Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Première étape

Départ jour 1 de la Bretagne à vélo. Les amis, les amis, les amis! Quelle journée. D’abord j’ai très bien dormi et ça c’est cool. Je recommande le camping de la Sélune. La Sélune est un fleuve qui passe à Pontaubault. Oui techniquement c’est un fleuve, il se jette dans la mer. La Sélune est célèbre pour avoir été franchit par le général Patton. Néanmoins, ce ne sera pas l’événement de la journée, mais plutôt le passage au Mont Saint Michel. Départ sur une petite route, qui tournicote le long de l’estuaire. En deux minutes, c’est le bonheur. J’adore ce genre de route. J’ai devant moi plus d’un millier de kilomètres, mais le premier est déjà super enivrant. Le vélo est super vif, il réagit au moindre coup de pédale, il vire très bien malgré le poids à l’avant. En fait, je me dit qu’il ne faut pas grand chose pour me rendre heureux. Très vite la route se transforme en voie verte, qui va aller jusqu’au Mont. C’est la fin de la Veloscenie. Il y a pas mal de panneaux « le Mont Saint Michel », au cas où certains, un peu perdus, seraient venus là par hasard, passer des vacances tranquilles dans l’anonymat. C’est raté. La première chose qui me choque c’est la présence d’un nombre incroyable de cyclistes. Je crois n’avoir jamais vu une telle concentration. Et l’immense majorité sont des randonneurs. Des couples, des familles, parfois avec de jeunes enfants. Et pas tant que ça de vélo électriques. La France serait elle devenue une patrie de cyclistes? L’effet Pauline Ferrand-Prévot? Non, pas déjà ! À voir dans la durée si ça se confirme.

Le Mont se rapproche de plus en plus. C’est vraiment cool de se rapprocher lentement du Mont, à vélo, on a le temps de le voir, l’observer, voir les patis semés d’animaux (vous avez la réf?), les bottes de foin qui sèchent sous le soleil, les chenaux qui divaguent dans la lande. Il fait beau, et les couleurs sablées du mont et de la baie se confirment.

Je m’arrête à environ 1,5km pour faire un vol de drone. C’est long un kilomètre. Je m’arrête à 200m environ. Fait un tour. Mais je suis trop loin, je ne veux pas trop me rapprocher, non plus. La perspective est de toutes façons incroyable. Je rentre le drone et j’arrive à Beauvoir, le village sorte de camp de base pour le Mont. Je raconte ça comme ça, mais un vol de drone est un moment assez excitant. Un peu peur de perdre le drone, de manque de batterie, de ne pas faire les bons mouvements, de ne pas avoir la bonne lumière. Mélangée au plaisir d’une expérience unique, de voler, impossible à vivre autrement.

Direction le mont! À vélo, on a cette chance de pouvoir aller jusqu’au mont avec le vélo. On prend la même route que la navette, le pont qui passe au dessus de la presqu’île. Avec un long virage vers la gauche. Épique. Les trottoirs sont encombrés en cette période estivale. Étant quasiment le seul cycliste à passer à ce moment là, ça a un petit air d’arrivée d’étape du Tour de France à l’Alpe d’Huez. Arrivée au mont, c’est toujours impressionnant cette construction en pierre. La mer est basse, dommage, j’adore le moment où la mer remonte vers la terre. Les couleurs de la baie changent complètement, le sable est lentement remplacé par le bleu et le vert. Mais il est bien trop tôt pour cela. Je repars donc, il est midi, et le bar restaurant de la digue me tend les bras. J’achète deux babioles dont une part de flan (j’adore le flan!), de quoi boire car j’ai très soif, et monte sur la digue. Vue sur le mont. Les touristes n’ont pas encore déjeuner donc c’est assez calme malgré une baraque à frite avec de la musique 🙄. J’admire quand même la vue en mangeant. J’adore le Mont Saint Michel.

