C’est une journée en rade de Brest. Je vais revenir revoir cette ville où j’ai habité quand je travaillais à l’Ifremer.
Je pars du camping (excellent) du Portez, et prend la route de Brest, directement. Sans passez par la plage du petit minou, où nous allions déjeuner et nous baigner parfois au déjeuner. Plage qui n’existe qu’à marée basse. Sans passer par la plage de Sainte Anne, juste en dessous de l’Ifremer, et qui semble méconnaissable. Non, directement à Brest. Depuis Sainte Marguerite, je ne suis plus mon itinéraire, je peux rouler sans guidage tellement je connais le coin. Et ça devrait être comme ça jusqu’au moulin blanc.

Je passe par Recouvrance, le quartier n’a pour le coup pas changé. Le pont de recouvrance non plus, la rue de Siam non plus. Place de la liberté en grand travaux. La ville est déserte, probablement à cause des vacances. Je prend la rue Jean Jaurès, maintenant ces deux rues sont réservées à un tramway. La boulangerie où j’achèterais de très bonnes crêpes n’existe plus bien entendu. je vais voir le quartier Saint Martin, là où il y avait un bar musical où nous avons passés pas mal de temps. Il passait tout types de musiques dans ce bar, du breton, du Rock, du blues, du jazz parfois. Des mélanges aussi. L’autre attraction était le Vauban, qui lui était dédié au jazz, et où j’ai découvert un paquet de pointures. Peut être la plus grosse claque fut le trio de Joachim Kuhn, avec Daniel Humair, et Jean-Francois Jenny-Clark! Et Eddie Louis. Et puis il y avait le Quartz, avec une programmation de fou, John McLaughlin, Trilok Gurtu, Angelin Preljocaj, Louis Sclavis, Carolyn Carlson,…

L’église Saint Martin n’a pas bougé, mais en revanche, je n’arrive plus à passer la chaîne sur le grand plateau, c’est bizarre. Je m’arrête, regarde, le dérailleur avant bouge, ce n’est pas normal. Je regarde de plus près, et vois une fissure dans le dérailleur. Pas de doute, le dérailleur a cassé. C’est vrai que le dernier changement de vitesse avait été difficile, ça avait un peu craqué. Alors nous sommes samedi 16 août. Brest est vide, donc il est fort possible que les magasins de vélos soient fermés. Un petit coup d’œil sur les magasins, j’avise un magasin Culture vélo au nord de Brest. J’appelle, ça ne répond pas. Je décide de m’y rendre. Étonnamment, je suis extrêmement calme. C’est vrai que c’est moins grave que la patte de dérailleur, ça ne m’empêche pas de rouler. Je vais au magasin, qui est fermé quand j’arrive. C’est l’heure de déjeuner, donc il est possible que ce soit juste fermé à ce moment. Je vais moi même déjeuner dans un Wok à volonté juste en face. Je reviens à 14h pétantes et je vois des lumières allumées à l’intérieur. C’est ouvert! Le type me dit qu’il n’y a pas de problème pour changer le dérailleur. Il va quand même vérifier le stock. Et il revient en disant qu’ils n’ont pas le modèle. Il faut allez voir dans un autre magasin, à Quimper.
Manque de chance, j’espérais vraiment qu’ils allaient me le changer. Le gars me demande si j’ai regardé les autres magasins à Brest, je lui dit que je n’en ait pas vu d’autres. Il me cite un magasin Cyclexperts, a un kilomètre. J’appelle illico, c’est ouvert, et ils ont un dérailleur compatible Shimano 105 11 vitesses. Houra! je me rend au magasin qui est en effet très proche. C’est un super magasin de vélo, avec de belles marques. Mais je vais vous épargner la liste…
Bref, ils me changent le dérailleur et je repars avec seulement 1h30 perdues. Je m’en tire bien. Très bien.

