Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Étiquette : La Bretagne par la cote

  • Pause voyage à Santec

    J’ai passé deux jours chez Pascal et Irma, et le papa de Pascal. Irma est la nounou de mes enfants, qu’elle a gardé quand Juliette est née, jusqu’à… je ne sais plus! Et puis nous sommes restés amis, bien qu’on ne se voit que rarement. Ça fait du bien de revenir chez eux, enfin, chez le père de Pascal, qui a acheté cette maison à Santec, tout près de Roscoff, il y a de nombreuses années, et qu’il a restaurée. Et agrandie. J’étais venu avec Nathalie, les enfants, en 1998, m’a rappelé Irma. Je me souviens de la vue de leur maison. En effet, cette maison a une vue incroyable sur la baie de Roscoff. Une des plus belles vues de Santec paraît il. Aucune photo ne peux rendre cette vue.

    Je vais passer une journée ici, avec pas mal de repos, et de recharge de batteries en tout genre. L’occasion aussi de rencontrer le père de Pascal que je ne connaissais pas. Quelques visites à Roscoff voisin, et à la plage du Dossen. Et puis une marche jusqu’à Roscoff avec Pascal à travers champ. Où il me raconte l’histoire de la région.

    Merci à vous Irma et Pascal pour cette très agréable pause dans mon voyage. Et à bientôt!

  • La ceinture dorée

    Je suis maintenant dans le Finistère. Un peu d’hésitation dans ce voyage : est ce que je me dépêche d’aller à Roscoff ou bien je prends mon temps et profite encore un peu de cette côte plus tout à fait d’armor, mais pas encore tout à fait des légendes? C’est la Ceinture Dorée. Une zone de bord de mer au climat plutôt doux, et aux sols assez riches et donc propices à l’agriculture. D’où la production d’oignons, de choux fleur, d’artichauts, et de pas mal d’autres productions légumières. Je choisis de prendre mon temps. J’évite la grosse station Loquirec, et rejoins la côte vers Plougasnou, puis Primel-Trégastel. Et puis je descend vers Morlaix. Je m’arrête à dans un petit village nommé Plouezoc’h, parce qu’il y a une église assez marrante, Saint Étienne de Plouezoc’h, avec des petites colonnes étranges pour une église bretonne, à l’entrée du porche sur la façade. Il y a aussi une élévation à droite du clocher avec un toit en forme de dôme. Je rentre à l’intérieur et découvre une nef au plafond recouvert de bois, et peint en bleu profond comme une voûte étoilée. On retrouve souvent ce genre de plafond en bois point dans les églises bretonnes.

    Je ressort et voit un voyageur à vélo qui s’est arrêté aussi, et je me demande s’il me regarde ou s’il regarde l’église. Il a une étrange allure. 70 ans environ, il semble me regarder mais ne pas oser m’aborder. Je l’aborde avec la traditionnelle sur le voyage. Il fait le tour de la Bretagne, il est parti du mont saint Michel. C’est la troisième fois qu’il le fait! L’année dernière c’était avec sa femme qui a voulu le faire aussi et ils ont eu trois semaines de pluie. C’est un voyageur à l’ancienne. Pas de GPS, il navigue à la carte et en s’arrêtant chez les gens pour demander son chemin. Juste un téléphone, pour donner des nouvelles le soir. Son vélo et son équipement sont aussi d’une autre époque. Vélo de course en acier, sacoches arrières très usées… pas de doute c’est un passionné de voyage à vélo. Il va descendre en dessous de Morlaix pour voir des enclos paroissiaux. Il habite Grenoble, une fois qu’il a fini le tour de Bretagne, il prend la Loire à vélo, et retourne à la maison à Grenoble à vélo. Je suis admiratif.

    Un vrai vélo de voyageur. Le voyage à vélo c’est simple.

    Je continue vers Morlaix. J’aime cette ville, je ne sais pas pourquoi. Je n’ai pas eu de petite amie ici, je ne suis même pas venu souvent ici, c’est bizarre. Je prend le long de la rivière de Morlaix qui est quasiment à sec. Elle est très envasée. Mais c’est beau quand même. Arrivée dans Morlaix, ballade dans le centre, je découvre des escaliers dont les marches sont évidées pour laisser passer l’eau de ruissellement. Petit tour au décathlon, mais je ne trouve pas ce que je cherche, donc direction Roscoff, par l’autre rive de la rivière.

    Descente de la rivière vers la mer, la marée est montée entre temps, et la rivière est pleine. Je découvre qu’il y a une écluse à la sortie de la ville, qui permet au port de rester en eaux. la baie de Carantec, à la sortie de la rivière, est immense. C’est sympa de voir cette baie, vide, puis, remplie. Deux facettes de la même pièce. Deux faces de la même personne. Shiva et Brahma.

    Cette nuit, c’est camping à la ferme. Enfin une sorte de camping, dans des champs. Le propriétaire est agriculteur, évidemment je suis dans la ceinture dorée. Il a converti certains champs en emplacements. C’est à la bonne franquette, ça change et ça donne sur la baie de Carantec. Une ambiance de maison bleue. Je dîne en face d’une famille italienne, je suis au spectacle. Demain, Carantec, Saint pol de Léon, Roscoff, Santec, et mes amis Irma et Pascal. Une halte en perspective.

    Le camping des Hortensias, près de Carantec
  • Le granit rose

    Sur le papier, c’est l’étape reine des Côtes-d’Armor. Perros Guirrec, Ploumanac’h, Trégastel, Trébeurden. La côte de granit rose. Le quatuor magique. Auquel j’ajoute l’Ile Grande que j’ai découvert en parcourant la carte satellite. Une région que je ne connais pas, mais qui est renommée.

    Le problème, c’est qu’il y a eu l’étape précédente, avec Bréhat, qui a mis la barre très très haut. Alors?

    Je n’irai pas par quatre chemins, Perros Guirrec m’a déçu. La ville. Je m’attendais à un petit port, c’est une vrai ville, et en été une grosse station balnéaire. Peut être même LA station balnéaire des côtes d’armor. Avec annonce des festivités du jour par porte voix juché sur le toit d’une voiture, à l’ancienne. En fait il y a deux villes. Une qui est tournée vers l’intérieur, vers la baie, qui est impressionnante (les dimensions, toujours). Et puis il y a la station, avec la plage de Trestaou, qui n’a pas d’intérêt à mon goût. Mais il y a aussi la pointe, avec la plage de Trestiguel, qui m’a l’air très belle mais je n’ai pas eu le temps d’y aller. Peut-être faut il revenir avant de donner un avis définitif.

    Ploumanac’h. Joli. Une affiche à l’entrée annonce « le village préféré des français » en 2015. Diable! Comme ils y vont! Le village n’est pas vilain mais un peu trop fréquenté à mon goût. La plage en revanche, et la côte, est splendide. Il faut en fait sortir du village à pied et aller se promener sur les rochers. Il y a une petite baie aussi, le port, très mignon.

    Trégastel. Alors là, c’est le grand spectacle. Il y a plusieurs plages, la première, la moins fréquentée, la plus sauvage, la plage de Tourony. Avec une baraque à huîtres (une seule) sur la plage, Chez Martine. Et puis il y a la plage du Coz-Pors, avec ses énormes rochers posés sur d’autres rochers, au milieu de la plage de sable. Mais il y a plein d’autres plages à voir à Trégastel, surtout à marée basse, il faut avancer sur les rochers, pour en découvrir d’autres. J’ai eu un coup de cœur pour Trégastel.

