Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Étiquette : Puglia

  • Bari-Monopoli

    Premier jour de vélo! Je prends le lungomare comme hier. J’ai l’impression qu’il y a moins de traffic aujourd’hui. Samedi? Finalement les voitures se dispersent assez vite et je me trouve à rouler sur une piste cyclable plus ou moins tout le temps, mais en bordure d’une autoroute une grande partie du temps. Je passe quelques petits villages, Torre a mare, Mola di bari, rien de bien extraordinaire. Le temps, d’abord couvert, se dégage et la mer change de couleur, d’un bleu profond à un vert émeraude. J’en profite pour compléter mes essais d’enregistrements vidéo, avec les micros en particulier. À voir si c’est convainquant, hier soir ce n’était pas flagrant en termes de qualité. Mais le vent était particulièrement fort.

    Les figuiers, les figuiers de barbarie, les lauriers roses, les bougainvilliers longent la route. Il y a même des fleurs de temps en temps. Les trulli font leur apparition, de récentes comme de plus anciennes. Il y en aura beaucoup plus demain à Alberobello.

    J’arrive à Polignano al mare, un spot connu des Pouilles. En effet il y a pas mal de monde, même en cette saison, je n’ose imaginer au printemps ou en été. Je fais un tour dans les ruelles, mon vélo à la main, ce n’est pas une super idée, mais c’est l’inspiration du moment. En fait je finis mon tour assez vite, un peu dérangé par le monde. J’hésite à m’arrêter déjeuner, mais finalement il ne me reste que 8,5km avant Monopoli, ma première étape, et je craque pour une petite terrasse ensoleillée et prend un petit plat de pâtes, orecchiette al ragù de cinghiale.

    Je repars, ça va assez vite pour arriver à Monopoli, mais il commence à faire assez froid et le soir tombe. Je trouve assez vite mon logement, malheureusement le propriétaire ne m’autorise pas à ranger mon vélo dans la maison et m’indique un parking. C’est la première fois que ça m’arrive. C’est vrai que le logement est très propre, très bien décoré, et l’accès très exiguë. J’insiste un peu mais il le prends visiblement très mal, donc je me change et me rend au parking. Il n’est pas très loin, et après un petit dialogue avec le propriétaire, je range mon vélo et pars faire un tour dans le village.

    Et bien Monopoli me plaît beaucoup plus. Certes c’est un village italien plus classique, mais il y a moins de monde qu’à Polignano, et bien qu’il fasse nuit, je peux me promener tranquillement. Je visite en particulier la cathédrale en face de mon de mon logement. Elle est impressionnante car les murs sont recouverts de marqueterie de marbre.

    Je vais boire un spritz au Caffe Napoli, où je monte mon film sur la soirée à Bari. L’heure est venue d’aller régler le parking, je me rend à la pizzeria du propriétaire qui m’a dit de passer régler les cinq euros pour le parking.

    Quel bilan de ce premier jour?

    Le matériel vélo est bien rôdé, rien à dire.

    Le matériel vidéo fonctionne bien, la poignée de la caméra en particulier me paraît bien foutue. A voir pour les micros.

    L’habillement n’est pas au top. J’ai froid. Le soleil n’est pas assez chaud pour contrer le vent froid du nord.

    Les routes, surprise, sont assez agréables, en bon état, et il y a des pistes cyclables.

    Et Puglia alors? Mitigé. C’est pour l’instant en général assez miséreux, la sortie de Bari en particulier. En revanche les villages sont très bien, surtout Monopoli. À confirmer dans les jours qui viennent. Mais c’est bien d’être là, j’ai de la chance de pouvoir profiter du beau temps, du vélo, et de cette totale liberté !

  • Bari

    Évidemment ma première action est d’aller dans la magasin de vélo à proximité. Une petite douche et je descends. Le magasin est à deux rues de mon logement donc ça me prends deux minutes. Le magasin est ouvert. Ouf! Il me faut un maillon attache rapide pour une chaîne shimano 11 vitesses. Je rentre et tente de m’expliquer en italien « un Quick link shimano undici… ». Le type reste peu expressif, il ne comprend probablement pas mon angoisse. Mais il comprend ce que je cherche et c’est l’essentiel. Il me dit d’attendre. Il s’apprête à descendre à la cave, et me tournant le dos il m’adresse une phrase que je ne comprend qu’à travers le nombre :

    – … undici …?

    – si, undici, je confirme avec aplomb.

    Le type descend à la cave, et je l’entend me demander au bout d’un moment:

    – uno?

    – due!

    J’assure le coup au cas où. De toutes façons il faut bien que j’ai un maillon de rechange.

