Nevers-Banyuls Jour 3

J’ai passé une bonne nuit chez Marie-Jeanne et Estelle. Petit déjeuner simple, avec Marc qui m’a raconté un peu sa vie. Retraité mais plein de projets. Un beau retraité. Marie-Jeanne travaille toujours et me donnera des échantillons de ses produits de bien-être. Je lui ferai un retour. Et Estelle passe un test PCR car elle part en voyage. Je me sens un peu intrus dans cette famille qui vaque à ses occupations quotidiennes. Ils avaient préparé un dîner hier soir, et nous avons dîné ensemble. J’adore ce genre de rencontre, qui n’arriverait jamais sinon. Rencontrer des gens différents, dans leur environnement, qui échangent une infime partie de leur vie avec moi. C’est un petit cadeau à chaque fois.

C’est le moment du départ. Marc me dit qu’il va me croiser entre Durtol et Orcines, et en effet, il me klaxonnera en passant alors que je suis arrêté pour manger un peu. Car j’attaque par la montée de Durtol jusqu’à Orcines. 10 km, 500m de dénivelé. Et en effet c’est raide. Je me mets vite fait en tee shirt, et monte à peu près en 1h 30, avec quelque passage à pied. Je remarque que quand la pente est vraiment raide, c’est quand on marche à côté du vélo en le tenant par les drops, les bras pliés, et le buste droit. essayez, vous verrez.

J’arrive à La Baraque, et décide de passer par la fond de l’arbre. Il doit toujours y avoir la boulangerie. En effet, elle est toujours là et il y a la queue. Je prends le menu cycliste et m’installe en face sur un banc en pierre. Je me suis rhabillé, y compris bonnet et gants. La tarte aux mirabelles est excellent, j’y retourne m’en acheter une deuxième part.

Puis je repars direction le col de Ceyssat. 250m de denivelé, 5km. Raide aussi. J’arrive au col de Ceyssat et la pluie commence à tomber. Je m’abrite sous un parasol sur la terrasse du restaurant. Il n’y a personne. Au bout d’un moment, un homme sort, et je lui demande si je peux rester un peu là pour me mettre à l’abri. Et il me dit non car il est en train de préparer la terrasse pour l’ouverture demain. Je n’y crois pas. Je reste un peu, puis voyant bien que je gêne, je prends la descente. La pluie continue à tomber, par moment très fort. Malgré la veste d’hiver, la veste imperméable, le bonnet, les gants longs, je suis frigorifié au bout de 100m. Mes chaussettes sont trempées au bout de 500m. Mes jambes tremblent de froid, je doit faire un effort pour les maintenir. Je m’arrête dans la descente. J’hésite entre La Bourboule et le Mont Dore. La première me parait un peu loin par ce temps là, le second un peu haut car il faut passer par le col du Guéry. Je choisit La Bourboule. Je reprends la descente. Toujours aussi froid. A mon avis il fait moins de 5 degrés. J’arrive à Ceyssat, et oblique vers Olby. La pluie se calme un peu, et comme je suis plus bas le froid est moins important. J’arrive à Olby, et constate qu’il y a pas mal de commerces. Une épicerie est en train s’ouvrir, et m’indique que le bar en face vend peut être du café. Je passe par la porte latérale et en effet la patronne sert un café, puis on discute un peu, pas mal, on plaisante à propos du village, mais nous sommes d’accord que pour la taille, le village a su rester vivant, car il y a tout plein de commerces, et même une école. Je prends un deuxième café. Ça fait du bien un peu de chaleur humaine.

Je repars et attaque la montée vers La Bourboule. Et sans comprendre comment, je me retrouve sur la route de Saint Bonnet d’Orcival. Là où mes parents avaient fait construire le chalet. Je reconnais les deux virages dans Pont des eaux. Incroyable. J’avais choisi de ne pas passer par là, ça faisait un détour, mais le destin m’y ramène. Entre temps la pluie s’est arrêtée et je monte, donc je me réchauffe très vite.

Ville jaques, puis Saint Bonnet. Je connais chaque virage de cette route. j’arrive au carrefour et m’arrête. J’hésite. Je descends quand même dans le village, et constate que rien n’a changé. Je vois le chalet au loin, le plus haut dans la pente. Devrais je y aller, pour voir, rencontrer le propriétaire? A quoi bon maintenant. Donc je repars. Je prends le balcon au dessus d’Orcival, je connais par Coeur cette vue sur la vallée. Je me sens hyper bien rechauffé, et je me dis que maintenant que je suis là, aller à la Bourboule n’est pas génial et que je peux aller directement au Mont Dore. J’aurais hésité toute la journée. Certes il y a le Guéry, à plus de 1200m, mais le temps s’est bien amélioré maintenant. Je change donc et prends la nouvelle direction. Je m’étonne d’être si bien, et dans la montée, bien que le temps soit très couvert, je me remets en tee shirt et gants courts. Ça grimpe sec mets cette fois-ci je ne descends pas de vélo. Cette route est tellement familière. Je passe Rouchaube, et ce fameux virage avec un talus à droite. En hiver, il peut y avoir deux mètres de neige ici. Voire même une congère car il se trouve a une sorte de petit col. Je revois ce virage quand j’étais enfant, le soleil illuminait la neige et cette congère me paraissait tellement haute! Je m’arrête sur une aire de repos. Pas très bien placée, en plein vent, je me demande qui peut bien s’arrêter là. Mais il y a le panorama sur la chaîne des puys, et c’est vrai que c’est beau. Les puys sont sortis de la brume, sauf le puy de dôme qui lui gardera son chapeau blanc. C’est quand même drôle d’être là, jamais je n’aurais pensé, 50 ans plus tôt, être là, en vélo, en provenance de Nevers!

Je me refroidit et je commence à avoir froid, aussi je repars. J’ai remis un kway par dessus le tee shirt. Un peu avant le col du Gu Érythrée, je m’arrête voir le panorama des roches Tullière et Sanadoire. Beaucoup d’émotions différentes devant ce panorama magnifique. Je n’ai jamais su laquelle était laquelle. Elles sont comme deux sœurs jumelles qu’on ne distingue pas. Et pourtant elles sont très différentes.

Je reprends la route et atteint facilement le lac du Guéry. 1260m. Je suis épaté. le lac, sous les nuages, est sinistre. Il y’a des plaques de neige sur les hauteurs. Et de la brume qui remonte le long des flancs. J’aurais peut être du remettre la veste pour la descente… Je fais le tour du lac, croise un petit groupe de promeneurs, les premiers depuis le col de Ceyssat. Faut pas trop traîner je sens que ça se refroidit de plus en plus.

Entre le Guéry et le Mont Dore, il y a neuf kilomètres, pratiquement tout en descente. j’ai réservé une chambre d’hôtel, juste avant le Guéry et je me sens un peu rassuré.

C’est une magnifique descente, large, rassurante, avec un excellent revêtement. Un régal, s’il ne faisait pas si froid. Et je suis étonné d’arriver si vite. La vue sur le Mont Dore est elle aussi familière, et c’est tout heureux que je rentre dans le bourg. Heureux d’être là, après une journée si riche en émotions de toutes sortes. Il fait 4 degrés en arrivant dans le village. La brume cache les pente du Sancy, mais je vois quand même de la neige sur les pentes. Je dois passer derrière demain! Bon, demain est un autre jour.


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