    Île Grande. Pas connue, on se demande pourquoi. Demain lundi c’est les grandes marées d’août. Et la baie Keryvon est complètement à sec. Ici, c’est une zone immense, ultra plate, coincée entre l’île grande et Landrellec. Donc à marée basse, par grande marée, c’est complètement à sec.

    Ce faisait un moment que j’avais un problème avec ma cale de chaussure droite, je n’arrivais pas bien à clipser. Je m’arrête et m’aperçois qu’elle était en train de se dévisser. Je resserre le tout, regarde la carte et m’aperçois que je suis juste à l’embranchement pour l’île grande. J’ai failli la rater, car la baie étant à sec, je n’avais pas été subjugué par le paysage. Je prends donc la rue de l’île grande (ça ne s’invente pas), et avance jusqu’au bout, jusqu’à la plage de Pors-Gelen. C’est la zone de sortie de la baie. Mais il y a très peu d’eau encore. Des bancs de sables se sont formés et donnent à l’eau tantôt une belle couleur émeraude, tantôt un bleu plus foncé. Le paysage est un mélange de sable et de roche. C’est sublime. On ne s’y est pas trompé, il y a un club nautique et des amateurs d’engins nautiques en tous genres. Ils s’adonnent à la vitesse au milieu de ce paysage d’ailleurs. Très très beau!

    J’en ai plein les yeux, et je fais donc l’impasse sur Trébeurden. Je file maintenant vers Ploemeur Bodou (la côte pour y arriver!) puis Lannion (la côte pour la quitter!). Je décide d’aller camper dans la baie de Saint-Efflam. Très bon camping, tout proche de la plage, très belle et grande plage, et j’en profite pour aller me baigner, dans le vagues formées par un vent soutenu toute la journée. Une étape au sommet, qui se fini avec une crêpe sur la plage. Complète andouille bien sûr.

  • Une journée bien remplie

    Lever vers 8:30 comme d’habitude. J’aurais voulu me lever plus tôt, mais c’est comme ça. La température la nuit est parfaite, autour de 15 degrés, c’est parfait pour la nuit en duvet.

    Rangement sommaire de la tente, et départ pour la visite de l’île, vol de drone, avant que les touristes n’arrive par bateau. On m’a dit que j’avais jusqu’à 10h.

    Vol de drone simple, pas la peine de se casser la tête, c’est de toutes façons sublime. Puis petit tour de l’île sud, l’île nord m’a moins convaincu hier, plus sauvage, ou plutôt moins urbanisée. Je vers plus vers l’est qu’hier, c’est vraiment tres beau. Le soleil montant dans le ciel, les couleurs des rochers changent très vite, c’est étonnant.

    Les touristes commencent à arriver en effet vers 10h30. Je me replis un peu vers le bourg. J’arrive sur la place et j’ai envie de prendre un verre, humer l’ambiance.

    Il y a beaucoup de monde, et il y a deux cafés avec terrasse. Il n’y a pas de place à l’ombre, donc je m’installe sur un banc en pierre et j’attends ma commande. Elle tarde vraiment, même si je prends plaisir à observer les personnes qui se croise sur cette place de village. Je vais voir la très jeune serveuse, et m’enquière de ma commande. Elle a été oubliée évidemment. Je vais m’assoir de nouveau. Une femme viens alors vers moi et s’assoit à côté de moi. Elle me demande si j’attends quelqu’un. Non. Elle est italienne, de Roma. Sa belle fille, Léa, qui a une maison sur l’île, l’a invitée à passer quelques jours. Elle trouve ça gentil. Je n’ai pas bien compris si elle attends quelqu’un ou pas. Son fils a deux enfants, de deux mariages différents. L’aîné a 5 ans, l’autre a 7 mois. Elle s’appelle Johanna (ou Giovanna?). Elle a étudié le Français à l’école, et donc elle est plus à l’aise pour parler le Français que moi l’italien. Et puis elle pense que c’est plus facile de se jeter sur le français quand on est italien, que l’inverse. Comme Alberto Sordi. Je ne suis pas sûr de comprendre la référence. La véhémence d’Albertine Sordi? Mais c’était une rencontre sympa.

    Déjeuner d’une très bonne galette andouille oignon pommes. Retour au campement, je ne suis pas super en avance, donc je me dépêche de plier mes affaires. J’ai eu une petite hésitation de rester une nuit de plus, mais je me suis dit que ce n’était pas la bonne saison, trop de monde. Mon voisin, belge de Bruxelles, vient me parler pendant ce temps. Ils sont deux hommes, ils voyagent à vélo aussi. Ils n’ont pas de plan de voyage, et je lui dit que je trouve que c’est un plan génial de na pas avoir de plan. On échange un peu sur le voyage à vélo, le voyage en train, bien sûr je lui vante les houses que Valerie a confectionné, et c’est en toute honnêteté car je ne pense plus que voyager en train en Europe. Il m’offre un cafe, et j’ai juste le temps de le boire avant de partir prendre le bateau.

    Le terrain de camping de Bréhat.

    J’accompagne un couple avec deux petits enfants, et un paquetage à base de charette remplie jusqu’en haut, et des objets posés par dessus, le tout tenu avec un vélo d’enfant sanglé sur la remorque. Impressionnant. La charette est tirée par le père avec un vélo électrique fort heureusement. Nous arrivons à la cale Nº3, car la mer est basse donc le bateau ne peut aborder plus haut. Le temps est sublime, et on pourrait se demander où nous sommes. Départ du bateau, quelque photos, et c’est fini. C’était une belle parenthèse dans ce voyage.

    Arrivée sur le continent, et départ pour Perros Guirrec. Toute l’après midi sera un pur bonheur, de rouler sur les petites routes du Trégor, au milieu des champs. Avec une mention spéciale pour Tréguier, au bord de la rivière du même nom.

    Arrivée au camping à Perros Guirec très tard mais il reste une place. Je crois que c’est la plus belle journée du voyage. Pour Bréhat bien sûr, mais aussi pour l’après midi à rouler au milieu des champs.

    Grosse ambiance à Perros Guirrec, avec un gros concert. Je me fais un vrai restaurant pour fêter cette étape mémorable. Demain l’étape reine des Côtes d’Armor…

  • J’improvise, je m’adapte.

    Aujourd’hui aussi c’est journée de repos, enfin une demi journée. J’ai décidé de faire deux demi journée de repos, pour reprendre un peu de forces. Je suis depuis le Mont Saint Michel la VéloMaritime, une vélo route qui va jusqu’à Morlaix. Et comme me disaient des gens croisés quelque jours auparavant, elle est casse-pattes. il y a tout le temps des montées et depuis deux jours j’en ai fait quelques unes à pied. Oh elle ne sont pas bien longues, 1,5km tout au plus, mais le pourcentage est élevé, au moins du 8%, voir plus, et on en enchaîne pas mal, car on descend assez souvent en bord de mer, puis on remonte, et ça recommence. À la fin de la journée, en cumulé, on a gravit un col.

