Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Auteur/autrice : François

  • Lecce

    Je suis bien installé, juste en bordure du centre ville historique. C’est un appartement de trois chambres, et la logeuse est charmante. Juste il y a un peu d’humidité, mais comme ailleurs ici. D’ailleurs j’ai eu l’indice dans Ostuni hier, j’ai croisé un couple qui sortait de chez eux et la femme a dit « Que umidità!” C’était clair et j’ai compris pourquoi il faisait si froid quand le jour tombait. Et pourquoi les rues étaient trempées le matin. La “umidità”. La raison de cette humidité?

    Je vais prendre mon petit déjeuner, j’ai un ticket de 5€ que m’a donné ma logeuse dans une Caffetteria non loin de l’appartement. Une bonne formule en fait. Une pâtisserie toute simple comme d’habitude mais pleine de monde. Les italiens du quartier viennent ici visiblement, c’est ultra sympa, j’adore. Il y a deux vitrines pleines de pâtisseries. Je choisis un pasticciotto et une petite brioche à la confiture d’orange. Et un capuccino. Je m’installe à une table bec d’autres personnes. La brioche est super bonne, légère et moelleuse, et la confiture ne gêne pas (je ne suis pas fan du fourrage des pâtisseries en général). J’attaque le Pasticciotto. Et là, la claque. La pâte brisée est ultra croustillante, un peu sableuse, la crème légère aussi. Une tuerie. La patronne m’avait servie avec un petit sourire quand j’avais montré le gâteau que je voulais. « Pasticciotto » avait elle dit, en opinant de la tête, avec un petit sourire. Je peux attaquer ma journée de visite l’estomac plein.

    Ma première visite va pour la Cathédrale. La place est impressionnante. L’entrée de cette place est assez étroite et débouche sur une immense place. Bien joué l’architecte! Ça donne plus de valeur à la place et crée un effet waouh. Car cette place est incroyable. À l’intérieur, c’est baroque à fond. Personnellement je ne suis pas fan, mais ça reste impressionnant. En plus elle aurait besoin d’un petit peu d’entretien à mon avis, tout est un peu jaunâtre.

    Je ressort et vais voir le musée diocésain, mais il n’y a pas de quoi faxer à sa mère. Sauf si vous aimer les tenues ecclésiastiques

    Tenues de travail au musée diocésain

    La seconde est la basilique Saint Jean Baptiste. Beaucoup plus sobre, c’est surtout la forme qui est originale, car il y a deux nefs d’égale longueur qui se croisent. Plus léger en décors, c’est plus à mon goût.

    Intérieur 180° de la basilique Saint Jean Baptiste.

    Je m’accorde une petite pause après tous ces décors incroyables (ça date du 16eme siècle !), et je vais à un petit marché couvert que j’avais repéré hier soir. C’est le moment de m’acheter la baratta pugliese! En fait il y a plusieurs sortes. Des mozzarella bien sûr, mais d’autres variétés aussi. Je jète mon dévolu sur une petite mozzarella et une petite scamorza affumicata. J’achète aussi quelques tomates au maraîcher voisin.

    La troisième est Santa Croce (la sainte croix, celle du christ). Peut être ma préférée? Façade incroyable, j’étais passé devant en arrivant hier. À l’intérieur, c’est plus sobre que la cathédrale, et c’est tant mieux à mon goût.

    Je suis à côté du Giardini Pubblici Giuseppe Garibaldi, je vais aller prendre mon déjeuner et goûter les mozza.

    Les tomates sont bonnes, surtout pour la saison, mais la mozza est excellente. Et la petite scamorza est succulente aussi. Ça change des mozza en plastique.

    Giardini Pubblici Giuseppe Garibaldi

    Je continue mon tour des églises de Lecce, et puis vais faire une pause à mon appartement.

    Grosse sieste puis je resorts pour la soirée. Concert de rap italien, pas trop mon truc, puis c’est les petards pour le changement d’année, dans un grand brouillard!

    1er janvier 2025 à Lecce
  • Ostuni-Lecce

    C’est un peu une étape de transition. Rien de particulier à voir, mais une étape plus longue que les autres, plus de 70km. Donc départ 8:30. Mais petit déjeuner dans le vieux centre d’Ostuni. Ambiance très différente de la veille, très très calme, seulement quelques ouvriers en bâtiment et d’autres en train de refaire une rue. Je m’arrête dans un café comme il y en a beaucoup en Italie, qui vend aussi des pâtisseries. J’adore ce genre de café. Ça s’appelle une caffetteria. On avait ça en France quand j’étais plus jeune.

    C’est mon premier petit déjeuner ici. Je prend de petits chaussons en pâte feuilletée et avec de la crème, des Sfogliatelle. Une tuerie. Et un capuccino bien sûr.

    Petit tour dans Ostuni décidément très différent de la veille. Y a même un bar qui passe de la musique religieuse.

    Ostuni, le jour, est d’une grande piété, dirait on…

    Départ pour Lecce. Ça roule hyper vite! C’est un faux plat descendant d’abord puis une longue ligne droite jusqu’à Mesagne. Je roule à quasi 30km/h même sur le plat. J’arrive à Mesagne très vite, il fait de plus en plus beau temps, je suis en avance, donc je me pose sur une place prendre un café bien sûr. Mesagne est une ville quelconque, mais il y a quand même un centre ville historique. Comme finalement n’importe quel village d’Italie.

    Rien à signaler jusqu’à Lecce, arrivée pas trop tard, après une longue traversée de zone de transit au nord, comme souvent, les entrées et sorties de ville ne sont pas géniales à vélo. Sevilla en Andalousie fut une exception.

    Entrée remarquable dans Lecce, Porta Napoli, cette ville s’annonce comme du lourd. Faut dire que cette ville a une grosse réputation. En plus mini concert en arrivant, ça présage du bon. Aurais bien fait de m’arrêter deux nuits?

    J’aurais même le temps de faire un tour rapide du centre ville, et de découvrir la Piazza del Duomo…

  • Monopoli-Ostuni et la vallée d’Itria

    Ma logeuse me réveille avec un message très gentil : « vous avez bien choisi de venir chez moi, mais maintenant il faut libérer la chambre avant 10h, et laisser 2€ de taxe de séjour. Bon voyage ». Sympa non?

