Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Départ pour le Mont Saint Michel

Je ne pars pas de Bretagne, je dis ça pour les normands susceptibles, mais je pars de la frontière avec la Bretagne. J’adore le Mont Saint Michel et je dis ça parce que c’est vrai. J’y suis allé la dernier fois en vélo, en suivant la Veloscenie, une vélo route à travers l’île de France, la Beauce, le perche, et la Normandie. Deux fois déjà depuis le confinement. J’aime la baie, en particulier, les couleurs sont incroyables, les bleus, les verts, les gris. Je n’y ai jamais vu un franc beau temps, toujours un mélange de soleil et de nuage, parfois de pluie et c’est ça qui donne de si belles lumières.

Je vais prendre le train à la Gare Montparnasse, et c’est déjà un petit voyage de traverser Paris à vélo, équipé pour le voyage. En ce mois d’août, Paris s’est vidé, et il y a une ambiance de vacances estivales, accentuée par quelques touristes de nationalité inconnue. Il fait assez beau, et les bords de Seine ont mis tous leurs ponts dehors et ils prennent un bain de soleil. Le Louvre a fière allure.

Le train n’est pas annoncé, il faut donc attendre un peu, j’en profite pour aller m’acheter un en-cas. Il y a toujours une petite angoisse au départ d’un voyage, même si c’est en terrain connu. J’ai fini mes baguages ce matin, levé à 8:30, j’ai fait et défait chacun de mes sacs trois fois, et je suis assez content d’avoir laissé deux maillots, un zoom d’appareil photo et tout un tas de babioles dont je ne me serai pas servi. Je me suis quand même confectionné un nouveau porte bagage en alu, pour pouvoir fixer des choses sur le guidon. J’avais hier utilisé une barre de 6mm de diamètre, mais ça me paraissait un peu trop fragile pour mon paquetage , je m’en suis refait un autre ce matin avec une barre de 8mm. J’ai même eu le temps de changer mes rubans de cintre, et je suis très fiers de la pose.

Je suis adepte maintenant, depuis plusieurs années, de la double guidoline. J’ai gardé la guidoline d’origine, et j’en ai posé une seconde par dessus, de 3 millimètres d’épaisseur. Si j’ajoute à ça des mitaines ou gants rembourrés, c’est d’un niveau de confort bien supérieur. Et pour les grosses mimines, la préhension est améliorée. Éprouvées la première fois sur les routes Mallorcaines. Reste à trouver l’emplacement correct pour la sonnette, car pour l’instant elle a un gros défaut, elle ne sonne pas. Gênant.

Le train décolle (enfin, démarre), en route pour Granville. Là, je dois changer pour rallier Avranches, où j’ai réservé un emplacement de camping pour la nuit. Avant le grand départ demain.

Ai je tout pris? N’est ce pas trop? Le dilemme sans fin, heureusement le volume des sacoches est limité, et ne permet d’emmener que l’essentiel. Mais il y a toujours une petite angoisse.

Une jeune fille dans le train de l’autre côté du couloir a les paupières peintes avec un fard doré et pailleté, c’est incroyable, j’ai du mal à quitter ses yeux du regard. Elle semble très fatiguée, et a passé tout le trajet à dormir. Me laissant admirer ses paupières dorées. Elle s’apprête à descendre et je me dis que ce serait dommage de ne pas lui demander de prendre une photo, mon premier souvenir de vacances. Elle ne parle pas français, elle croit que je parle de ses cheveux, elle me montre une des petites nattes qui tombent du haut du crâne. Je lui dit « No no, your eyelids, they are so nice », Elle a un petit rire, dit non, j’insiste, elle hoche la tête finalement et accepte. « Don’t worry, it is just a picture. Close your eyes, please». Une seule prise, les parents attendent, le train s’arrête et tout le monde descend.

Je descend à Granville et le train pour Pontorson est à quai en face. Pratique. Je suis à côté d’un couple qui va faire un morceau de la Veloscenie à vélo, avec une chienne. Le train a deux heures de retard, il s’est pris une biche me dit la contrôleuse. Elle a fait un message d’accueil comme si le train lui appartenait. Il interdit de téléphoner, veuillez vous déplacer dans les plateformes, c’est non fumeur, si vous n’avez pas de billet vous êtes dans l’illégalité. Etc etc. Après un tel message, on n’a qu’à se tenir à carreau.

J’arrive à Avranches et rejoins mon camping que se trouve à une douzaine de kilomètres. À peine arrivé et je me fait une montée pour entrer dans le centre ville, 1,5km à 5,4%. Je n’ai pas un entraînement de fou pour ce voyage mais ça passe. C’est ensuite une longue descente pour arriver dans la zone de la baie. Au passage d’une trouée d’arbres, le mont apparaît sur la droite. Le temps s’est dégradé au cours du voyage, il fait très gris mais il y a assez de lumière pour bien le montrer. Il a des couleurs plutôt sableuses aujourd’hui.

Je rejoins mon camping, j’arrive parfaitement dans la fourchette de temps indiquée. Les patrons du campings sont anglais et installés ici depuis quarante ans. je me dépêche d’aller à la boulangerie qui ferme dans 15 minutes et qui est le dernier commerce ouvert aujourd’hui dans le village. La serveuse est Biélorusse ! C’est le grand remplacement par ici!

Retour au camping pour dîner, à côté d’une famille hollandaise, qui a rangé son emplacement comme il se doit. Les sacoches de vélo sont parfaitement alignées près des tentes, il n’y a rien qui traîne.

Le ciel s’est éclaircit, il devrait faire beau demain.


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