    Il a plu cette nuit, la tente est mouillée de mille gouttes, le vent m’a un peu réveillé, mais à visiblement dérangé mon voisin, qui se réveille avec un bon mal de crâne. Probablement plutôt un coup de chaud hier et une petite déshydratation. Je le dépanne d’un paracetamol. Il est de Saint Étienne. Il fait le GR34 en randonnée, mais dans le même sens que moi. Je lui conseille de prendre un peu de repos. Il a rencontré une fille en chemin et ils marchent ensemble.

    Je suis le dernier à quitter l’emplacement. Donc aujourd’hui je fais une demi étape comme hier, je vais jusqu’à Paimpol, et puis encore un peu plus, on verra bien. Également, je quitte la Velo maritime et je prend la départementale D786 qui va jusqu’à Paimpol. C’est l’heure des grandes décisions.

    Je suis content ça roule bien, c’est plat, c’est exactement ce qu’il me faut. Les panneaux, répétés, « routes des falaises » me laissent supposer que je suis en train de rater quelque chose, mais je tiens bon. Je passe à Plouezec, arrêt buffet. Pause. Le temps est très gris aujourd’hui, ça ne donne pas un moral d’acier. Ma météo annonce du soleil pour 19h.

    J’arrive à Paimpol, il y a une ambiance de bout du monde. Du genre, après la terre il y a la mer, à l’infini. Ça change vite car ce week-end c’est le festival du chant de marins. Il y a un monde dingue. C’est difficile de trouver mon chemin, car le port est bloqué pour le festival, et tout le port est occupé de vieux gréments. Je dois donc contourner. Je regarde une des affiches, et m’aperçois qu’il y a des pointures cette année. Alan Styvell (bon une vieille pointure), Miossec, Ayo, Émilie Loizeau, et bien d’autres. Incroyable. Bon il y a aussi une immense majorité de groupe de musique bretonne. Mais à la fin ça fait un gros festival.

    Ça complique mes affaires. Il ne va pas être possible de rester ici, trop de monde. Il me vient alors l’idée d’aller voir du côté de l’île de Bréhat. c’est juste au dessus, et je m’aperçois qu’il y a des bateaux qui permettent d’aller visiter l’île dans la journée. Il y a deux camping dans le coin de l’embarcadère. Je vais tenter ma chance. J’arrive à L’Arcouest, mais les deux camping sont complets, même pour une petite tente. Je me dis que je vais tenter le camping municipal de Bréhat. Ça va être complet aussi, mais je n’ai rien à perdre.

    Bréhat pour moi, c’est une île de nantis de bonne famille, assez inaccessible. Il y a même un quota de 5000 personnes maximum sur l’île en même temps. Je suis même surpris qu’il y ait un camping. J’ai entendu parler de cette île la première fois par mon ami de Lycée Emmanuel Laurent. Il faisait de la voile sur l’île et ne faisait que parler de Bréhat. Nous étions tous les deux en première, au fond de la classe, et on passait notre temps à dessiner des bateaux et des planches à voile. Nous étions fondu de planche à voile à l’époque. Et on ne pensait qu’à ça. Et il me racontait qu’à Bréhat, il y avait plein de rochers, qu’il était difficile de naviguer au milieu, avec la marée comme élément perturbateur supplémentaire, faisant que la hauteur d’eau pouvait descendre beaucoup. Pas assez pour complètement découvrir les rochers, mais suffisamment pour stopper les bateaux au équipages peu expérimentés.

    Je prends la route de l’embarcadère, qui finit par une longue descente vers les départs de bateaux, et qui domine l’île. Un spectacle incroyable. Plein de petits îlots partout, de toutes tailles, à perte de vue. Je dois me concentrer sur ma conduite tellement je suis happé par le spectacle.

    J’appelle le camping, je tombe sur un répondeur, qui dit que pour les campeurs en tente, il n’y a pas de réservation, il faut s’installer et revenir à l’accueil s’enregistrer. Étrange. Ça me paraît un peu libertaire pour le lieu. Au pire ce sera plein, je ferai du bivouac, ici ou ailleurs c’est pareil. Je vais prendre mon billet, et l’employée me confirme qu’il n’y a pas de réservation pour le camping. Elle me donne de très bons conseils pour visiter et me donne mon billet. Amusant le billet pour le vélo est plus cher que pour le passager.

    Incroyable. Me voilà avec un billet aller retour pour cet archipel aux milles îlots! Je suis hyper excité tout d’un coup.

    Nous sommes trois personnes à prendre le bateau avec des vélos. Il y a deux companies, j’ai pris sans faire attention le plus petit bateau, nettement plus petit. Il y a de toutes façons peu de monde, j’imagine que pas mal de monde est allé au festival à Paimpol. Nous sommes dans le courant inverse!

    La traversée dure dix minutes. 5 pour arriver au camping. Le terrain est très grand, assez en pente et il y a assez peu de tentes. Je choisis une parcelle qui a une vue magnifique sur les îlots. Installation de la tente, puis je m’installe à une table en bois en attendant que mes appareils rechargent. Un type me rejoint et s’installe aussi et on commence à discuter. Ça fait trente ans qu’il vient ici, toujours trois semaines. Il vient avec ses enfants et ils pêchent. J’apprends que les bars et les daurades reviennent quelques jours avant les grandes marées, donc ce week-end. Il me conseille d’aller voir le coucher de soleil à la croix de Maudez. Il est environ 19h, et le soleil fait une apparition timide, après une journée très grise. Avec ce temps le coucher de soleil devrait être exceptionnel.

    Je pars à vélo, l’île fait deux kilomètres de haut, donc ça va assez vite. Je me dirige directement au phare du Paon, au nord, c’est désert à cette heure là. En fait un y a deux îles reliées par un tout petit pont. Les rochers autour du phare sont ocrés, plutôt que roses, je trouve. Malheureusement la lumière n’est pas terrible, ça doit être magnifique quand ils sont bien éclairés. C’est déjà très beau alors que le ciel blanc ne favorise pas les contraste.

    Mais le soleil est de plus en plus présent, et je me dirige vers la croix comme conseillé par le type du camping. Je m’arrête au carrefour city dans le bourg, j’achète de quoi dîner et je cherche un endroit à l’ouest, dégage pour observer le coucher de soleil. Le ciel est maintenant pommelé de nuage, qui forment des grappes arrangées en forme de triangle. Il y a aussi des bandes plus homogènes. Ça promet.

    Je m’installe sur une grève, c’est d’un calme absolu. Il y a plein de petits îlots en face de moi, qui forment un tableau très contrasté avec le soleil en arrière plan. Saumon gravlax, tomates, Scamorza fumée, yaourt au lait entier, un festin de roi, face au soleil déclinant sur la grève. Les tons, d’abord jaunâtres, deviennent de plus en plus chauds et tournent à l’orange assez vite. C’est splendide. Alors qu’il reste encore quelques minutes, je décide de bouger et de me déplacer un peu plus au nord pour avoir une vue encore plus dégagée. Une famille regarde le spectacle au bas de l’escalier, je leur conseille de se déplacer sur la grève pour mieux voir le soleil. Apparemment surpris du conseil, ils me remercient vivement.

    Je fais quelque centaines de mètres à vélo, vers le nord, et trouve un endroit plus dégagé, une large zone herbeuse, un petite anse bordée de quelques maison au point de vue majestueux. Le bord de mer est apparemment aménagé avec une sorte de moulin que je devine dans la pénombre. Il y a quelques personnes qui sont là à regarder le spectacle. Le soleil descend lentement à l’horizon et les spectateurs semblent aussi ébahis qu’à regarder un feu d’artifice. Je ne suis pas sûr d’avoir déjà passé autant de temps à regarder un coucher de soleil. « Bon! ».