Je traverse le Couesnon, frontière naturelle entre la Normandie et la Bretagne. Mon voyage démarre ici. C’est parti! Mon itinéraire prend normalement un chemin qui longe la baie, mais il y a une barrière métallique qui empêche le passage. c’est un GR mais je n’ai pas envie de braver l’interdit. Je suis trop respectueux des règles pour la franchir. Je décide de faire un deuxième vol de drone d’ici. Un type qui passe à pied manque de marcher sur le drone que je suis en train de préparer. Il fait un tour puis revient vers moi. Il vient voir sur l’écran, regarde l’image, il n’est pas français, mais il dit « Bon…! ». Il reste les yeux fixés sur l’écran. Je lui tend la télécommande pour lui montrer, car je sens que ça lui plaît terriblement. « Bon! ». Je reprend la télécommande pour continuer le vol, mais je la garde entre nous deux, afin qu’il puisse voir le vol. Je bouge une manette légèrement, et le drone se déplace latéralement, doucement, de droite à gauche. Le mont défile sur l’écran. « Bon…! ». Il y a des moments que j’aimerais avoir pu enregistrer, la voix de cet homme, qui découvre un truc incroyable. Impossible à décrire. Mais je suis heureux de lui avoir fait ce plaisir.

Je prend la route vers Pontorson, ce n’est pas direct mais il n’y a pas tant d’autres choix. C’est en fait une zone de polders, entre le mont, Pontorson, et vers l’ouest presque vers Saint-Benoit-des-Ondes. C’est très plat et je traverse la zone quasiment déserte, a traversé les plantations maraîchères. Il fait très chaud. Je n’ai pas pris de casquette, ai je eu tort?

Et puis je rejoins une vélo route, c’est la vélo maritime, EuroVelo4, qui vient de Kiev et va à Morlaix. Donc je vais la suivre. Elle ressemble à la Veloscenie, le même genre de gravier très fin. Ombragée, c’est parfait avec cette chaleur. Je suis officiellement en Bretagne! Je rejoins le bord de la baie, il fait vraiment très chaud, et je décide de m’arrêter à Cherrueix. Un café avec terrasse sera parfait pour me reposer. Ce sera ma première crêpe beurre sucre. J’adore aussi m’arrêter dans les villages, prendre un petit café. Écouter, observer. Le jeune serveur très sympa me conseille d’aller à Saint-Suliac, qui est au bord de la rance. C’est en dehors de mon itinéraire mais bon, à voir.

L’itinéraire longe la baie, que je découvre. C’est très sauvage, je n’aurais pas cru. Une longue plage déserte, bordée de lande, c’est le festival des couleurs. Bleu, vert, jaune, brun, ciel bleu avec nuages. Un millefeuille de couleurs.

Je vais au camping de la pointe du Grouin. J’ai appelé, c’est complet, mais je vais tenter ma chance. Je traverse Cancale, par le haut. J’étais venu il y a quelques années en télétravail, à la sortie du premier confinement. C’était génial. Nous avions loué avec des amis un appartement dans une maison, en étage. Avec un balcon en fer forgé, orné d’hippocampes. Quand les propriétaires ont appris que j’étais en télétravail, ils m’ont proposé de me prêter gratuitement un studio au rez de chaussée, le wifi serait meilleur. Le studio donnait sur la baie de Cancale, face à la mer. Une très belle semaine de travail, où je sortait faire des pauses sur le quai, et fumer des cigarettes. À la fin nous sommes allés visiter le Mont Saint Michel, il n’y avait personne. Nous devions être dix en tout à visiter la basilique. Un très bon souvenir !

Cancale

J’arrive au camping, j’attends un peu, et le gérant, très sympa, me trouve une place dans un coin au bout du camping. Une place de dépannage, me dit il. Nous sommes quelques tentes sur une fine langue de terre, sur une falaise avec vue imprenable sur les îles de Cancale. Je veux bien prendre un emplacement de dépannage comme ça tous les jours!

Vue du camping sur les îles de Cancale

Une très belle journée!


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Commentaires

2 réponses à “Première étape”

  1. Avatar de Fenies

    Fabuleux et délicieux ! Sinon, trouve toi quand même une casquette, sinon on va croire que c’est parce qu’il pleut souvent en Bretagne, que tu n’en a pas prise…

    1. Avatar de François

      Mais j’ai une charlotte sous le casque! Un achat l’année dernière en Allemagne, dans le plus grand magasin de vélo que j’ai vu de ma vie probablement. Et puis c’est vrai qu’il pleut souvent en Bretagne. Tiens, il a plu cette nuit…

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