    Je vais récupérer mon vélo au parking, je rentre faire mon paquetage, je laisse les 2€ de taxe de séjour. Je vais faire un tour de Monopoli de jour, et je découvre, de jour, évidemment une autre vision de Monopoli. C’est aussi un port, maritime mais aussi populaire, avec des remparts surplombant la mer. Le lieu idéal pour une promenade romantique matinale pour quelques couples. Des ruelles et des places que je n’avais pas vu. Vraiment Monopoli marque des points, même si je n’ai pas pu acheter la rue de la paix, trop chère. Troppo dispensioso.

    Et c’est parti pour la montée vers Alberobello. Une petite route monte à flan de colline, c’est LA montée du voyage. Enfin une petite route! Mais très vite je déchante. C’est le terrain de jeu d’un nombre incalculable de motos. Non seulement c’est une compétition de vitesse, mais aussi de bruit. Quelques voitures aussi. Bon sinon il fait beau et j’ai un beau panorama sur le bord de mer. Je monte tranquillement les 400m de dénivelé sur 12km. Je m’attendais à un peu plus difficile. Je m’arrête sécher un peu au sommet, j’ai changé de configuration vestimentaire, et maintenant j’ai trop chaud!

    En fait je n’étais pas arrivé au sommet, il me restait 10km à parcourir jusqu’à Alberobello (le bel Albero?). Ce village est le haut lieu des trulli. Ce sont des maisons rondes avec un toit conique en pierres. Et il y en a plein à Alberobello, mais aussi quelques-unes tout autour, dans la vallée d’Itria. En fait, elles sont si renommées qu’on en construit maintenant des neuves.

    Bon évidemment, le village est bondé de touristes. Italiens, mais nombreux. Donc… visite rapide, je prends quand même le temps de m’enfiler un panino à la bombette dans une échoppe où il y a foule. C’est une sorte de viande de bœuf roulée, cuit sur le grill. Avec légumes aux choix, je prends zucchine, melanzane et tomates séchées. Ça paraît cool comme ça mais c’est quand même de la street food. Et j’attends pas mal de temps à cause du monde. J’avale le panino en découvrant une immense zone de trulli, depuis un placette en hauteur. Je visite la zone, mais décidément, ce monde me repousse.

    Je retourne à mon vélo. Il est 14:30, je suis quand même resté pas mal de temps. Il me reste un trentaine de kilomètres, en descente. Je pense que je vais arriver de nuit et faire des impasses en chemin. J’emprunte la route de la vallée d’Itria. Décidément, les routes en Italie ne sont pas plates. Même si ça descend globalement, ça reste un peu des montagnes russes. Je me change de nouveau, car il fait de plus en plus froid. Maillot de corps d’hiver, bonnet et gants. La tenue idéale? Je pars et arrive assez vite à Locorotondo. Un petit village avec un vieux centre ville perché. Je traverse à pied en poussant mon vélo. De toutes façons je n’aurais pas pu faire autrement vu le monde. C’est la sortie dominicale on dirait. Pas vilain par ailleurs. Donc je ne traîne pas et continue en direction de Cisternino. Le deuxième village référencé de la Vallee d’Itria. Là je fais l’impasse, car je me dit que ça va être encore la même chose et je voudrais pas arriver trop tard à Ostuni.

    Le soir tombe de plus en plus mais la lumière est incroyable. Une lumière mordorée, qui accentue les couleurs de la végétation plus automnale qu’hivernale. À moins que ce soit l’inverse? En tout cas c’est un grand bonheur de filer sur une petite route dans cette lumière. Je ne sais pas si on verra ça dans le film. Le soir tombe très tôt ici, mais met énormément de temps à le faire. Donc j’arrive quasiment dans les derniers rayons du soleil couchant, dans mon dos, dans les faubourgs d’Ostuni.

    Ostuni, la ville blanche. Surprise, il y a une animation incroyable dans cette ville. Il fait pourtant assez froid, les habitants ont bonnet et doudoune, mais il y a de la musique partout et des DJ animent la soirée dehors devant les bars et restaurants.

    Petit tour dans le vieux centre, mais évidemment, on a du mal à avancer vu le monde. Je n’en reviens pas. Retour sur la place centrale, restaurant où je mange mon premier pasticciotto, une pâtisserie locale, plutôt de la région de Lecce. Un gâteau en forme de petite barquette, en pâte brisée et remplie de crème pâtissière (version légère). Là il était servi avec une compotée de cerises. Je n’en laissais pas une miette. Ce ne serait pas le dernier.

    Pasticciotto
  • Bari-Monopoli

    Premier jour de vélo! Je prends le lungomare comme hier. J’ai l’impression qu’il y a moins de traffic aujourd’hui. Samedi? Finalement les voitures se dispersent assez vite et je me trouve à rouler sur une piste cyclable plus ou moins tout le temps, mais en bordure d’une autoroute une grande partie du temps. Je passe quelques petits villages, Torre a mare, Mola di bari, rien de bien extraordinaire. Le temps, d’abord couvert, se dégage et la mer change de couleur, d’un bleu profond à un vert émeraude. J’en profite pour compléter mes essais d’enregistrements vidéo, avec les micros en particulier. À voir si c’est convainquant, hier soir ce n’était pas flagrant en termes de qualité. Mais le vent était particulièrement fort.

    Les figuiers, les figuiers de barbarie, les lauriers roses, les bougainvilliers longent la route. Il y a même des fleurs de temps en temps. Les trulli font leur apparition, de récentes comme de plus anciennes. Il y en aura beaucoup plus demain à Alberobello.

    J’arrive à Polignano al mare, un spot connu des Pouilles. En effet il y a pas mal de monde, même en cette saison, je n’ose imaginer au printemps ou en été. Je fais un tour dans les ruelles, mon vélo à la main, ce n’est pas une super idée, mais c’est l’inspiration du moment. En fait je finis mon tour assez vite, un peu dérangé par le monde. J’hésite à m’arrêter déjeuner, mais finalement il ne me reste que 8,5km avant Monopoli, ma première étape, et je craque pour une petite terrasse ensoleillée et prend un petit plat de pâtes, orecchiette al ragù de cinghiale.