    À noter que le ciel va rester tout rose, même après le coucher du soleil. Féerique.

    Demain visite de l’île, avant l’arrivée des touristes par bateau.

  • Une brève journée de vélo

    Aujourd’hui c’est petit dej minimal. Mais c’est déjà ça!

    Petit dej au camping. Pour avoir mieux, il fallait commander avent 18h la veille.

    Je quitte mon camping direction Saint Brieuc. Ça commence par une bonne montée, et je sens que ça ne va pas être la fête aujourd’hui. Il y a des jours où ça ne va pas. Et aujourd’hui c’est le cas. La journée d’hier a été un peu physique, trop de montées raides (plus de 800m de dénivelé), trop de kilomètres (72km), j’ai du attaquer mes réserves, je n’ai pas assez mangé hier soir, bref, ça veut pas. Je me traîne sur 20 km, en passant par Yffiniac (le village de Bernard Hinault), puis Saint Brieuc et en remontant la baie. La baie de Saint Brieuc est magnifique, belle découverte. Ce sont les proportions qui font la beauté d’une baie. C’est difficile à expliquer.

    Mon genou ne m’aide pas, je sens une petite gêne persistante, bref je me dis qu’il va falloir faire une pause, faire reposer l’attelage. Je me dis finalement que 40km aujourd’hui ça va suffire, même si une longue pause déjeuner améliore pas mal mon genou. J’arrive à Saint-Quay-Portrieux en milieu d’après midi, et je trouve un camping à la sortie de la ville qui m’a l’air pas plus mal qu’un autre. Il y a de la place, on me trouve un emplacement dans un bel espace en bordure de mer, avec vue splendide sur la mer. Très bien. Je suis avec deux jeunes randonneurs, on échange quelques mots, ils vont à Carantec à pied et en bus, belle balade! Ils me proposent d’aller se baigner, il y a une plage juste en dessous.

    Je suis venu ici il y a très longtemps avec Nathalie. Nous revenions de Saint Anne la Palud ou Santec, je ne sais plus. On s’était arrêtés et on s’était baigné sur une plage où il y avait une large dalle de granit sous l’eau. La couche d’eau ne dépassait pas un mètre, c’était un peu bizarre de se baigner là. L’eau était entre froide et chaude, et on avait passé là un super moment.

    Donc aller me baigner ici, bien sûr! Descente à la plage qui est minuscule, mi sable mi rocher, une femme qui est en train de partir en paddle me conseille de mettre des chaussures. Je garde mes chaussures donc, mes Nike free 4.0, qui ne sont pas du tout faites pour aller dans l’eau, et je rentre dans l’eau. Et bien elle est ultra bonne. Un moment je pense que ce sont les chaussures qui font écran thermique, mais non! Je rentre certes précautionneusement bien sûr, mais quand même assez vite. La régalade! Ma première baignade en mer depuis très longtemps, c’est trop bon. Je fais des aller retour dans la petite Grèce de Fontenay, nous sommes 5 à se baigner là. Je remonte sur la plage et me sèche au soleil. Ça fait des années que je n’ai pas fait ça. Et c’est bon.

    Retour au camping, je vaque à mes tâches d’installation. Je reviens vers ma tente et trouve une randonneuse assise à côté de ma tente, avec son sac à terre. Elle a l’air épuisée. On voit qu’elle a trouvé le camping, est arrivée à l’emplacement, et s’est écroulée par terre. Je blague en lui disant qu’elle n’a pas l’air très courageuse, il faut qu’elle s’agite un peu avant la tombée de la nuit. Elle rigole, ça la réveille un peu, elle se relève. On échange un peu nos expériences, on compare notre matos, elle a une superbe tente blanche très légère. Elle fait un peu le parcours inverse de moi, elle va à Saint-Brieuc. Elle me confirme que l’Ile-Grande vaut le détour.

    Dîner, écriture, coucher. Comme quoi une journée de repos peut aussi être une super journée. Je sens que les baignades vont se faire plus fréquentes maintenant. Ce soir c’est la pleine lune.

  • Lendemain qui chante

    Je me réveille en sursaut. Je suis trempé de sueur. Quelle heure est il? Je vois des lueurs de lampes au dehors. Je sors la tête de ma tente. Il y a quelques personnes dehors avec des lampes torches, je crois. Une personne s’avance vers moi. Je le reconnais c’est le type du camping, celui qui m’a prêté son produit vaisselle hier.

    – Ça va monsieur Guillaumin?» Pas de doute c’est pour moi qu’il est là.
    – Oui ça va. Que se passe t il?
    – On a eu peur monsieur Guillaumin.
    – Ah bon? Mais que ce passe-t-il?
    – Ah vous avez l’air d’aller bien, ça va. Les autres personnes se rapprochent aussi. Je les entends chuchoter. Il y a des randonneurs qui se sont installés sur l’emplacement, je les reconnais. Mais il y a d’autres personnes que je ne reconnais pas.
    – Vous avez fait un cauchemar, monsieur Guillaumin?
    – Un cauchemar? Heu, je ne sais pas, Je viens de me réveiller, ce sont vos torches probablement qui m’ont réveillé.
    – Ça fait un quart d’heure que vous hurlez, monsieur Guillaumin. On a eu peur, vous savez? Alors on est venu voir.
    – Ah bon!?

    Je n’en reviens pas. Tous ces gens sont là parce que j’hurlais.

    – Mais qu’est ce que j’hurlais donc? Vous avez entendu?
    – Ce n’était pas très clair Monsieur Guillaumin. C’est pour ça qu’on est venu, on ne savait pas ce qu’il se passait.
    – Et qu’est ce que vous avez entendu en arrivant?
    – Oui oui, monsieur Guillaumin. Vous criez « je n’ai plus de patte de dérailleur! Je n’ai plus de patte de dérailleur!« 

    Mais non je blague!!! J’ai très bien dormi. Juste mon matelas n’étais pas assez gonflé donc j’ai eu un peu mal au côtes sur le matin. Le fait est que je n’ai plus de patte de dérailleur de rechange.

    Bon alors après cette journée particulière, c’est reparti ce matin. Un petit œil avant de partir à la plage à côté du camping, la plage de la Manchette, et j’entends derrière moi «  alors cette patte de dérailleur, c’est réparé? » je me retourne et je vois une cycliste qui s’était arrêté à côté de moi quand j’étais en train de réparer. Je l’avais remarqué parce qu’elle avait une cagoule intégrale qui la protégeait du soleil. Elle m’avait dit qu’elle avait une patte de dérailleur de rechange, mais qu’elle ne savait pas quoi en faire si jamais elle cassait la sienne.

    – Au moins vous pourrez aller la faire remplacer dans un atelier

    Je n’avais pas pensé à lui montrer comment faire pour la remplacer, tellement pris dans mes affaires.

    – Oui oui, c’est réparé. J’ai touché tous le bois que j’ai trouvé pour que ça n’arrive plus, lui dis je.

    Elle va à Brest! Donc on se dit qu’on se retrouvera peut être en chemin.

    Départ. Je vais quand même voir la pointe du chevet, je suis venu pour ça. Je repasse devant le Café du Haut, où j’ai dîné hier soir, la patronne sort à ce moment et me souhaite une « bonne balade », avec un signe de main. Il y a des attentions comme ça, ça redonne le moral.

