delta, formé par le Rhône qui se jette dans le Léman à cet endroit.

    Nous allons reprendre la route au bord du lac, mais il y a deux petits cafés qui sont ouverts, au Bouveret, et nous nous arrêtons pour prendre notre petit déjeuner. La patronne est d’une très grande amabilité, comme toujours depuis le début du voyage. Et nous sert la formule tout compris, avec jus d’orange pressée, croissant et des tranches de tresse, sorte de petite brioche tressée. Mais attention, on ne dit pas brioche tressée en Suisse, je me suis déjà fait reprendre une fois, on dit la tresse. Dans une boulangerie à Neuchâtel, j’avise des petites brioches individuelles, et dis donc « je vais prendre une petite brioche », en regardant un peu fixement le bac où elles se trouvaient. La serveuse me répondit « on n’a pas de brioche ». Un peu étonné, je lui dis que je prendrais bien ce qui ressemble à une brioche, un peu tressée, et même en montrant le bac du doigt. La serveuse me dit alors « ce n’est pas une brioche, c’est une tresse! ». « Ah d’accord, et bien, je vais prendre une tresse alors! ». En Suisse, il faut être précis. Une tresse c’est une tresse, et non pas une brioche.

    Une fois rassasiés, nous reprenons notre route, en direction de la France. Nous entrons dans Saint-Gingolph, et prenons une piste cyclable qui serpente à flanc de montagne, quelque mètres au dessus de la route. Nous croisons quelques cyclistes, dont une allemande avec qui j’échange quelques mots d’allemand. De temps en temps, j’aime bien me laisser imaginer que je peux parler cette langue que j’ai appris au lycée. Mais en fait, pas du tout!

    Nous continuons et arrivons à Evian. Je tiens absolument à aller remplir mes gourdes à la source, aussi nous garons nos vélos et montons dans le centre vers la source Cachât. Nous découvrons un très beau bâtiment art nouveau, et en particulier ses verrières. Dommage que le bâtiment soit enchâssé dans les immeubles environnants.

    Je remplis mes gourdes à la source, très belle et bien entretenue, et très peu fréquentée.

    La fontaine de la source Evian

    Nous déjeunons au bord du lac de sandwichs et coca (la boisson du cycliste). Prochaine étape : Thonon les bains. Nous avons réservé un appartement, car cette fois ci, la météo annoncée est très pluvieuse, pour toute la nuit. Nous arrivons très tôt vers 14:30, mais l’appartement n’est pas encore disponible. Nous garons les vélos et allons faire un tour de Thonon. C’est désert. Nous sommes dimanche et il y a seulement quelque jeunes gens désœuvrés dans les rues. Nous parisiens, c’est toujours un peu étrange de constater le manque de vie dans certaines petites villes de province. Nous retournons vers l’appartement vers 16h. En dépit de la façade de l’immeuble pas très attirante, l’appartement est vraiment très bien, spacieux, très bien décoré aussi, avec un grand salon et une chambre. Très chaleureux. Pascal prendra cette fois ci la chambre, et moi le canapé lit dans le salon. Enfin, lit, il faut le dire vite. Mais ça ne m’empêchera pas de dormir très bien.

    Nous voulions attendre la fin de la pluie, démarrée vers 19h, pour aller dîner, mais ce n’est que vers 20h que nous sortons et allons dîner à la trattoria Borelli, tout près de l’arrivée du funiculaire. Nous montons à l’étage, car il n’y a que très peu de tables dans la salle au rez de chaussée. Et c’est une excellente surprise, une toute petite trattoria qui vient d’ouvrir, deux semaines plus tôt. Nous prenons un plat de pâtes, Pascal prenant « mia carbonara », des raviolis où la joue de porc (guanciale) a été remplacée par de la joue de bœuf. Je prends des papardelles au ragu de canard. On nous offre aussi un amuse bouche et un sablé italien en fin de repas. Nous faisons des compliments au jeune garçon qui nous a servi. Il s’avère que c’est le fils du patron, qui monte lui même nous remercier pour les compliments et nous fait un long discours sur son expérience acquise dans d’autres restaurants, les pizza nouvelle mode, avec enthousiasme ! Et il nous offre aussi un limoncello avant de partir. La trattoria Borelli, à Thonon les bains. Nous recommandons.

    Pascal et la famille Borelli. Pascal a mis sa plus belle tenue pour sortir ce soir.

    Une excellente étape au final, peut être la plus belle depuis le début du voyage.

  • On quitte le lac de Neuchâtel, vers Lausanne et Vevey

    Journée de transition entre les deux lacs. Il fait un peu moins beau. Pascal, et moi, avons beaucoup mieux dormi. Aujourd’hui, nous avons un peu de dénivelé à faire pour passez d’un lac à l’autre.