    Je repars, ça va assez vite pour arriver à Monopoli, mais il commence à faire assez froid et le soir tombe. Je trouve assez vite mon logement, malheureusement le propriétaire ne m’autorise pas à ranger mon vélo dans la maison et m’indique un parking. C’est la première fois que ça m’arrive. C’est vrai que le logement est très propre, très bien décoré, et l’accès très exiguë. J’insiste un peu mais il le prends visiblement très mal, donc je me change et me rend au parking. Il n’est pas très loin, et après un petit dialogue avec le propriétaire, je range mon vélo et pars faire un tour dans le village.

    Et bien Monopoli me plaît beaucoup plus. Certes c’est un village italien plus classique, mais il y a moins de monde qu’à Polignano, et bien qu’il fasse nuit, je peux me promener tranquillement. Je visite en particulier la cathédrale en face de mon de mon logement. Elle est impressionnante car les murs sont recouverts de marqueterie de marbre.

    Je vais boire un spritz au Caffe Napoli, où je monte mon film sur la soirée à Bari. L’heure est venue d’aller régler le parking, je me rend à la pizzeria du propriétaire qui m’a dit de passer régler les cinq euros pour le parking.

    Quel bilan de ce premier jour?

    Le matériel vélo est bien rôdé, rien à dire.

    Le matériel vidéo fonctionne bien, la poignée de la caméra en particulier me paraît bien foutue. A voir pour les micros.

    L’habillement n’est pas au top. J’ai froid. Le soleil n’est pas assez chaud pour contrer le vent froid du nord.

    Les routes, surprise, sont assez agréables, en bon état, et il y a des pistes cyclables.

    Et Puglia alors? Mitigé. C’est pour l’instant en général assez miséreux, la sortie de Bari en particulier. En revanche les villages sont très bien, surtout Monopoli. À confirmer dans les jours qui viennent. Mais c’est bien d’être là, j’ai de la chance de pouvoir profiter du beau temps, du vélo, et de cette totale liberté !

  • Bari

    Évidemment ma première action est d’aller dans la magasin de vélo à proximité. Une petite douche et je descends. Le magasin est à deux rues de mon logement donc ça me prends deux minutes. Le magasin est ouvert. Ouf! Il me faut un maillon attache rapide pour une chaîne shimano 11 vitesses. Je rentre et tente de m’expliquer en italien « un Quick link shimano undici… ». Le type reste peu expressif, il ne comprend probablement pas mon angoisse. Mais il comprend ce que je cherche et c’est l’essentiel. Il me dit d’attendre. Il s’apprête à descendre à la cave, et me tournant le dos il m’adresse une phrase que je ne comprend qu’à travers le nombre :

    – … undici …?

    – si, undici, je confirme avec aplomb.

    Le type descend à la cave, et je l’entend me demander au bout d’un moment:

    – uno?

    – due!

    J’assure le coup au cas où. De toutes façons il faut bien que j’ai un maillon de rechange.

    Le type remonte de la cave avec mon butin. Il me propose de contrôler, ce que j’accepte. J’avais amené ma chaîne. Ça va parfaitement. Il me fait payer les deux maillons 10€, ce qui est hors de prix, mais je ne vais pas commencer à discuter alors qu’il vient de me sauver mon voyage. Me voilà équipé pour monter ma chaîne. Je me dis je vais aller faire un tour dans la vieille ville, et que je retournerai finir le montage et faire un tour de vérification avant 16h, heure à laquelle j’ai rendez vous avec le loueur pour ranger la valise à vélo.

    Je refais un tour de la vieille ville, mais de jour cette fois-ci. San Nicola en particulier.

    Je commence à me détendre, à penser à autre chose, à moi, à ce qui me plait, ce qu’il me plait de faire. Et je me rappelle, au milieu de ces familles italiennes attablées, que je voulais, dès le début dans mes voyages, m’arrêter boire des coups sur les places de village, humer l’ambiance locale, à l’ombre des platanes sur des places plombées de chaleur. Et c’est un objectif plus qu’atteint! J’adore ces moments à observer. Parfois je ne comprends rien aux conversations, comme aujourd’hui, mais ce n’est pas important. Ce qui compte c’est l’ambiance, l’expérience. Les expressions sur les visages, les corps. Et les mots sont sûrement les même partout. C’est parfois mieux de ne pas comprendre.

    En terrasse de café à Bari.

    Ces moments sont très souvent trop courts. Même si aujourd’hui je le fais durer. D’abord avec un petit déjeuner avec une pâtisserie à la crème et au chocolat, très chaude avec de la crème chantilly très froide. Molto buono. Puis j’enchaîne avec un panino et une bière Peroni pression molto buono aussi. Il est midi, je vais retourner finir mon paquetage.

    Montage de la chaîne, puis tri des affaires, en particulier les vêtements que je ne prends pas. En particulier le maillot d’été manches courtes, le short et le maillot de bain, que je laisse là. Je garde le cuissard court, ça me fait une solution de rechange si jamais j’avais un problème avec mon cuissard long.

    Le logeur arrive et on range la valise dans une armoire. On s’y prend à plusieurs fois, heureusement il doit y avoir 5 mètres sous plafond, on la range verticalement sur l’étagère du haut. Personne ne viendra la prendre là!

    Je pars faire un tour de vélo sur le lungomare, la promenade de bord de mer de Bari. Il y a du vent, pas mal, il y a beaucoup de traffic aussi, c’est une quatre voies, passant à deux de temps en temps. Ça promet! Mais tout a l’air bien en place concernant le vélo, c’est l’essentiel.

    Y a plus qu’à pédaler!

  • Arrivée et soirée à Bari

    Sono a Bari!

    Arrivée tranquile, l’aéroport est petit donc tout se passe sans soucis. Je trouve un bus devant la sortie, je n’arrive pas à prendre un ticket dans le bus par CB sans contact, le chauffeur me fait comprendre que je n’ai qu’à m’assoir et c’est tout. Nous sommes quatre personnes dans le bus, les autres ont l’air à moitié surpris. Je m’installe pour 20 minutes de traversée de la banlieue pas très chouette de Bari. Je suis surpris, il y a des arrêts et d’autres personnes montent. C’est un bus de ville en fait. Il est 16:10 et le jour tombe. Je ragarde et la nuit est annoncée à 16:30. Dingue. Ça va faire de longues soirées!