    Direction maintenant le cap Fréhel. l’itinéraire passe par Saint Cast le Guildo, j’achète un peu à manger dans une boulangerie, mon premier kouign amann du voyage. Pas mal pour un premier, mais pas au niveau de ceux de la baie de Douarnenez. Je traverse la rivière le Guildo, qui est quasiment à sec à cette heure. J’adore ces rivières bretonnes qui sont envahies d’eau seulement par les courants de marée, sinon ce seraient de ridicules rivières.

    Très beau petit chemin ensuite à droite après le pont, en sous bois. Ça grimpe mais pas trop, je suis maintenant dans les côtes d’armor, depuis hier, quand j’ai passé le Frémur, après Saint Briac. Auparavant j’étais en Île et Vilaine. Je me souviens très bien dans ma carte des départements Yoplait, l’île et Vilaine avait une forme de grosse boule, et au nord une fine bande de terre qui rejoignais la mer. Je me disais que les gens avaient de la chance de pouvoir aller à la mer par cette fine bande de terre.

    Je suis en approche d’un haut lieux de vacances. Erquy, les Sables d’Or les Pins, Pléneuf-Val-André, le cap Fréhel. Nous y sommes allés plusieurs années aux vacances de Toussaint, avec Tristan et Juliette, et la famille Witwicky. On y rejoignais parfois Titoune et ses enfants, une amie de Silvia. C’est marrant, je ne reconnais pas du tout Erquy, un petit peu Pléneuf-Val-André. Mais très bien les Sables d’Or les Pins. Et l’Anse du Croc. C’est marrant la mémoire. Elle fait sa petite cuisine, entre les ingrédients qu’elle garde, ceux qu’elle enlève, ceux qu’elle ajoute et qui ne sont pas dans la recette. Et évidemment il n’y a pas deux recettes identiques, chacun la sienne. Je me souviens qu’on avait joué sur la plage, à construire des châteaux de sable. Mais attention des châteaux pour s’y abriter, pas pour faire joli. Je crois qu’ils s’étaient transformés en voiture, et les enfants en étaient les pilotes. J’avais emmené mes cerfs volants, ça avait fait un tabac. Juliette avait un ciré jaune, Clara aussi je crois. C’était assez désert en cette saison, les Sables d’Or avait un goût de station balnéaire désaffectée. Il y a un Kasino aux Sables d’Or, c’est étrange un casino à cette endroit. C’était un endroit assez sauvage dans mon souvenir, en tous cas en cette saison.

    Et bien en été, c’est très différent. Les Sables d’Or est une station assez fréquentée, bar, glacier, Kasino ouvert. En revanche, le bord de mer se prolonge à l’ouest par une bande sableuse qui ferme presque la baie, mais pas tout à fait, donc ça laisse un passage pour l’eau à marrée haute, et forme donc une espèce de presqu’ile.

    La vue est magnifique, surtout que le temps est splendide et la plage mérite alors son nom de Sables d’Or.

    Plage des Sables d’Or. S’il y a une chose que je ne regrette pas d’avoir emmené, c’est ma chaise pliante. Je m’en sers quasiment tous les jours.

    Je continue ma route, mais je commence à être sacrément fatigué. Je m’arrête à Pleneuf pour prendre un verre. Je me laisse inonder par la marée de touristes qui vacancent en centre ville. Mon ostéopathe, monsieur Margulies, que je salue, me recommande de ne pas boire de bière, surtout en fin de sortie vélo, alors que c’est un des plaisir des cyclistes que de se boire une bière bien fraîche à la fin d’une sortie éreintante. Et bien je ne me rappelle plus pourquoi, mais c’est déconseillé. Voilà. C’est comme ça. Donc, pour ne pas braver l’interdit, je m’arrête en cours de sortie, et comme ça je peux l’évacuer sur la fin de ma sortie. Malin, non?

    Je repars de Pléneuf, et décide de sortir de mon itinéraire, de foncer tout droit, et de mettre un maximum de distance entre la malchance et moi-même. Direction le fond de la baie de Saint Brieuc, et un camping nommé Camping Village Nature d’O. Il y en a deux mais l’autre semble beaucoup plus petit, mais bien placé… J’écrase les pédales sur la départementale D786, très fréquentée par les voitures en cette fin de journée. Sortie pour Morieux, puis Hillion, puis quelques kilomètres pour rejoindre le camping. J’arrive à 18:45, en général l’accueil des camping ferme à 19h. Ce n’est pas le camping village que je m’imaginais. En fait un camping un peu roots, au bord d’une plage très jolie au fond de la baie de Saint Brieuc.

    Le dîner? La Cabane de Mytilus, au fond d’une zone d’activité mytilicole. Très simple très sympa, plat unique moule frite. Faut connaître l’adresse pour venir dans ce coin perdu. Mais vue sur la baie magnifique. Je vais découvrir ça demain.

  • Jour 2 pluie

    Eh oui, ça arrive, il a plu cette nuit. Une petite dépression est passée, avec sa petite traînée qui a arrosé l’ouest de la France, en même temps à Brest et Cancale. Mais vraiment la dépression qui veut se la péter, un bon vent force 4-5, du genre vous allez voir ce que vous allez voir. Et qu’a-t-on vu? Un petit crachin de rien, qui n’a même pas fait peur aux parisiens voisins d’emplacement de camping. Ça ne m’a même pas empêché de dormir. La tente a un peu tangué, mais vraiment pas de quoi faxer à sa mère (ça faisait longtemps!). Je dis au revoir à mes voisins, ils vont aujourd’hui à Dinard, puis rentrent ensuite en deux jours à Rennes. Ils viennent de faire un morceau de la Veloscenie, c’est leur premier voyage. Une des filles me demande pour la deuxième fois par où je passe pour aller à Saint Malo, je sens une petite angoisse. « Vous n’allez pas prendre par la côte quand même? Vous allez prendre la départementale? » Je sens l’inquiétude dans sa voix. Et je lui répète que je ne sais pas, je suis mon itinéraire. Et c’est vrai!

    «  Il paraît que la Bretagne c’est … ». Elle fait un signe avec sa main, comme un vague.

    – Oui ça monte et ça descend sans arrêt, pas longtemps, mais ça n’arrête pas.

    – oui c’est assez physique, il paraît,

    – oui mais en même temps, c’est aussi pour ça qu’on fait ça! ».

    J’adore! Je ne suis pas sûr de l’avoir rassurée.

    Départ pour la pointe du Grouin, à deux roues du camping, évidemment. Ça souffle encore, mais il fait beau. Il y a quelques promeneurs, ils semblent un peu perdus, à regarder à droite, à gauche, comme si une voiture allait passer devant eux. On a l’air un peu con quand on est touriste en fait.

    Fini la baie paisible du mont Saint Michel. C’est maintenant une côte rocheuse, j’attaque la route qui longe la mer, à flanc, devant moi une côte rocheuse découpée et parsemée de pointes multiples, la mer bleue un peu émeraude sur la droite, le ciel bleu délavé. Je me prend une grosse baffe, tellement c’est beau. Dès le matin, dès les premiers mètres. J’adore vraiment la Bretagne. C’est après la pluie que c’est le plus beau. La lumière.