Je reprends ma route, pour le fond de la rade. Direction d’abord le port du moulin blanc. Puis le pont Albert Louppe. C est un pont au dessus de l’Elorn, qui est réservé maintenant aux piétons et aux vélos, car il y a maintenant un nouveau pont suspendu pour les voitures. Vue admirable sur la rade de Brest, et la sortie vers la pleine mer, fermée au sud par la pointe des espagnols, et au nord par la pointe Saint-Mathieu. C’est par là que entrent et sortent nos sous-marins nucléaires, la force de dissuasion française.
Il fait très chaud, et ça grimpe fort jusqu’à Plougastel. Le village est désert quand j’arrive, mais il y a une supérette ouverte. J’achète deux sodas, trois pêches plates. Et une barquette de fraise de Plougastel! Je mange tout ça sur la place juste devant. Elles sont très bonnes, quand bien même ce n’est plus la saison. Et je suis content d’en trouver encore.

Il fait 34° à l’affichage de la pharmacie. C’est limite, passé 35°, je commence à avoir trop chaud à vélo. Heureusement je m’enfonce dans le fond de la rade, qui est très boisée. Néanmoins c’est assez pauvre en villages, il y a une ambiance particulière, que j’aime bien. Un certain retour en arrière, avec quelques fermes de temps en temps. Et des vues sur la rade magnifiques. Je suis à la recherche d’un camping, et il n’y en a quasiment pas. À force de chercher, je tombe sur un camping qui a l’air un peu perdu, mais pas très loin de mon itinéraire, le camping du Seillou, en face de Landévénec. J’appelle, le type me dit qu’il est ravi d’accueillir les randonneurs et les cyclistes, qu’il y a de la place, et que je peux m’installer où je veux si j’arrive après la fermeture de l’accueil. Adorable. Maintenant que je suis rassuré pour mon camping, je peux profiter de la visite de l’abbaye de Daoulas, que je n’ai jamais visité. Ou plutôt de son jardin, car c’est en fait plutôt un lieu d’exposition, sur le thème des îles en ce moment. Et il y a un jardin, petit, mais très joli, dédié aux plantes médicinales. Il y a aussi un cloître roman. Le vieux village, minuscule, est très joli aussi.




Redémarrage en direction de l’Hôpital-Camfrout. J’avais un ami dont la famille avait racheté un petit hameau en ruine, et l’avait réhabilité. J’y avais passé un week-end. Et puis ensuite Le Faou. Le village du Faou est très joli, plus encore que dans mon souvenir. C’est vraiment le fond de la rade de Brest ici. Et un des villages du Parc Naturel Régional d’Armorique. Quand je faisais mon service militaire à l’Ecole Navale, à Lanveoc-Poulmic sur la presqu’île de Crozon, je prenais le bateau le matin pour aller travailler à Brest à L’Ifremer. Il n’y avait que des femmes, je supposais des femmes de militaires, qui allaient faire des courses, voir leurs amis, leurs amants? Je fantasmais pas mal sur ces femmes. L’Ecole Navale a un statut particulier pour les militaires, qui sont considérés comme embarqués, alors qu’ils sont en poste à terre. C’est le seul site comme cela. Donc ils touchent un meilleur salaire, ils ont des permissions plus longues. Mais il n’empêche que certains m’ont avoué s’ennuyer ferme, et préféreraient être réellement sur un bateau. À naviguer en mer.
Quand le vent était trop fort pour traverser la rade en bateau, qu’il y avait trop de mer, il y avait des cars de remplacement qui n’avaient d’autre choix que de passer par là, le fond de la rade. J’adorais ce trajet. C’est tellement beau.
J’arrive épuisé au camping, qui est complètement perdu dans la campagne. Du coup l’accueil est bien sûr fermé. Je m’installe donc, le terrain est immense, il y a en fait très peu de monde comparé à la taille du camping, et, privilège, donne sur la rade, juste en face de l’ancienne abbaye de Saint-Guénolé à Landévénec. Installation, douche, juste à temps pour dîner de ce qu’il me reste de nourriture. Comme tous les campeurs, qui sont installés dans des chaises longues pour assister au spectacle du coucher de soleil sur la rade. Dans un calme absolu. Un très beau moment.

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