Ce voyage a été mon plus long voyage à vélo à ce jour. Plus de 1000km, 10000m de dénivelé, trois semaines. Qu’est ce que j’en retiens?
La météo
J’ai eu une chance énorme, j’ai eu trois semaines de beau temps. Seulement un orage, un soir, en dernière semaine. Quelques journées grises, mais jamais complètement. C’est exceptionnel pour la Bretagne. Et j’ai eu un seul jour vraiment chaud au fond de la rade de Brest. Ça m’a permis de partir à l’heure que je voulais, de finir à l’heure que je voulais, et profiter de journées complètes pour pédaler et visiter. Et de profiter de la très belle lumière bretonne.
Le partie physique
C’était physiquement difficile, en particulier les dix premiers jours, dans le côtes d’Armor. Jusqu’à Roscoff. J’ai eu mal au genou dès le début. D’abord une gêne légère, puis une gêne plus grande. J’ai pris des anti-inflammatoires dès le deuxième jour, j’ai même doublé la dose prescrite, et je me suis demandé si j’allais pouvoir continuer au bout de 4-5 jours. Ca a forcément miné un peu mon moral, je me suis mis à gamberger pas mal (je ne suis plus capable de faire ça, je suis trop vieux,…). La pause à Santec m’a fait vraiment du bien, et puis le Finistère est arrivé, et le relief s’est adouci. Et mon mal au genou s’est lentement atténué et a carrément disparu en dernière semaine. Je pense que c’est un voyage exigeant physiquement, et mérite un petit entraînement physique avant de partir. Quand je fait le bilan du dénivelé parcouru, j’arrive à 10000m de dénivelé cumulé, alors que l’altitude maximum de tout le voyage, hors Menez-Hom, était de 150m!
La partie vélo et bagages
Rien à dire, j’avais tout le bon matériel, je n’ai rien regretté et rien ne m’a manqué, à part une petite pochette me permettant d’avoir mon appareil photo à portée de main, plutôt que dans mon sac à dos. La partie électronique, avec tous mes appareils à recharger (téléphone, compteur GPS, appareil photo, caméra, drone, montre, lumières et donc batteries) est toujours source de charge mentale importante. Trop importante. À méditer, soit ajouter un panneau solaire, mais je doute du rendement, soit une dynamo dans le moyeu de roue avant. Soit à simplifier encore.
Sinon, il y a eu un peu de casse matériel, mais les deux fois je ne pense pas que c’était évitable, ou bien qu’il s’agit des conséquences d’un manque de préparation du vélo. Je pense que c’est soit la malchance (patte de dérailleur arrière), soit l’usure normale des composants (dérailleur avant). Mon vélo a 6 ans maintenant, et doit cumuler dans les 25000km minimum. L’avenir dira si je dois changer de vélo.
Le couchage
C’est mon premier voyage 100% camping. Ce n’est pas vraiment un choix, sachant que c’est difficile de planifier toutes les étapes d’un voyage de 3 semaines, il peut y avoir des aléas, on l’a vu, qui peuvent casser la planification. Et il n’y avait cette année aucun hôtel ou gîte disponible le jour même, tout était réservé en Bretagne. Et même les campings étaient complets. Heureusement il y a toujours une place pour les randonneurs sur le GR34 et les cyclistes. Parmi tous les campings que j’ai fait, je suis arrivé à la conclusion que les campings municipaux sont le mieux. Loin des usines à touristes que sont les grands campings multi-étoilés qui font de l’hôtellerie de plein-air.
En terme de matériel, c’est rodé maintenant, y compris la manière de me retourner quand je me réveille dans la nuit. La tente en particulier est au top. Juste, c’est quand même long de s’installer le soir et désinstaller le matin.
Mon camping préféré? Le camping du Seillon, au fond de la rade de Brest. Très bien placé, gérants très sympa. Mention pour le camping du Portez, aussi en rade de Brest, l’espace campeur est bien mieux que les emplacements pour camping car. Et le camping de l’île de Bréhat…
La partie Bretagne
Pour un vrai tour de Bretagne par la côte, il faut compter à mon avis plus que 3 semaines, 4 voire 5 semaines sont nécessaires. J’ai été un peu frustré de ne pas pouvoir aller en presqu’île de Crozon, d’aller à Quimper, d’aller à la pointe de Penmarc’h. De mieux visiter le golfe du Morbihan et le Morbihan en général, que je connais moins que le reste. Ce sera d’autant plus une raison d’y retourner. Mais ce voyage n’était pas un voyage découverte comme les précédents. Mais plutôt un voyage de pèlerinage sur les lieux que j’avais déjà visités, il y a très longtemps. Une sorte de Pardon breton, en somme.
Le récit du voyage
Il me semble que je n’ai pas parlé beaucoup de la Bretagne, finalement, dans ce récit de voyage. Mais que j’ai plutôt parlé de moi en Bretagne. Une sorte de tour de moi en Bretagne. Ma Bretagne. C’était agréable de revenir sur ces terres, de raconter à la fois mon histoire sur ces terres, et l’histoire de l’histoire. J’y ai pris beaucoup de plaisir, ce n’était pas prévu comme ça, et j’espère que ce récit vous a plu si vous l’avez suivi. Il est aussi fait pour vous.
Le mot final
Voyager à vélo, en autonomie, est une expérience vivifiante. Je ne peux que vous recommander, si vous avez un minimum d’affection pour le vélo, à essayer, deux ou trois jours, de prendre votre vélo, un sac ou deux, et de partir, seul ou à plusieurs, à la découverte d’une région, même autour de chez vous. Je ne veux pas faire de grand discours sur notre époque ou nos existences connectées et sédentaires, mais se sentir capable, tout seul, en totale liberté, de visiter des lieux inconnus et de faire des tas de rencontres très souvent enrichissantes est une expérience irremplaçable à mes yeux. Même en vélo électrique si vous voulez. La France est un pays avec un réseau de train incroyable, les distances sont courtes, et les endroits où loger innombrables. Si vous cherchez un conseiller, vous savez à qui vous adresser. J’ai rencontré énormément de gens en voyage à vélo cette fois-ci, peut être plus que jamais auparavant, et aucun ne m’a semblé fatigué, lassé, prêt à arrêter, ou à regretter. Aucun ni aucune. Il n’y a pas de petit voyage, il n’y a que de grandes découvertes. Et comme je dis toujours, à vélo, on est en décapotable.
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