    J’ai une chose à vous avouer, le voyage à vélo, c’est un peu les montagnes russes des émotions. Un moment, on en bave dans une côte, on se demande ce qu’on fait là, et l’instant d’après on s’extasie devant un paysage splendide. Et puis on se fait une frayeur dans une descente. Et puis on fait une brève rencontre, et puis on se demande où on va dormir le soir, et comme ça sans arrêt. Je ne veux pas vous le vendre, mais Space Montain, à côté, ça ne peut pas lutter.

    J’alterne entre la côte et les villages, j’ai un peu toujours le doute, la peur de rater quelque chose alors que je suis passé à côté. Étrange, non? Et d’ailleurs ça arrive, aux Pays-Bas, je suis passé complètement à côté d’une zone humide qui a l’air incroyable. Mais bon, il faut faire des choix. C’est de toutes façons très beau. Je fais un écart par Minihic, et je rentre dans Saint Malo. Déjà! Vu incroyable sur la plage du Sillon.

    Je vais trop vite. Je rentre dans la ville par l’est que je ne connais pas. C’est très beau, il y a de belles demeures bourgeoises dans le quartier des thermes maritimes, puis il y a un minuscule quartier de maisons plus modestes, au style très anglais. Et puis c’est l’entrée dans la ville, la plage du Sillon, les remparts, la vieille ville. Je suis venu en 2020, et j’avais fait une ballade sur la plage avec Evelyne. Il faisait un temps épouvantable, comme souvent. Mais comme disait un ami breton, la Bretagne c’est toujours beau, même quand il pleut. Aujourd’hui ce n’est pas le cas, il fait très beau. Un tour rapide de la ville, très fréquentée bien sûr, et je prend le bateau pour la traversée de la Rance. Ma sœur m’avait conseillé de prendre le bac, donc je m’exécute. Et puis j’adore les bacs. La traversée est très rapide, je fais le touriste bien sûr. Je ne suis pas le seul, les appareils photos sont de sortie. Un type a un appareil compact LUMIX qui doit dater des premiers appareils photo. Saint Malo s’efface lentement et fait place à Dinard.

    Je descend du bateau, enfourche ma bicyclette, et démarre dans un silence impressionnant. Je me dit qu’elle est très bien réglée. Le couple a l’appareil photo me regarde passer, avec un mélange d’air impressionné et envieux. Souriants. Je leur souhaite de bonne vacances, j’entends crier « vous aussi » derrière moi.

    L’ambiance de Dinard est très différente de Saint Malo. Je ne saurais qu’en dire, mais je n’aime pas tellement, en fait. Et puis trop de monde pour moi. Je pars pour une partie de la côte que je connais pas, Saint Lunaire et Saint Briac, jusqu’au cap Fréhel. Je mange une crêpe à Saint Lunaire et fait une vraie pause à Saint Briac, sur la place de la poste. Entre les deux, je traverse des micro villages, fleuris, charmants. Très beau parcours dans les ruelles.

    Je me perds pas mal dans Saint Lunaire. D’ailleurs je me perd pas mal aujourd’hui. C’est un jour ballade découverte. Au hasard. Je ne saurais pas dire par où je passe entre Dinard et Saint Briac, je vagabonde. Je m’extasie devant un de ces moulins multicolore pour enfants, que je voyais dans mon enfance, et que bien sûr on n’a jamais acheté. Vous savez, dans une de ces boutiques colorées, avec tout un tas de jouets de plage, cerf-volants, ballons, bateaux gonflables. Avec des articles qui débordent jusque sur le trottoir, et qui aimantent le regard des enfants.

    Saint Briac est très sympa, joli village, ambiance vacances familiales. Il y a beaucoup d’étrangers, je suis surpris. À force de dire la Bretagne par ci, la Bretagne par là, faut pas s’étonner, ça commence à se savoir.

    Il y a a priori beaucoup de plages dans le coin, j’hésite à aller à celle de saint Briac, la plage de l’islet ou celle de Saint-Sieuc, mais vu l’heure légèrement tardive je décide de traverser la baie et d’aller à Saint-Jacut-de-la-mer. J’ai repéré un camping qui sera parfait pour explorer la pointe du Chevet.

    Pour une fois j’arrive au camping assez tôt, il est complet bien sûr, mais j’obtiens une place dans le coin des randonneurs, qui se sont déjà installés en nombre. Je monte ma tente, et je me dis que je vais aller voir la pointe, sans les sacoches. Les voyageurs à vélo apprécient d’aller faire du vélo sans sacoche, c’est tout d’un coup tellement léger et facile. Je resort du camping, prend le chemin de la pissotte. Un terre plein latéral herbeux offre un point de vue sur la baie magnifique. Je vais pour m’y poser et prendre une photo, j’avise une ornière assez profonde, j’accélère pour la passer en force, mais pas assez, la roue avant se plante dans l’ornière, je fais un petit soleil, et fait un roulé boule dans l’herbe. J’ai eu du bol, je suis passé à côté d’une grosse pierre qui empêche les voitures de se garer à cet endroit. Vous voyez le genre de pierre? Des gens viennent vers moi, prennent de mes nouvelles. Je me redresse, je n’ai rien, je les rassure et les remercie. Je regarde, non, je n’ai rien, vraiment de la chance. Ah François tu as voulu te la peter sans sacoches? Et ben voilà. Je remonte sur le vélo qui n’a a priori rien, j’ai eu peur pour la fourche, a priori pas de bobo pour le vélo non plus. Ouf!

    Je remonte sur le vélo et reprend mon chemin, je démarre lentement pour voir si tout va bien. Ça a l’air d’aller. Je fais 20m et tout d’un coup j’entends « klong klong » à l’arrière. Je devine déjà. Je m’arrête, descends du vélo, regarde et voit le dérailleur arrière pendre lamentablement. Est ce le dérailleur qui est cassé ou la patte de dérailleur?

    Pour les novices en voyage à vélo, et en vélo tout court, sachez que les vélos des années 2020 ont tous une patte de dérailleur qui est spécifique à la marque de vélo, voire au modèle de vélo. C’est mon cas. La patte de dérailleur est une pièce qui relie le dérailleur arrière au cadre. Elle est faite pour casser, pour épargner le dérailleur, et ke cadre, en cas de choc, car un dérailleur coûte plus cher. J’ai appris ça à mes dépends lors de mon tout premier vrai voyage, dans les environs de Dunkerque. Et donc, comme cette pièce est spécifique au vélo, il est presque impossible de trouver une patte de dérailleur de remplacement en cas de casse. Même sur les vélos décathlon, c’est comme ça, un vendeur me l’a confirmé. Donc il faut ABSOLUMENT commander une patte de dérailleur de rechange, au cas où elle arriverait à casser. Ne me demandez pas pourquoi c’est comme ça, c’est incompréhensible.