    Le type remonte de la cave avec mon butin. Il me propose de contrôler, ce que j’accepte. J’avais amené ma chaîne. Ça va parfaitement. Il me fait payer les deux maillons 10€, ce qui est hors de prix, mais je ne vais pas commencer à discuter alors qu’il vient de me sauver mon voyage. Me voilà équipé pour monter ma chaîne. Je me dis je vais aller faire un tour dans la vieille ville, et que je retournerai finir le montage et faire un tour de vérification avant 16h, heure à laquelle j’ai rendez vous avec le loueur pour ranger la valise à vélo.

    Je refais un tour de la vieille ville, mais de jour cette fois-ci. San Nicola en particulier.

    Je commence à me détendre, à penser à autre chose, à moi, à ce qui me plait, ce qu’il me plait de faire. Et je me rappelle, au milieu de ces familles italiennes attablées, que je voulais, dès le début dans mes voyages, m’arrêter boire des coups sur les places de village, humer l’ambiance locale, à l’ombre des platanes sur des places plombées de chaleur. Et c’est un objectif plus qu’atteint! J’adore ces moments à observer. Parfois je ne comprends rien aux conversations, comme aujourd’hui, mais ce n’est pas important. Ce qui compte c’est l’ambiance, l’expérience. Les expressions sur les visages, les corps. Et les mots sont sûrement les même partout. C’est parfois mieux de ne pas comprendre.

    En terrasse de café à Bari.

    Ces moments sont très souvent trop courts. Même si aujourd’hui je le fais durer. D’abord avec un petit déjeuner avec une pâtisserie à la crème et au chocolat, très chaude avec de la crème chantilly très froide. Molto buono. Puis j’enchaîne avec un panino et une bière Peroni pression molto buono aussi. Il est midi, je vais retourner finir mon paquetage.

    Montage de la chaîne, puis tri des affaires, en particulier les vêtements que je ne prends pas. En particulier le maillot d’été manches courtes, le short et le maillot de bain, que je laisse là. Je garde le cuissard court, ça me fait une solution de rechange si jamais j’avais un problème avec mon cuissard long.

    Le logeur arrive et on range la valise dans une armoire. On s’y prend à plusieurs fois, heureusement il doit y avoir 5 mètres sous plafond, on la range verticalement sur l’étagère du haut. Personne ne viendra la prendre là!

    Je pars faire un tour de vélo sur le lungomare, la promenade de bord de mer de Bari. Il y a du vent, pas mal, il y a beaucoup de traffic aussi, c’est une quatre voies, passant à deux de temps en temps. Ça promet! Mais tout a l’air bien en place concernant le vélo, c’est l’essentiel.

    Y a plus qu’à pédaler!

  • Arrivée et soirée à Bari

    Sono a Bari!

    Arrivée tranquile, l’aéroport est petit donc tout se passe sans soucis. Je trouve un bus devant la sortie, je n’arrive pas à prendre un ticket dans le bus par CB sans contact, le chauffeur me fait comprendre que je n’ai qu’à m’assoir et c’est tout. Nous sommes quatre personnes dans le bus, les autres ont l’air à moitié surpris. Je m’installe pour 20 minutes de traversée de la banlieue pas très chouette de Bari. Je suis surpris, il y a des arrêts et d’autres personnes montent. C’est un bus de ville en fait. Il est 16:10 et le jour tombe. Je ragarde et la nuit est annoncée à 16:30. Dingue. Ça va faire de longues soirées!

    J’arrive à mon logement, très belle chambre faite à neuf avec un plafond en pierres genre croisée d’ogive. à priori je vais pouvoir laisser ma valise ici pendant mon séjour. Bonne chose.

    Je commence à remonter mon vélo. Une sangle à l’intérieur de la valise a lâché, mais il n’y a pas de dégâts. Je remonte le guidon, la selle, le dérailleur, les roues, même le réglage des disques est parfait. Il ne me reste que la chaîne, et là je m’aperçois que j’ai oublié l’attache rapide Paris. Et je n’en ai pas de rechange. La boulette! Je regarde vite fait les marchands de vélo à proximité, il n’y en a pas des masses, et je m’aperçois que c’est férié aujourd’hui car c’est la Saint Étienne. Bon il n’y a qu’à espérer que les magasins seront ouverts le lendemain, a priori c’est le cas dans Google maps. Ça va me pourrir un peu ma soirée cette histoire.

    Je range toutes les affaires et décide d’aller voir quand même si par hasard les magasins seraient ouverts. en effet tout est fermé, donc je me dirige vers la vieille ville. Il y a de plus en plus de monde au fur et à mesure que j’approche de la vieille ville. J’entre dans les ruelles et commence à me promener. Il y a maintenant énormément de monde, il y a beaucoup d’illuminations, des maisons sont couvertes de guirlandes, c’est vraiment Noël! Je m’arrête à un croisement où des gens font la queue pour acheter des Popizze. Des Popizze di Angela. Une sorte de beignets faits minute, sucrés ou salés, en forme de petites boules (de Noël?). Seulement quand on a mangé ces beignets peut on dire qu’on est allé à Bari, dit une affiche.