    J’arrive à mon logement, très belle chambre faite à neuf avec un plafond en pierres genre croisée d’ogive. à priori je vais pouvoir laisser ma valise ici pendant mon séjour. Bonne chose.

    Je commence à remonter mon vélo. Une sangle à l’intérieur de la valise a lâché, mais il n’y a pas de dégâts. Je remonte le guidon, la selle, le dérailleur, les roues, même le réglage des disques est parfait. Il ne me reste que la chaîne, et là je m’aperçois que j’ai oublié l’attache rapide Paris. Et je n’en ai pas de rechange. La boulette! Je regarde vite fait les marchands de vélo à proximité, il n’y en a pas des masses, et je m’aperçois que c’est férié aujourd’hui car c’est la Saint Étienne. Bon il n’y a qu’à espérer que les magasins seront ouverts le lendemain, a priori c’est le cas dans Google maps. Ça va me pourrir un peu ma soirée cette histoire.

    Je range toutes les affaires et décide d’aller voir quand même si par hasard les magasins seraient ouverts. en effet tout est fermé, donc je me dirige vers la vieille ville. Il y a de plus en plus de monde au fur et à mesure que j’approche de la vieille ville. J’entre dans les ruelles et commence à me promener. Il y a maintenant énormément de monde, il y a beaucoup d’illuminations, des maisons sont couvertes de guirlandes, c’est vraiment Noël! Je m’arrête à un croisement où des gens font la queue pour acheter des Popizze. Des Popizze di Angela. Une sorte de beignets faits minute, sucrés ou salés, en forme de petites boules (de Noël?). Seulement quand on a mangé ces beignets peut on dire qu’on est allé à Bari, dit une affiche.

    Je m’éloigne un peu pour déguster mes beignets, qui sont ma foi fort bons, et je ne suis pas grand fan des beignets en général. Je passe devant une maison, des garçons dehors sont en habit médiéval, je me dis qu’il va y a voir un spectacle pour la saint Étienne? Ou que je l’ai raté? Il fait maintenant nuit noire mais les ruelles sont très bien éclairées. J’arrive sur une place où d’autres gens dans d’autres habits attendent. Je m’arrête et j’assiste quelque minutes plus tard à un spectacle de lancer de drapeaux, accompagné d’une petite troupe de joueurs de tambour. Un garçon dirige la troupe de lanceurs de drapeaux, un autre dirige la troupe de tambours. Il donne le rythme dans une sorte d’improvisation, de même que les drapeaux tournoient en rythme. Parfois, quelque jeunes s’assemblent en une petite pyramide et un des leur joue du tambour, soutenu par les autres. C’est à la fois très simple et amateur, et très bien fait. En tous cas, je n’avais jamais vu ça.

    La troupe de disperse légèrement, mais c’est en fait une procession qui commence. Des gens portent des flambeaux, il y a d’autres personnages costumés et je comprends quil s’agit d’une crèche vivante, qui va circuler dans la ville. Tout se monde arrive sur la place de la basilique San Nicola, et le spectacle continue. Puis la procession recommence et se dirige vers la mer. Il y a maintenant énormément de monde, même amassés sur le rampart de la ville. La procession traverse la rue et se dirige vers la plage. Il y a tellement de monde que je ne peut pas voir ce qu’il se passe, juste voir sur les écrans de téléphone qu’il y a une sorte de baptême du christ. Les rois mages portent un bac de petits pains qui sont bénis? Je contourne la scène et vient par la plage. Des gens sont dans l´eau avec des flambeaux, et maintenant la grande étoile dressée sur la plage est enflammée. C’est la fin de la cérémonie, les petits pains sont distribués. Je n’étais pas préparé! En fait, j’apprends que Bari est la patrie du Père Noël (Saint Nicolas), depuis que les reliques du saint ont été ramenées depuis Myre en Turquie au 11ème siècle. Et du coup on faite ici Noël dignement, du 6 décembre (fête de la saint Nicolas) au 6 janvier. J’ai de la chance d’être là !

    La précession de la saint Nicola

    Je retourne dans la vieille ville, et me fait une petite assiette d’orecchiette au ragu de cavallo. Ce sont de petites pates en forme… d’oreille, typiques des pouilles. Je fais un tour de la vielle ville, je découvre qu’il y a aussi de grandes places qui bordent presque la mer. Elles sont très animées avec toutes sortes de personnes de tous les âges. Bon enfant. J’adore ce genre d’ambiance.

    Je retourne à mon logement, passe par le Teatro Petruzzelli, dont la place est très bien décorée. Demain, mission « maillon rapide de chaîne ».

  • Puglia (Pouilles)

    C’est mon nouveau voyage en 2024! Le dernier de l’année. Je pars chercher le soleil et la chaleur. Pour changer de la grisaille parisienne. Et repartir en Italie, où je ne suis pas allé depuis deux ans et notre voyage en Lombardie et Vénétie (ouah, quels souvenirs!). Mais cette fois dans une région du sud, que je ne connais pas. Dans le talon de la botte.

    À priori la météo est prometteuse en termes d’ensoleillement.

    Qu’est ce que je vais chercher là bas, outre le soleil et la chaleur? Le dépaysement bien sûr, la beauté du bord de mer, les truli, le sud de l’Europe, et les petits villages italiens qui me plaisent tant. La nourriture réputée, et les sodas à l’orange que j’avais adorés sur le Tuscany trail. Et puis tout ce que je cherche dans mes voyages à vélo, l’exploration, l’aventure, les rencontres, l’inconnu. Comme dit Jean Gabin à Suzanne Flon ébahie dans Un singe en hiver, « je n’ai pas eu ma part d’imprévu ».

    Et puis aussi, la gare de Bari, qui avait plu à Robert dans Sur la route de Madison. Ce qui avait tant étonné Francesca. Ceux qui me connaissent bien savent que c’est un de mes films préférés. Ce qui les étonnent tous. Et pourtant je pense que beaucoup d’hommes voudraient qu’une femme les regarde comme Francesca regarde Robert.

    Je dois d’avoir vu ce film à mon ami Dominique. Il me dis un jour qu’il allait voir un film avec sa copine « un gros mélo, de Clint Eastwood, avec de la musique d’Ahmad Jamal ». C’est vrai , mais aussi des chansons biens sirupeuses de Johnny Hartmann. C’était en 1995.

