Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Gand, quel dommage! Quoi que…

Deuxième jour de mon voyage à travers les Flandres. J’ai plutôt bien dormi, le bruit de la route non loin ne m’a pas dérangé. Réveillé vers 6:30, la nuit a été trop courte. Lever tranquillement vers 7:45, quand less rayons du soleil commencent à effleurer la tente. Rien ne presse, il faudra faire sécher la tente.

Je plie la tente et toutes les petites affaires de nuit, et je vais chercher mon petit déjeuner commandé la veille. Mes voisins le couple hispano néerlandais s’en va, ils retournent à Rotterdam, et me souhaitent bonne chance pour mon voyage. J’en fait de même. J’arrive au bar mais c’est fermé, d’autres personnes attendent aussi dehors, j’attends un peu puis décide d’aller faire un brin de toilette. Retour à la tente où je termine de plier mes affaires. Je retourne à l’accueil mais le bar est toujours fermé. Étrange, il devait ouvrir à 8h. Je vais à la réception et en fait j’avais mal compris, c’est ici que je dois récupérer ma commande et ensuite manger dehors sur les tables en bois. Je récupère aussi mon vélo, que j’avais laissé à l’intérieur, pour plus de sûreté sur les conseils de la personne de l’accueil hier. Je mange tranquillement mes petits pains complet et mon café et mon jus d’orange (celui là je l’attendais).

Départ pour Gand, aperçu la veille, mais ça mérite un peu plus que ça. Je me faufile dans les rues pour approcher du centre et me retrouve vite au même endroit qu’hier, entre les deux églises, la cathédrale Saint Bavon et le beffroi de Gand, lui même devant l’église Saint Nicolas.

Le cœur de Gand

Il y a pas mal de canaux aussi, c’est vraiment une belle ville. Mais mais mais, il y a trop de monde! Les groupes de touristes arrivent déjà, il n’est même pas dix heures. Ça m’enlève toute envie de visiter. Je prends quelques photos et je me dirige vers la sortie. Dommage, c’est une ville qui vaut le coup, je pense qu’on peut y passer plusieurs jours, mais probablement il faut venir un peu plus tôt dans la saison. Début mai. Je reviendrai pour passer quelques jours.

Je me retrouve assez vite dans les faubourgs, pas très joyeux, puis la banlieue, très propre, puis mon itinéraire prend une piste cyclable le long d’une voie de chemin de fer. Diable, encore une ligne droite de la mort. Je regarde la carte et je vois que mon itinéraire est quasiment linéaire jusqu’à Anvers! Plus de 30km! Impossible de suivre ça. J’avise un village, Lockeren, qui me permet de rejoindre un canal, et ensuite d’emprunter une multitude de petits chemins cyclables qui me conduisent à Anvers. Oui, c’est moins direct, plus long, mais sûrement moins pénible. En fait, la Belgique et les pays bas sont si denses en piste cyclables, que mon planificateur (Komoot.com) n’a aucune difficulté à trouver une ligne directe entre deux villes. Ça me change de mes voyages précédents, je faisais confiance, il va falloir que je vérifie pour les jours prochains.

Le site opencyclemap.org. Les pistes cyclables sont en violet. Une belle densité en Belgique et Pays-Bas!

Comme la veille, je débranche le gps et passe en mode manuel, navigation à la carte, à l’ancienne. Bon, bien sûr je n’ai pas le même rythme, je dois m’arrêter fréquemment pour vérifier la direction, mais avec l’aide du soleil, qui me guide vers ma destination en le conservant dans mon dos, j’arrive à me diriger pas trop mal. J’approche d’Anvers et me retrouve tout d’un coup au bord d’une grosse rivière. Très grosse rivière. Je me dis un instant que c’est le Rhin, les panneaux disent Die Schelde (bien sûr il n’y a rien en français ici), je suis un peu perplexe. Tout d’un coup, le chemin s’arrête au bord de la rivière, et j’avise un bac de l’autre côté, qui amorce son départ. Ça tombe bien, j’adore les bacs. Le bac met très peu de temps pour traverser, et je me dirige vers lui, via la petite passerelle métallique. Je suis bientôt rejoins par une dizaine de personnes. Nous laissons descendre les passagers, puis venons les remplacer. Il y a deux emplacements pour les vélos, de part et d’autre d’une grosse cabine avec des sièges. Mais les portes vélo ne sont pas assez large pour mes pneus de 45c, donc je gare le vélo dans la cabine. Je m’assoie et observe les autres gens. Il y a un groupe de 6 personnes, ils se prennent en photo, discutent. Évidemment je n’entrave que dalle à leur langue, mais pour une fois ça ne me dérange pas, je les regarde du coup plus intensément. C’est un peu comme regarder la télé sans le son. C’est une autre expérience.