    Je m’éloigne un peu pour déguster mes beignets, qui sont ma foi fort bons, et je ne suis pas grand fan des beignets en général. Je passe devant une maison, des garçons dehors sont en habit médiéval, je me dis qu’il va y a voir un spectacle pour la saint Étienne? Ou que je l’ai raté? Il fait maintenant nuit noire mais les ruelles sont très bien éclairées. J’arrive sur une place où d’autres gens dans d’autres habits attendent. Je m’arrête et j’assiste quelque minutes plus tard à un spectacle de lancer de drapeaux, accompagné d’une petite troupe de joueurs de tambour. Un garçon dirige la troupe de lanceurs de drapeaux, un autre dirige la troupe de tambours. Il donne le rythme dans une sorte d’improvisation, de même que les drapeaux tournoient en rythme. Parfois, quelque jeunes s’assemblent en une petite pyramide et un des leur joue du tambour, soutenu par les autres. C’est à la fois très simple et amateur, et très bien fait. En tous cas, je n’avais jamais vu ça.

    La troupe de disperse légèrement, mais c’est en fait une procession qui commence. Des gens portent des flambeaux, il y a d’autres personnages costumés et je comprends quil s’agit d’une crèche vivante, qui va circuler dans la ville. Tout se monde arrive sur la place de la basilique San Nicola, et le spectacle continue. Puis la procession recommence et se dirige vers la mer. Il y a maintenant énormément de monde, même amassés sur le rampart de la ville. La procession traverse la rue et se dirige vers la plage. Il y a tellement de monde que je ne peut pas voir ce qu’il se passe, juste voir sur les écrans de téléphone qu’il y a une sorte de baptême du christ. Les rois mages portent un bac de petits pains qui sont bénis? Je contourne la scène et vient par la plage. Des gens sont dans l´eau avec des flambeaux, et maintenant la grande étoile dressée sur la plage est enflammée. C’est la fin de la cérémonie, les petits pains sont distribués. Je n’étais pas préparé! En fait, j’apprends que Bari est la patrie du Père Noël (Saint Nicolas), depuis que les reliques du saint ont été ramenées depuis Myre en Turquie au 11ème siècle. Et du coup on faite ici Noël dignement, du 6 décembre (fête de la saint Nicolas) au 6 janvier. J’ai de la chance d’être là !

    La précession de la saint Nicola

    Je retourne dans la vieille ville, et me fait une petite assiette d’orecchiette au ragu de cavallo. Ce sont de petites pates en forme… d’oreille, typiques des pouilles. Je fais un tour de la vielle ville, je découvre qu’il y a aussi de grandes places qui bordent presque la mer. Elles sont très animées avec toutes sortes de personnes de tous les âges. Bon enfant. J’adore ce genre d’ambiance.

    Je retourne à mon logement, passe par le Teatro Petruzzelli, dont la place est très bien décorée. Demain, mission « maillon rapide de chaîne ».

  • Puglia (Pouilles)

    C’est mon nouveau voyage en 2024! Le dernier de l’année. Je pars chercher le soleil et la chaleur. Pour changer de la grisaille parisienne. Et repartir en Italie, où je ne suis pas allé depuis deux ans et notre voyage en Lombardie et Vénétie (ouah, quels souvenirs!). Mais cette fois dans une région du sud, que je ne connais pas. Dans le talon de la botte.

    À priori la météo est prometteuse en termes d’ensoleillement.

    Qu’est ce que je vais chercher là bas, outre le soleil et la chaleur? Le dépaysement bien sûr, la beauté du bord de mer, les truli, le sud de l’Europe, et les petits villages italiens qui me plaisent tant. La nourriture réputée, et les sodas à l’orange que j’avais adorés sur le Tuscany trail. Et puis tout ce que je cherche dans mes voyages à vélo, l’exploration, l’aventure, les rencontres, l’inconnu. Comme dit Jean Gabin à Suzanne Flon ébahie dans Un singe en hiver, « je n’ai pas eu ma part d’imprévu ».

    Et puis aussi, la gare de Bari, qui avait plu à Robert dans Sur la route de Madison. Ce qui avait tant étonné Francesca. Ceux qui me connaissent bien savent que c’est un de mes films préférés. Ce qui les étonnent tous. Et pourtant je pense que beaucoup d’hommes voudraient qu’une femme les regarde comme Francesca regarde Robert.

    Je dois d’avoir vu ce film à mon ami Dominique. Il me dis un jour qu’il allait voir un film avec sa copine « un gros mélo, de Clint Eastwood, avec de la musique d’Ahmad Jamal ». C’est vrai , mais aussi des chansons biens sirupeuses de Johnny Hartmann. C’était en 1995.

    Vais je trouver ce restaurant au store rayé, en face de la gare?