    Vais je trouver ce restaurant au store rayé, en face de la gare?

  • Retour sur le sujet du matériel (l’éternel retour)

    Aujourd’hui, je suis tombé sur un article du journal Single Tracks, à propos de quelque matériel pratique à acheter pour le bikepacking, et actuellement en promotion. Au passage, ce journal est intéressant, pas autant que bikepacking.com qui reste pour moi la référence, mais quand même de temps en temps, il y a des articles sympa.

    Celui d’aujourd’hui est à propos de quelque basiques, et ça me donne l’occasion de revenir sur ces basiques. Nous sommes fin octobre, c’est un peu la fin de la saison du vélo (sauf pour les sauvages du Bikepacking qui roulent par tous les temps, ou à moins de voyager loin) et cela donne un peu de temps pour faire des bilans et préparer les futurs voyages.

    Alors ces incontournables sont ils, vraiment, incontournables?

    La frontale

    Pour moi en effet une frontale est obligatoire. Meme si vous allez à l’hotel le soir, avoir une petite lampe frontale est hyper utile.

    Il y a néanmoins pour moi deux types de frontale:

    • les frontales pour le soir au campement (dans la tente), ou même en ville si ce n’est pas éclairé en sortant du resto (de + en + souvent).
    • Les frontales pour s’éclairer sur le vélo

    Les deux sont très différentes. Pour faire court, la première sera pas chère, légère, petite et peu lumineuse, la seconde vous permettra de vous diriger dans la nuit noire à vélo et sera donc beaucoup plus puissante. Elle viendra en plus de la lumière sur le vélo, et vous permettra par exemple, en tournant la tête, d’éclairer la sortie de virage sur une route avec des virages en épingle, alors que la lumière du vélo éclairera toujours devant le vélo. C’est du vécu, croyez moi.

    Pour la première, encore une fois Decathlon vend des lampes très peu cher, qui font le job, pour 10€ environ. Ce serait bête de s’en priver. Pour la seconde, prévoir plusieurs dizaines d’euro et un minimum de 200Lumens, mais plutôt 500Lm. Dans les deux cas, préférer une recharge par cable USB plutôt que par batterie externe, voire chargeur propriétaire dédié de la batterie (j’ai vu ça).

    Vous pouvez emmener les deux, c’est ce que je fais.

    La chemise en flanelle

    Bon alors je ne vais pas me lancer sur le sujet de l’habillement en bikepacking, ça m’emmenerait trop loin, mais c’est un sujet à traiter néanmoins. Pensez seulement à Saison, Climat, Poids, Encombrement, et vous avez de quoi faire une thèse sur le sujet.

    Le porte bagage

    La encore, sujet dédié : porte bagage avec sacoches ou bien sacoche de selle, cadre, cintre? Plus facile comme sujet à mon avis mais quand même demande un article spécifique.

    La tente (ou le bivi)

    Alors perso, je n’ai jamais rencontré personne utilisant un bivi. Je rappelle qu’un bivi est en gros un sursac de couchage, avec de l’espace pour la tête (pour respirer). On y met à l’intérieur le matelas gonflable et le sac de couchage (et l’oreiller). L’intéret premier est le poids inférieur. La tente, normalement tout le monde connait.

    En bikepacking, le mantra est normalement léger-peu encombrant. Ca veut dire bivi, ou tente ultra légère (UL). Ultra légère veut dire autour de 1kg, ou moins. Pour moi, un bivi doit faire moins de 500g, sinon autant prendre une tente, on y gagne en espace.

    Personnellement, j’ai une tente Big Agnès Fly Creek 2 places. Il existe une version bikepacking avec des arceaux courts pour ranger la tente dans un sac de cintre par exemple (la mienne est d’ailleurs en promo actuellement sur le site Big agnès à 280$). J’en suis très content, elle fait un peu plus d’un kilo. Il faut quand même faire attention, ultra léger veut dire un peu fragile. Les zips en particulier sont à manipuler doucement. Pour moi, le poids pour une tente est la priorité, avec le prix! Il existe des versions avec arceaux carbone, tissu de plus faible grammage, mais alors ça peut passer du simple au double.

    Pour un bivi, apparemment, il y a deux modèles à moins de 500g, sur le site Aventure nordique, des marques Outdoor Research ou Sierra Designs (qui fait aussi des tentes UL).

    Ca me tente bien d’essayer un jour le bivi, les avantages sont a priori le poids bien sûr, mais aussi la simplicité et la vitesse de l’installation. Les inconvénients que j’imagine sont l’aspect faible espace disponible, et la condensation plus importante. Peut être d’abord dans de bonnes conditions, sur une nuit en plein été?

    Le vélo

    A ben oui le vélo en bikepacking, c’est important. Non, sérieux le Trek Farley 9 proposé est un très beau vélo, peut être le seul typé réellement voyage, avec ses deux porte-bagages. Mais bon ça c’est une vrai sujet d’article dédié bien sûr. Vous connaissez mon choix : un gravel, en carbone. J’y reviendrai.

    Le filtre à eau

    C’est, pour nous européens, superflu, à moins de trainer dans des déserts en Espagne en été par exemple. En Europe, l’eau est disponible partout pour autant qu’on y pense un minimum à l’avance.

    Mais si vous changez de continent, dans des régions désertiques, alors je pense que ça doit être utile.

    Le food pouch

    Personnellement, je n’en ai pas. Vous savez c’est ce petit sac, en général d’un litre max, qui se fixe dans le coin de la potence et du guidon. Certains en mettent deux de part et d’autre de la potence. On peut y mettre pas mal de choses. C’est surement très pratique, mais voilà faut se limiter en espace et en poids, sinon, on peut aussi prendre une remorque. Personnellement je préfère une sacoche sur le dessus du tube de cadre horizontal, qui me parait offrir une meilleur accessibilité car moins profond. Mais je comprends le concept, d’ailleurs certains ont les deux :

    Le gilet sans manche coupe vent

    Alors j’étais dubitatif, et puis j’en ai acheté un chez Gorewear, et j’en suis très content. D’abord l’encombrement est très réduit, la taille d’un poing serré. Ca pèse très peu. Surtout, ça ne fait pas double emploi avec une veste de pluie. C’est juste que par temps frais, mais pas froid, avec du vent ou de la vitesse, ça evite la petite fraicheur qui vient de la transpiration. Les anciens mettaient du papier journal sous le maillot, je pense que c’est la version moderne du papier journal. Sur le mien, seulement l’avant est coupe vent, l’arrière est en mesh donc ça ne tiens absolument pas chaud. Donc oui je conseille le gilet sans manche coupe vent.