En fait, c’est l’Escaut ! Je ne connais pas cette rivière, j’ai vu le film la bataille de l’Escaut et sa mise en scène impressionnante. Mais c’est une très grosse rivière! Un fleuve même, puisqu’il se jette dans la mer du Nord après Rotterdam. Le bac démarre enfin, et il ne lui faut que quelques minutes pour traverser. Dommage, j’aurais bien fait un tour plus long, j’adore les bacs. Comme un passage entre deux mondes, qui n’est pas donné à tous, qui demande un peu d’esprit de curiosité, pour s’aventurer de l’autre côté de la rivière, dans un monde un peu inconnu dont on ne connaît que la rive, et qui promet de procurer aux ambitieux, des découvertes merveilleuses.

Nous descendons tous et la route vers Anvers est assez directe. Je me rend compte alors qu’il fait très chaud. Je me sens un peu fatigué et je pense que c’est la chaleur. Je n’ai presque plus d’eau et même le bidon que j’ai dans le sac à dos est presque vide. J’ai vidé mes deux flasques il y a déjà pas mal de temps. Je me dis que je vais m’arrêter à Anvers. L’entrée dans la ville se fait très bien, et j’arrive dans le centre assez vite. C’est très animé, la ville n’est pas spécialement belle mais ça semble agréable. Des rails de tramway, comme à Gand, il faut être vigilant, et j’arrive sur une place assez grand, longée de bar, au bord de l’Escaut. C’est très fréquenté, j’attend qu’une place se libère en face d’un espace vélo pour que je puisse le surveiller, et j’avise un grande table au fond d’une des terrasse, avec de hauts poufs aux coussins bleu marine, entièrement vide. J’attache mon vélo, et me dépêche de prendre place. Je fais bien, je suis très vite rejoins par un couple. C’est un peu le bazar, la jeune serveuse est un peu débordée pour gérer cette terrasse pourtant pas très grande. Finalement une femme la rejoint et je commande un cola et une eau pétillante. Je les avale très vite, j’ai vraiment soif. Le temps n’est pas exceptionnellement beau, du coup je ne me suis pas rendu compte, un peu couvert, mais il fait très chaud. Mon gps me dira 27° de moyenne.

Je repars, il me reste une petite trentaine de kilomètres, il faut quand même les faire. Je reprends mon itineraire, qui bien sûr est assez rectiligne, au bord de la voie de chemin de fer Eurostar. Mardi je passerai là.

Il fait toujours aussi chaud, je n’ai plus d’eau cette fois, et j’arrive à un endroit très calme, un gros village, avec quelque bar et restaurant disséminés autour d’une église. Ça s’appelle Kalmhout. Il ne me reste que 11km, il fait si chaud et l’endroit est si paisible. Je m’attable et prend une eau pétillante. Il y a déjà des gens qui dînent, il est à peine 18h. Je reprends ma route et arrive à mon camping, enfin, mais là, mauvaise nouvelle, la réception est fermée! J’ai reçu un mail qui me dit que je n’ai pas payé, et que je ne peux donc pas recevoir mes codes d’accès. Il y a un numéro de téléphone en bas du mail, j’appelle, je n’ai rien à perdre. Et un type me répond! Il ne me faut que deux minutes pour le convaincre de me donner les codes pour le local sanitaire, il n’y a que ça qui m’intéresse, prendre une bonne douche. 7763.

Il ne doit pas y avoir plus de 10 camping car dans ce camping minuscule. Ça change d’hier. Montage de la tente, puis douche bien méritée. Lessive… Une journée à quand même 85km au compteur, sans compter un gros arrêt du gps pendant une demi-heure, ça doit faire plus de 90km. L’avantage c’est que je suis dans un bled, donc pas de visite touristique ce soir. Un plat de pâtes au restaurant O’Sole Mio à Essen (ça ne s’invente pas), ma foi pas si mal, une petite discussion avec le patron dont la mère est de Calabre, je lui parle de mes voyages en Italie. Au lit!


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