    Je regarde le dérailleur. Il fait peine à voir. Tout à l’air bien tordu. Est ce que la chaîne ou la platine à galets est tordue? Je m’étonne d’avoir pu rouler après la chute, même 20m. Peut être ai-je cassé quelque chose en roulant? Je regarde de plus près, et je vois que c’est la patte de dérailleur qui a cassé. Bon, évidemment, j’en ai une de rechange. Mais est ce qu’il n’y a pas autre chose? Je rentre à pied au camping qui est à 100m maximum. Je m’installe pour réparer devant l’accueil. Je démonte la roue, j’enlève la chaîne, elle n’a pas l’air tordue. Le patron du camping vient vers moi et me dit qu’il y a un petit atelier de mécanique vélo si j’ai besoin. Adorable. Je lui demande un peu de produit vaisselle car je m’aperçois que la chaîne est dégueulasse. J’enlève la pâte de dérailleur cassée, monte la neuve, remonte le dérailleur. Tout à l’air bien aligné. Je remonte la roue, elle tourne parfaitement. Bon, a priori, il n’y a que ça, cette patte de dérailleur. Elle vous épargne une casse du cadre, mais peut vous saborder un voyage. Parce que franchement c’est stupide, il est tout à fait possible de trouver un dérailleur n’importe où. Mais pas une patte de dérailleur spécifique, c’est impossible. Depuis un an ou deux, sont apparues des pattes de dérailleur UDH, Universal Derailleur Hanger. A priori donc, elle vont sur tous les vélos, conçus pour elles. Mon prochain vélo aura une de celle là, c’est sûr!

    Il me faudra un certain temps pour remonter la chaîne après l’avoir dégraissée, j’essaye le vélo, et tout semble OK. Je pars dans Saint Jacut car il est maintenant 19h avec toutes ces conneries, et il faut que je trouve à dîner. Ce soir ce sera crêperie ! Avec crêpe à l’andouille , ma préférée. Et une bouteille de cidre. Les montagnes russes des émotions!

  • Première étape

    Départ jour 1 de la Bretagne à vélo. Les amis, les amis, les amis! Quelle journée. D’abord j’ai très bien dormi et ça c’est cool. Je recommande le camping de la Sélune. La Sélune est un fleuve qui passe à Pontaubault. Oui techniquement c’est un fleuve, il se jette dans la mer. La Sélune est célèbre pour avoir été franchit par le général Patton. Néanmoins, ce ne sera pas l’événement de la journée, mais plutôt le passage au Mont Saint Michel. Départ sur une petite route, qui tournicote le long de l’estuaire. En deux minutes, c’est le bonheur. J’adore ce genre de route. J’ai devant moi plus d’un millier de kilomètres, mais le premier est déjà super enivrant. Le vélo est super vif, il réagit au moindre coup de pédale, il vire très bien malgré le poids à l’avant. En fait, je me dit qu’il ne faut pas grand chose pour me rendre heureux. Très vite la route se transforme en voie verte, qui va aller jusqu’au Mont. C’est la fin de la Veloscenie. Il y a pas mal de panneaux « le Mont Saint Michel », au cas où certains, un peu perdus, seraient venus là par hasard, passer des vacances tranquilles dans l’anonymat. C’est raté. La première chose qui me choque c’est la présence d’un nombre incroyable de cyclistes. Je crois n’avoir jamais vu une telle concentration. Et l’immense majorité sont des randonneurs. Des couples, des familles, parfois avec de jeunes enfants. Et pas tant que ça de vélo électriques. La France serait elle devenue une patrie de cyclistes? L’effet Pauline Ferrand-Prévot? Non, pas déjà ! À voir dans la durée si ça se confirme.

    Le Mont se rapproche de plus en plus. C’est vraiment cool de se rapprocher lentement du Mont, à vélo, on a le temps de le voir, l’observer, voir les patis semés d’animaux (vous avez la réf?), les bottes de foin qui sèchent sous le soleil, les chenaux qui divaguent dans la lande. Il fait beau, et les couleurs sablées du mont et de la baie se confirment.

    Je m’arrête à environ 1,5km pour faire un vol de drone. C’est long un kilomètre. Je m’arrête à 200m environ. Fait un tour. Mais je suis trop loin, je ne veux pas trop me rapprocher, non plus. La perspective est de toutes façons incroyable. Je rentre le drone et j’arrive à Beauvoir, le village sorte de camp de base pour le Mont. Je raconte ça comme ça, mais un vol de drone est un moment assez excitant. Un peu peur de perdre le drone, de manque de batterie, de ne pas faire les bons mouvements, de ne pas avoir la bonne lumière. Mélangée au plaisir d’une expérience unique, de voler, impossible à vivre autrement.

    Direction le mont! À vélo, on a cette chance de pouvoir aller jusqu’au mont avec le vélo. On prend la même route que la navette, le pont qui passe au dessus de la presqu’île. Avec un long virage vers la gauche. Épique. Les trottoirs sont encombrés en cette période estivale. Étant quasiment le seul cycliste à passer à ce moment là, ça a un petit air d’arrivée d’étape du Tour de France à l’Alpe d’Huez. Arrivée au mont, c’est toujours impressionnant cette construction en pierre. La mer est basse, dommage, j’adore le moment où la mer remonte vers la terre. Les couleurs de la baie changent complètement, le sable est lentement remplacé par le bleu et le vert. Mais il est bien trop tôt pour cela. Je repars donc, il est midi, et le bar restaurant de la digue me tend les bras. J’achète deux babioles dont une part de flan (j’adore le flan!), de quoi boire car j’ai très soif, et monte sur la digue. Vue sur le mont. Les touristes n’ont pas encore déjeuner donc c’est assez calme malgré une baraque à frite avec de la musique 🙄. J’admire quand même la vue en mangeant. J’adore le Mont Saint Michel.

    Je traverse le Couesnon, frontière naturelle entre la Normandie et la Bretagne. Mon voyage démarre ici. C’est parti! Mon itinéraire prend normalement un chemin qui longe la baie, mais il y a une barrière métallique qui empêche le passage. c’est un GR mais je n’ai pas envie de braver l’interdit. Je suis trop respectueux des règles pour la franchir. Je décide de faire un deuxième vol de drone d’ici. Un type qui passe à pied manque de marcher sur le drone que je suis en train de préparer. Il fait un tour puis revient vers moi. Il vient voir sur l’écran, regarde l’image, il n’est pas français, mais il dit « Bon…! ». Il reste les yeux fixés sur l’écran. Je lui tend la télécommande pour lui montrer, car je sens que ça lui plaît terriblement. « Bon! ». Je reprend la télécommande pour continuer le vol, mais je la garde entre nous deux, afin qu’il puisse voir le vol. Je bouge une manette légèrement, et le drone se déplace latéralement, doucement, de droite à gauche. Le mont défile sur l’écran. « Bon…! ». Il y a des moments que j’aimerais avoir pu enregistrer, la voix de cet homme, qui découvre un truc incroyable. Impossible à décrire. Mais je suis heureux de lui avoir fait ce plaisir.

    Je prend la route vers Pontorson, ce n’est pas direct mais il n’y a pas tant d’autres choix. C’est en fait une zone de polders, entre le mont, Pontorson, et vers l’ouest presque vers Saint-Benoit-des-Ondes. C’est très plat et je traverse la zone quasiment déserte, a traversé les plantations maraîchères. Il fait très chaud. Je n’ai pas pris de casquette, ai je eu tort?

    Et puis je rejoins une vélo route, c’est la vélo maritime, EuroVelo4, qui vient de Kiev et va à Morlaix. Donc je vais la suivre. Elle ressemble à la Veloscenie, le même genre de gravier très fin. Ombragée, c’est parfait avec cette chaleur. Je suis officiellement en Bretagne! Je rejoins le bord de la baie, il fait vraiment très chaud, et je décide de m’arrêter à Cherrueix. Un café avec terrasse sera parfait pour me reposer. Ce sera ma première crêpe beurre sucre. J’adore aussi m’arrêter dans les villages, prendre un petit café. Écouter, observer. Le jeune serveur très sympa me conseille d’aller à Saint-Suliac, qui est au bord de la rance. C’est en dehors de mon itinéraire mais bon, à voir.