    La presse à café

    Alors dans la rubrique « glampacking » (emmener un article glamour en bikepacking), la presse à café, c’est un choix possible. Il faudra quand même ajouter la popotte avec le réchaud, et le café (moulu?), mais pourquoi pas? Personnellement, je préfère dans cette rubrique, la chaise pliante Helinox Chair Zero, qui fait seulement 500g, ou le tabouret tripod, encore plus léger, mais plus fragile?

    Le Talkie Walkie satellite

    Imaginez, vous êtes dans le désert, il fait 50°c, vous avez crevé des deux roues, vous n’avez plus d’eau, le plus proche ravitaillement est à 200km, et des bêtes féroces menacent de vous attaquer. Qu’est ce que vous faites? Eh bien vous êtes bien content d’avoir chargé votre talkie walkie satellite pour appeler au secours. Ou bien, plus simplement, vous voulez appeler votre chérie.e. Ah ben oui, il y a les portables en général. Bon donc, sans intérêt.

    La batterie de recharge

    Je passe le second article sur un porte-bagage, la veste aussi c’est dans la rubrique habillement à venir, et je m’arrête sur la batterie pour la recharge des appareils, ou power bank. Alors ça oui! C’est indispensable. Pensez que vous allez emmener un téléphone, un gps de vélo ou une montre ou les deux, deux lampes sur le vélo, une voire deux frontales, peut être une action cam (gopro), et pour les plus fous un appareil photo reflex, un camescope, une tablette. Donc il va falloir recharger tout ça et peut être meme dans la journée, car la nuit il faut dormir et ne pas recharger les appareils les uns après les autres.

    La vraie question, c’est d’ailleurs peut être, non pas « dois je emmener une batterie? », mais plutôt « quelle batterie dois je emmener, quelle capacité? ».

    Il y a en gros 3 capacités possibles sachant que la question va être en fonction du rapport capacité/poids, voire prix. 5000, 10000 ou 20000mA. Plus c’est gros plus ça charge et plus c’est lourd et encombrant.

    Personnellement j’en ai deux différentes:

    • une de 5000mA, qui me fait deux ou trois recharges d’iPhone
    • une de 20000mA, qui est si costaud que je ne sais pas sa capacité de recharge, mais probablement proche de 10 recharges

    Pourquoi? Parce que j’avais la petite, très bien, et puis je suis parti en hivers 2020 pour 12 jours le long de la Méditerranée. 2020 rappelez vous c’était couvre feu, magasin de première nécessité ouverts seulement, donc impossible de recharger dans la journée dans un bar ou restaurant, et difficilement le soir sauf à l’hôtel. Mais pas tous les appareils (ou alors faut pas dormir ou avoir 12 chargeurs!). Donc ça m’a bien pris la tête, et en rentrant j’ai acheté la seconde batterie. Honnêtement, je m’en suis rarement servi. Elle est très bien mais elle est lourde. Je l’emmène parfois, mais vu que je vais en fait assez souvent à l’hôtel ou en b&b, je peux recharger, donc la petite batterie me suffit.

    Peut être que l’idéal serait deux petites batteries de 5000mA. Si je repartais de rien, je pense que c’est la solution que je prendrais. Mais ne négligez surtout pas ce point. Surtout si vous faites beaucoup de bivouac ou camping, vous aurez sûrement des soucis de recharge. Et les soucis, ceux qu’on peut prévoir, ce n’est pas ceux dont on veut s’occuper. Il y a assez de ceux qu’on n’a pas prévu. Je ne saurais que trop vous conseiller de mettre en place une routine de recharge de vos appareils. Et de savoir à l’avance à quelle vitesse ils se déchargent. Certains tiennent un jour, ou moins, certains plusieurs jours. Certains appareils sont indispensables donc vous devez prévoir de les avoirs toujours chargés pour la journée, au minimum, voire plusieurs jours. À savoir (avec la raison) :

    • Le téléphone (pour appeler en cas de problème, sécurité)
    • Le GPS (pour vous diriger, sécurité)
    • les lumières (pour être vu, sécurité)
    • Les frontales (pour voir, sécurité)

    Ça fait quatre appareils, pour une raison de SÉCURITÉ. Je ne parle même pas de GoPro ou appareil photo. Bon je sens venir l’article dédié à la recharge…

    Batterie? Indispensable!

    Ce que j’aime dans l’article de Single Track, ce sont les câbles intégrés dans la batterie. Ah les câbles! Micro USB, USB C, Apple Lightning, Garmin Watch ! Le bonheur des « standards ». J’y reviendrais.

    Et sinon, pour toi, c’est quoi les autres indispensables?

    (J’adore faire un interview de moi même.)

    Alors, les outils, les pièces de rechange, et les pneus, tubeless ou chambre à air.

    Pneus. J’ai un avis bien sûr, mais j’ai un souvenir de crevaison, deux en fait.

    Le premier, c’est un souvenir de crevaison dans le sud ouest, près de Leucate. Crevaison le soir au bivouac, un vent de malade au petit matin, et donc pas facile d’identifier la localisation du trou en écoutant le souffle de l’air qui sort de la chambre à air. (Immédiatement je sens l’article dédié à la crevaison). Donc plutôt tubeless.

    Mais je me souviens aussi de cette sortie où le fond de jante a craqué, donc chambre à air… ou ce trou si gros que le liquide préventif n’arrivais pas à le boucher (et qui a souillé mon cadre). Donc plutôt chambre à air.

    Bref, attendez vous à des galères de pneus.

    Les pièces de rechange. Il n’y en a pas tant que ça, rassurez vous.

    La patte de dérailleur. C’est une pièce, en général spécifique à votre vélo, qui permet en cas de choc sur le dérailleur, de casser et d’éviter la casse du dérailleur. L’idée est qu’une patte de dérailleur coûte moins cher qu’un dérailleur.

