Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Je n’ai plus beaucoup de temps

Il me reste trois jours, pour atteindre La Baule, terme de mon voyage. à peu près deux cent dix kilomètres, donc 70 par jour. C’est beaucoup. Ce voyage a déjà un parfum de fin. Que me reste-t-il à voir? Concarneau, ville hautement touristique, où j’étais allé enfant en vacances. Lorient où j’avais fait un stage en cabinet d’architecture navale (digitalisation de la conception des bateaux de pêche). J’y avais vu des dessinateurs sur table à dessin, qui utilisaient des règles en plastique flexibles pour former les courbes des coques de bateaux, fascinant. Mes amis Christine et Erwann, connus chez Joseph Gibert! Mais ils sont en vacances à Groix. Groix ou justement j’avais passé trois jours avec mon ami Dominique qui m’avait fait découvrir le mouvement des épis de blé qui ondulent avec le vent, la mer qui étincelle au soleil.

Il me reste aussi Carnac et ses alignements, que je n’ai jamais vus, le golfe du Morbihan, où j’étais allé avec Dominique et Rolf, un week end, la famille de sa copine avait une maison sur une île, et je me souviens qu’on s’était tapé là bas de gros délires. Peut être Pierre qui s’est fait construire une maison près du golfe du Morbihan. Et les marais salants de Guérande.

Beaucoup et peu de chose à la fois. Étrangement (?), le cœur n’y est plus tout à fait, l’envie d’aller vite et de clore ce voyage. Pas l’envie de rentrer, mais l’envie de finir. Donc je vais appuyer sur les pédales, et même avoir de plus en plus de sensations sur le vélo. D’abord je monte de plus en plus souvent en danseuse. Au lieu de monter au train, se mettre en danseuse permet de mettre plus de puissance dans le pédalage. On ne peut pas monter un col comme ça, mais ponctuellement ça détend les muscles, et surtout ça permet de passer une petite bosse rapidement, plutôt que de la subir. Ensuite je me mets à tirer sur les pédales, ce qui me permets de passer les bosses plus rapidement, voire même en accélérant! Ça veut dire que ma condition physique s’est améliorée grandement pendant ce voyage. Je précise que j’utilise des pédales automatiques, avec les chaussures adaptées. Ça veut dire que la chaussure est clipsée sur la pédale, et donc on peut non seulement appuyer sur la pédale, mais aussi tirer sur la pédale, en remontant le pied. J’ai ces pédales depuis l’achat de ce vélo, et je ne voudrais pas m’en passer. Mon matériel en général est optimisé et ça fait partir de mon envie de faire du vélo en voyage, que d’être optimisé et de pouvoir aller vite : mon vélo est en carbone, est nerveux mais aussi très léger, autour de 9kg. J’adore mon vélo. Ensuite j’ai le minimum de bagage, probablement autour de 8kg, et on me le fait souvent remarquer. « Quoi, vous n’avez que ça comme bagage? » « Mais elle est où la tente? » Le but pour moi est d’avoir le minimum de matériel, de se satisfaire de l’essentiel, du strict minimum. Pas de se mettre en danger, mais d’être en conditions de vie minimales. Et ça me permet d’être léger, et pouvoir continuer à avoir du plaisir à faire du vélo, presque comme sans bagages. Presque.

Je passe Fouesnant, ville très mignonne, puis Port La forêt. Arrivé à Concarneau, je prends encore une fois un bac, c’est sûrement le plus petit bateau que j’aurais pris. Je traverse la vieille ville, à pied, ce qui est une mauvaise idée vu le nombre de touristes. Cependant je découvre une partie de la ville fortifiée que je ne connaissais pas. J’enchaîne avec Pont-Aven, je pense aux galettes et à Jean-Pierre Marielle, mais je ne m’arrête pas. Puis Riec-sur-Belon, sans m’arrêter manger d’huîtres plates. Le temps est gris depuis l’orage de la veille, qui n’a pas fait beaucoup de dégât puisque j’étais au camping, où j’ai vécu une scène de loto mémorable. Je passe la rivière inconnue, La Laïta, qui sépare le Finistère du Morbihan. Le quatrième département de la Bretagne. Je continue et je passe à Ploemeur, découvrir la librairie Sillage des mes amis Christine et Erwann, j’arrive à Lorient et passe avenue de la Perrière. Où j’ai fait un stage en architecture navale. J’avais complètement oublié cette époque. Le quartier est un peu à l’abandon… c’est tout près de l’embarcadère pour traverser le Blavet, cette rivière qui borde Lorient. J’arrive quand le bateau va démarrer, je monte, il va à Locmiquélic. Ce n’est plus un petit bateau, mais carrément un bateau de transport municipal. Je rejoins le camping municipal de Port Louis. Je découvre cette ville, qui est minuscule mais très jolie, aux maisons en pierres, avec sa forteresse. Je « dîne » dans une baraque à frite sur le port, saucisson et rillettes de poisson. Séance écriture aussi, et c’est le patron qui ferme qui me met dehors. Une étape très roulante, 83km, mais quand même 717m de dénivelé!

Port Louis

En savoir plus sur Vélibre

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Commentaires

N’hésitez pas à partager vos impressions!