    L’itinéraire longe la baie, que je découvre. C’est très sauvage, je n’aurais pas cru. Une longue plage déserte, bordée de lande, c’est le festival des couleurs. Bleu, vert, jaune, brun, ciel bleu avec nuages. Un millefeuille de couleurs.

    Je vais au camping de la pointe du Grouin. J’ai appelé, c’est complet, mais je vais tenter ma chance. Je traverse Cancale, par le haut. J’étais venu il y a quelques années en télétravail, à la sortie du premier confinement. C’était génial. Nous avions loué avec des amis un appartement dans une maison, en étage. Avec un balcon en fer forgé, orné d’hippocampes. Quand les propriétaires ont appris que j’étais en télétravail, ils m’ont proposé de me prêter gratuitement un studio au rez de chaussée, le wifi serait meilleur. Le studio donnait sur la baie de Cancale, face à la mer. Une très belle semaine de travail, où je sortait faire des pauses sur le quai, et fumer des cigarettes. À la fin nous sommes allés visiter le Mont Saint Michel, il n’y avait personne. Nous devions être dix en tout à visiter la basilique. Un très bon souvenir !

    Cancale

    J’arrive au camping, j’attends un peu, et le gérant, très sympa, me trouve une place dans un coin au bout du camping. Une place de dépannage, me dit il. Nous sommes quelques tentes sur une fine langue de terre, sur une falaise avec vue imprenable sur les îles de Cancale. Je veux bien prendre un emplacement de dépannage comme ça tous les jours!

    Vue du camping sur les îles de Cancale

    Une très belle journée!

  • Départ pour le Mont Saint Michel

    Je ne pars pas de Bretagne, je dis ça pour les normands susceptibles, mais je pars de la frontière avec la Bretagne. J’adore le Mont Saint Michel et je dis ça parce que c’est vrai. J’y suis allé la dernier fois en vélo, en suivant la Veloscenie, une vélo route à travers l’île de France, la Beauce, le perche, et la Normandie. Deux fois déjà depuis le confinement. J’aime la baie, en particulier, les couleurs sont incroyables, les bleus, les verts, les gris. Je n’y ai jamais vu un franc beau temps, toujours un mélange de soleil et de nuage, parfois de pluie et c’est ça qui donne de si belles lumières.

    Je vais prendre le train à la Gare Montparnasse, et c’est déjà un petit voyage de traverser Paris à vélo, équipé pour le voyage. En ce mois d’août, Paris s’est vidé, et il y a une ambiance de vacances estivales, accentuée par quelques touristes de nationalité inconnue. Il fait assez beau, et les bords de Seine ont mis tous leurs ponts dehors et ils prennent un bain de soleil. Le Louvre a fière allure.

    Le train n’est pas annoncé, il faut donc attendre un peu, j’en profite pour aller m’acheter un en-cas. Il y a toujours une petite angoisse au départ d’un voyage, même si c’est en terrain connu. J’ai fini mes baguages ce matin, levé à 8:30, j’ai fait et défait chacun de mes sacs trois fois, et je suis assez content d’avoir laissé deux maillots, un zoom d’appareil photo et tout un tas de babioles dont je ne me serai pas servi. Je me suis quand même confectionné un nouveau porte bagage en alu, pour pouvoir fixer des choses sur le guidon. J’avais hier utilisé une barre de 6mm de diamètre, mais ça me paraissait un peu trop fragile pour mon paquetage , je m’en suis refait un autre ce matin avec une barre de 8mm. J’ai même eu le temps de changer mes rubans de cintre, et je suis très fiers de la pose.

    Je suis adepte maintenant, depuis plusieurs années, de la double guidoline. J’ai gardé la guidoline d’origine, et j’en ai posé une seconde par dessus, de 3 millimètres d’épaisseur. Si j’ajoute à ça des mitaines ou gants rembourrés, c’est d’un niveau de confort bien supérieur. Et pour les grosses mimines, la préhension est améliorée. Éprouvées la première fois sur les routes Mallorcaines. Reste à trouver l’emplacement correct pour la sonnette, car pour l’instant elle a un gros défaut, elle ne sonne pas. Gênant.

    Le train décolle (enfin, démarre), en route pour Granville. Là, je dois changer pour rallier Avranches, où j’ai réservé un emplacement de camping pour la nuit. Avant le grand départ demain.

    Ai je tout pris? N’est ce pas trop? Le dilemme sans fin, heureusement le volume des sacoches est limité, et ne permet d’emmener que l’essentiel. Mais il y a toujours une petite angoisse.

    Une jeune fille dans le train de l’autre côté du couloir a les paupières peintes avec un fard doré et pailleté, c’est incroyable, j’ai du mal à quitter ses yeux du regard. Elle semble très fatiguée, et a passé tout le trajet à dormir. Me laissant admirer ses paupières dorées. Elle s’apprête à descendre et je me dis que ce serait dommage de ne pas lui demander de prendre une photo, mon premier souvenir de vacances. Elle ne parle pas français, elle croit que je parle de ses cheveux, elle me montre une des petites nattes qui tombent du haut du crâne. Je lui dit « No no, your eyelids, they are so nice », Elle a un petit rire, dit non, j’insiste, elle hoche la tête finalement et accepte. « Don’t worry, it is just a picture. Close your eyes, please». Une seule prise, les parents attendent, le train s’arrête et tout le monde descend.

    Je descend à Granville et le train pour Pontorson est à quai en face. Pratique. Je suis à côté d’un couple qui va faire un morceau de la Veloscenie à vélo, avec une chienne. Le train a deux heures de retard, il s’est pris une biche me dit la contrôleuse. Elle a fait un message d’accueil comme si le train lui appartenait. Il interdit de téléphoner, veuillez vous déplacer dans les plateformes, c’est non fumeur, si vous n’avez pas de billet vous êtes dans l’illégalité. Etc etc. Après un tel message, on n’a qu’à se tenir à carreau.

    J’arrive à Avranches et rejoins mon camping que se trouve à une douzaine de kilomètres. À peine arrivé et je me fait une montée pour entrer dans le centre ville, 1,5km à 5,4%. Je n’ai pas un entraînement de fou pour ce voyage mais ça passe. C’est ensuite une longue descente pour arriver dans la zone de la baie. Au passage d’une trouée d’arbres, le mont apparaît sur la droite. Le temps s’est dégradé au cours du voyage, il fait très gris mais il y a assez de lumière pour bien le montrer. Il a des couleurs plutôt sableuses aujourd’hui.

    Je rejoins mon camping, j’arrive parfaitement dans la fourchette de temps indiquée. Les patrons du campings sont anglais et installés ici depuis quarante ans. je me dépêche d’aller à la boulangerie qui ferme dans 15 minutes et qui est le dernier commerce ouvert aujourd’hui dans le village. La serveuse est Biélorusse ! C’est le grand remplacement par ici!

    Retour au camping pour dîner, à côté d’une famille hollandaise, qui a rangé son emplacement comme il se doit. Les sacoches de vélo sont parfaitement alignées près des tentes, il n’y a rien qui traîne.

    Le ciel s’est éclaircit, il devrait faire beau demain.