    Ce n’est pas faux. Sauf que trouver un magasin de vélo, en France ou en Europe, qui aura votre dérailleur en stock, c’est hyper facile, alors que trouver une pâte de dérailleur pour votre vélo spécifiquement, c’est mission impossible.

    Donc patte de dérailleur, oui. Quoi d’autre? Des rayons. Oui, mais moi je n’en ai pas parce que c’est spécifique à ma roue et les magasins de vélo n’en proposent même pas. il paraît que quand un rayon casse, d’autres rayons cassent ensuite. Probablement. Mais ça ne m’est jamais arrivé. Alors que la patte de dérailleur, oui.

    Et vous vos indispensables, c’est quoi?

  • La Moselle, le bilan matos

    Ce n’est pas souvent que je fais un bilan matos, un bilan tout court d’ailleurs. Surtout en milieu de voyage. Mais j’ai les idées fraîches, et si j’attend la fin, je risque de ne pas prendre le temps.

    Ça fait pas mal d’années maintenant que je voyage à vélo mais je n’ai toujours pas de liste toute prête, et je me pose toujours la question sur ce que j’emmène. Y en a marre, surtout que j’ai emmené trop de choses. Rappel, encore plus valable qu’en randonnée à pied : on ne prend que ce qui sert vraiment. On peut acheter en cours de route si besoin. On peut (doit) laver de toutes façons. Donc voici ma liste pour la prochaine fois, que je mettrai à jour à l’arrivée. C’est une liste pour un voyage en été en Europe centrale, ça peut un peu changer si la destination est plus nordique ou plus océanique. Aussi je suis à l’hôtel, mais je ne pense pas que ça influe sur la liste. Enfin, mis à part le couchage bien sûr. En bivouac, j’ai bien sûr la tente, le duvet et le matelas. Ah oui, aussi, la durée du voyage n’a aucune influence sur la liste, ou presque; pour une semaine ou deux semaines, c’est pareil.

    Une bonne pratique : à la fin, lors du déballage, faire le point sur ce que vous n’avez pas utilisé. Peut être que la prochaine fois il ne faudra pas l’emmener.

    Vêtements

    Il faut avoir :

    • Pour le vélo:
      • Deux maillots légers
      • Un cuissard
      • Un maillot manches longues
      • Un ou deux sous maillots
      • Deux paires de chaussettes
      • Un pull chaud mais léger
      • Un imperméable
      • Un pantalon de pluie (à confirmer)
      • Une paire de gants
      • Une casquette
      • Une paire de lunettes de soleil
    • Pour le soir (en ville)
      • Un pantalon
      • Un short
      • Un, voire deux maillots manches courtes
      • Une chemise manches longues
      • Deux slips
      • Une paire de chaussures très légères mais permettant de marcher longtemps (bon maintient), pour les visites

    Remarques

    • Le pull chaud sera le plus chaud et léger et packable possible. Ça peut coûter cher. Moi j’ai craqué sur un Castelli en polartec alpha…
    • Je lave la tenue de vélo tous les jours. Ça sèche sans problème, et la fréquence rapide permet de passer un minimum de temps au lavage, le linge n’étant pas très sale.

    Matériel

    • Multi-tool
    • Rustines and co
    • Pompe à vélo
    • Pince pour démonter une chaîne
    • Maillons de chaîne
    • Patte de dérailleur de rechange
    • Huile de chaîne
    • Liquide préventif si tubeless
    • Une chambre à air de rechange si tubeless (voire aussi si pas tubeless)
    • Un chiffon
    • Un rouleau de bande adhésive (super solide, super adhésif). Très utile pour réparer tout un tas de choses.
    • Une paire de gants latex
    • Un antivol
    • Trois câbles de recharge à différent formats (USB C, micro USB, Lightning)
    • Un chargeur multi-câbles USB
    • Un téléphone
    • Un gps de vélo
    • Une batterie de recharge, voire deux batteries
    • Lumières avant et arrière
    • Un sifflet
    • Un couteau
    • Une cuillère
    • Des sacs plastiques à glissière
    • Du petit matériel (sangles, corde,…). Attention pas trop!
    • Une housse de voyage pour le vélo démonté dans le train (cousue main)
    • Crème solaire
    • Baume lèvres
    • Barres énergétiques, ou fruits secs et noix

    Ce que j’emmène de superflu

    • Un drone
    • Une GoPro, sans perche, mais une fixation de bouche.

    Ce que je n’emmène pas

    • Un appareil photo avec plusieurs objectifs (quoique je l’ai déjà fait)

    Ce que j’avais emmené en plus lors de ce voyage (et que je n’aurais pas dû prendre)

    • Deux maillots vélos
    • Une paire de chaussettes
    • Deux maillots pour la ville

    Variante demi saison ou version bivouac

    Évidemment, cette liste varie un peu si je pars en bivouac, ou si le voyage est en demi saison. Ça sera le sujet d’un prochain article!

    La bagagerie

    Je n’ai pas changé depuis longtemps mon dispositif, dans le cas où je ne prends pas de couchage :

    • Sur le cintre : un Ortlieb Ultimate. J’y place le drone et des bricoles
    • Sur le tube de cadre : une longue sacoche Apidura Racing, plus pratique et volumineuse qu’une sacoche classique. J’y met un peu de nourriture, mais surtout ma GoPro, le baume à lèvres, parfois les lumières, le téléphone.
    • Dans le cadre : un sac de cadre complet apidura. J’y mets tous le materiel.
    • Petite sacoche apidura sous le tube diagonal pour la nourriture
    • Sacoche de selle apidura pour tout les vêtements

    Le vélo démonté dans le train

    On commence à avoir pas mal d’expérience avec nos houses de vélos. Valerie a un nouveau vélo, avec un guidon plat beaucoup plus large, une nouvelle housse basée sur l’ancien vélo. Le tout s’accorde à peu près, même si la housse a été faite pour son autre vélo. Bon point!

    Vélos démonté sous housse, en gare de Koblenz

    A noter que nous avons pris un ICE entre Sarrebruck et Paris, qui n’avait pas d’espace vélo. Nous avions réservé dans la dernière voiture, en première classe, et avons pu mettre nos vélos dans la plateforme à l’entrée du wagon. Sans gêner personne, même si on bloquait un peu l’entrée d’un local technique. Mais on n’a pas eu de problème. À retenir.