    Il a plu une bonne partie de la nuit, nous attendons 7h30 pour nous lever. Les tentes sont trempées, mais le temps se dégage et même un petit rayon de soleil fait finalement son apparition. On peut faire séchez les tentes et partir un peu après 9h. On a eu de la chance qu’il s’arrête de pleuvoir tôt le matin.

    On sort d’Yverdon tranquillement, puis après une bonne petite côte, on attaque les contreforts du Mormont. La route est assez étrange car on prend des petites routes cimentées à flan de colline, puis en tournant à 90°, on monte raide (très raide) sur quelques centaines de mètres. Puis de nouveau un route à flan, puis une montée bien raide. Etc. On monte à pied tellement c’est raide. Un peu l’impression de monter des escaliers géants. En se retournant, on a une vue magnifique sur le Jura suisse.

    On arrive sur un plateau et on prend une grosse route, qui va nous emmener à Lausanne. On ne suit pas vraiment l’itinéraire, car il nous fait pas mal monter et descendre, et on commence à en avoir un peu marre, d’autant que ce n’est même pas pour avoir de jolis points de vue.

    Arrivée à Lausanne, très grosse ville en fait, et très pentue, comme dans mon souvenir. Beaucoup de monde dans les rues. On n’est plus habitués. On cherche à manger, on déjeune dans un jardin, puis on va voir la cathédrale, où chante un cœur avec un petit orchestre à cordes, genre cantate de Bach. En retournant vers nos vélos, on se prend une très grosse averse. On s’abrite dans l’escalier de la fontaine Pierre Viret. L’averse est de courte durée, donc on peut rejoindre nos vélos garés près de l’église saint François. Mais l’alerte est donnée, il va falloir faire attention maintenant à la météo, très changeante. Le temps ne devait changer que dimanche ou lundi. Il va en être autrement.

    On sort de Lausanne direction Montreux. On emprunte une grosse route mais avec piste cyclable, donc ça va. Une autre averse menace, le radar de pluie est en alerte, on s’arrête juste au moment d’une nouvelle averse. On prend un café dans un tout petit bar de marina, avec des gens très sympas.

    Redémarrage et route jusqu’à Vevey. On réfléchi, de la pluie est annoncée pour la nuit, on choisit d’aller à l’hôtel, et on trouve en bord de lac un hôtel pas trop cher, mais en complet travaux, en tous cas la terrasse. Le patron semble un peu perturbé par les travaux, la demande de dernière minute, nos vélos, mais finalement tout s’arrange, et nous prenons possession de notre chambre qui donne sur la place du marché.

    On sort dans Vevey, qui semble une ville très sympa, avec une vue grandiose sur les Alpes de l’autre côté du lac, et aussi sur le fond du lac, Montreux et la vallée de Sion. Ce soir ce sera burger avec une double haut de cuisse mariné aux épices indiennes, excellent!

    Couchez de soleil et ballade le long du lac. Belle journée très variée.

  • Le lac de Neuchâtel.

    On a dormi dans un camping à Colombier, très très bruyant, au pied d’une autoroute. Quand je dis au pied, c’est au pied. Du coup, on s’est mis à la place des gens qui dorment sous des ponts, et on s’est dit que c’était juste infernal. Ca devrait être interdit d’implanter un camping à ce genre d’endroit. Évidemment on a très mal dormi. Nos matelas n’étaient pas suffisamment gonflés, ça n’a rien arrangé.

    Départ pour Neuchâtel qui est à 10km de Colombier. Neuchâtel est une belle ville, très calme, avec une belle collégiale et un château avec une cour immaculée.

    Nous sommes accueillis dans la collégiale par un cours d’orgue, nous sommes flattés. Le château est lui assez désert, mais il ne se visite que les jours fériés et les week-ends.

    Nous continuons le tour du lac, on passe le bout du lac à travers champs. La rive sud est très différente de la rive nord. Beaucoup plus campagne que la rive nord, beaucoup plus urbaine.

    Je dois avouer que je n’ai pas une très grande forme, peut être le manque de sommeil, mais je me traîne un peu. Je pense au parcours retour dans le Jura français, et je me dis que ça ne va pas être de la tarte.

    On s’arrête déjeuner vers Cudrefin, sur une belle pelouse, près du lac. Il fait très chaud, les sodas sont les bienvenus venus. On reprend notre route et nous arrivons dans un village un peu moyenâgeux, Estavayer, qui abrite un très beau château, où se déroule un mariage, le château de Chenaux. C’est un château médiéval, très bien conservé, avec pas mal de coursives extérieures et une belle cour pavée.

    Nous finissons notre journée à Yverdon les bains, après une belle étape de 68km quand même. Camping cette fois-ci très bien placé près du lac, j’espère que Pascal dormira mieux cette nuit, et surtout qu’il ne se fera pas attaquer par une goule, qui venait lui déchirer sa tente, comme la nuit précédente. Le pauvre, il criait tout ce qu’il pouvait.