    A noter qu’une petite sangle ou tendeur permet d’assurer les vélos dans le train, quand il n’y a rien de disponible à bord du train.

    Vos commentaires sont les bienvenus.

  • La Moselle, troisième partie

    Des vignes, des vignes, des vignes.

    Les jours suivant vont être dans le cœur de la Moselle allemande. La Mozel devrais je dire. Avec des vignes plantées sur les pentes des coteaux de la rivière. Partout. Et sur des pentes très raides allant probablement à plus de 60° parfois. On se demande alors comment ces vignes, par ailleurs avec des plans assez hauts, plus de deux mètres, peuvent être taillés et entretenus. On voit quelque tracteurs très étroits qui passent entre les rangées de pieds de vigne, et escalade les coteaux pour soit épandre les produits soit probablement tailler les plants. Mais sûrement le travail doit aussi être très manuel.

    La Moselle entame la suite de ses méandres. Les virages sont assez larges, mais la courbe est suffisamment serrée pour être devinés à l’œil nu. Cela donne des paysages très beaux de mon point de vue. En particulier à vélo, c’est hyper sympa, avec la vitesse, de couvrir un virage en quelques minutes. Et ça romp aussi la monotonie qu’on pourrait avoir sans tous ses virages. C’est ça qui fait, en particulier, la beauté de ce parcours. Il fait maintenant très beau temps, ce n’est pas sans augmenter le plaisir. C’est ensuite une série de petits villages de part et d’autre de la rivière.

    Cochem

    Le noeud touristique de la Moselle allemande. Avec son château, le Reichsburg Cochem, construit au détruit par Louis XIV, comme beaucoup de château de la région, mais reconstruit au 19eme siècle. On monte à pied par un petit chemin très raide, et les non sportifs sont bannis du trajet.

    Que garder de ce château? D’abord la reconstruction et l’entretien excellent. Ensuite, la vue magnifique sur la Moselle. Des boiseries, des plafonds peints. C’est un château médiéval, et je n’en ai pas visité depuis longtemps, et sûrement pas dans un si bon état.

    Le château d’Eltz

    Nous faisons une petite étape depuis Cochem, une vingtaine de kilomètres, pour atteindre Moselkern, afin de visiter le château d’Eltz. Il fait si chaud que bien qu’on soit arrivés assez tôt, nous décidons de reporter la visite au lendemain matin à la fraîche. L’hôtel que nous avons réservé est en dehors de la vallée de la Moselle, dans la vallée de la rivière Eltz (micro rivière comparée à la Moselle). Il faut quitter la route et faire quelques kilomètres dans une forêt qui nous rafraîchis. On se relaxe du coup à l’hôtel. On y prend aussi un dîner simple et unique pour tout le monde : soupe à la tomate, porc en sauce avec légumes et gnocchis, et crêpe au chocolat et à la crème anglaise. Assorti d’un verre de Riesling bien sûr.

    C’est donc le lendemain qu’on monte au château, il faut à peu près une heure de marche. Ce château est un château privé, qui appartient à la famille Eltz encore aujourd’hui. Donc les photos de l’intérieur et les drones sont interdits. Dommage, je ne pourrais pas vous faire profiter des formidables plafond et murs peints de l’une des pièces.

    Koblenz

    La dernière étape nous conduit à Koblenz, notre destination finale. Il fait extrêmement chaud. Nous longeons successivement une route et une voie ferrée, et traversons quelques villages assez mignons comme Kobern-Gondorf.

    Kobern-Gondorf

    Il y a pas mal de petits châteaux sur les coteaux, mais tous plus ou moins en ruine.

    Finalement nous arrivons à Koblenz. L’entrée à vélo dans la ville est, comme toujours avec les villes importantes, compliquée. On se perd en chemin et nous prenons tous les deux des routes différentes, menés par nos gps différents : Valérie continuant à longer la Moselle, moi rentrant dans le centre ville. J’arrive sur une très belle place, où je termine de tourner le film de notre voyage, avec la musique d’il était une fois dans l’Ouest jouée par une musicienne sous un porche, avec une sorte de petite harpe horizontale.

    Nous prenons possession de notre location pour trois nuits, pour profiter de la ville.

    C’était un beau voyage, finalement varié, dans une région quasiment fréquentée par des allemands. On aura vu très peu de touristes autres, quelques français bien évidemment. Mais très peu.

    La ville de Koblenz

    Koblenz, en Latin Confluentes, est le lieu de rencontre de la Moselle et du Rhin. C’est d’ailleurs la deuxième fois qu’on se retrouve au bord du Rhin cette année, après notre voyage en Alsace au printemps. la ville fait partie de la Rhénanie-Palatinat, région qui a appartenu aux francs après la mort de Charlemagne et contestée ensuite par les français à l’époque moderne. C’est une région cousine en quelques sortes.

    Cette ville est au mois d’août très calme, mais quand même suffisamment animée. Le centre pavé, il est entièrement piétonnier. ville en partie encore ancien est très agréable. On y trouve en particulier le plus grand magasin de vélos que j’ai jamais vu. Fahrrad XXL Franz. Rien que ça. Peut être deux cents vélos sont visibles. J’y trouve un bonnet d’été que jamais je n’aurais trouvé en France. 90% des vélos sont des vélos électriques. Quelques vélos de ville ou Gravel, quasi pas de vélos de route.

    Il n’y a pas grand chose à voir dans Koblenz. Nous avons pris le téléphérique 3S qui mène à la forteresse qui se trouve de l’autre côté du Rhin, la Forteresse d’Ehrenbreitstein. C’est maintenant une fondation culturelle avec plusieurs expositions temporaires. Elle donne surtout l’occasion d’avoir une vue magnifique sur le confluent.

    Le dernier jour, je fais une petite visite d’un château du Rhin, le Marksburg. Le seul château du Rhin qui ne fut jamais détruit.

    Et comme de bien entendu, nous finissons notre séjour dans un très bon restaurant que j’avais réservé avant de partir, et qui s’avère être d’inspiration très largement française. Au menu : pâte en croûte et coquilles Saint-Jacques et épinards au beurre blanc, un trio de veau avec langue et ris, assortis d’une excellente purée, et une crêpe Suzette en dessert. Un délice. Riesling et Weißburgunder en accompagnement bien sûr.