Taranto-Bari

J’ai finalement décidé de rentrer à Bari à vélo. j’ai pas mal hésité, dès la préparation, je me disais que je pourrais rentrer en train. Pour deux raisons :

  • Il y a pas mal de dénivelé pour passer de Taranto à Bari, il faut traverser un petit plateau culminant à 400m, et en Italie, ils ne s’embarrassent pas avec les côtes en lacets, je le sais, ils montent assez droit
  • Je voulais tester le train dans les pouilles, voir ce que c’est qu’un petit train de campagne.

Et puis après une conversation avec ma fille, je me suis dit que c’était probablement mieux à vélo. Et je ne le regretterai pas. Merci Juliette!

La sortie de Taranto est pire que l’arrivée. Ah oui, au fait, j’ai zappé Taranto. Peut être ai je raté quelque chose, mais on ne peut pas tout faire et finalement, j’ai envie de rentrer, de rejoindre Bari. Je ne sais pas vraiment pourquoi. C’est comme ça. Je croise un cycliste papy local, en sortant de mon logement, qui m’invite par deux fois à prendre un café, mais je refuse la mort dans l’âme. Si. Car les rencontres comme celles là sont, je le sais, le piment des voyages. Mais j’ai encore presque 100km à faire donc… Il est sûrement déçu lui aussi. Ça lui aurait fait un souvenir de discussion avec un francese!

J’empreinte une série de grosses routes, Taranto est une ville très industrielle, avant de pouvoir m’extirper de la ville mais il m’aura fallut presque 20km. Je vois en particulier un hangar qui ne peut qu’abriter un avion énorme. Et de l’autre côté de la route, un petit aqueduc romain, l’Acquedotto del Triglio. Drôle de juxtaposition. De passage au bord d’un champ d’oranger, j’en profite pour voler quelques clémentines au cas où, probablement, je ne trouverai rien à manger en chemin.

Je me retrouve finalement sur la route de Jioia delle Colle la montée est dure, mais je ne pose pas pied à terre. C’est plus dur que la montée à Alberobello, parce que plus raide et plus long, presque 6km. Je tombe la veste car il fait assez chaud (faut dire que je donne des watt!). En revanche, ensuite, c’est de la balle. C’est un plateau au milieu des champs, en plein cœur de la région de production de la burrata des pouilles. Entre Cisternino, et Andria. La route est déserte, de toutes petites routes, parfois bordées de murets en pierres claires, le revêtement soyeux, j’en tombe la veste une deuxième fois. J’arrive à Jioia delle Colle en vainqueur, un type avec un manteau me croise et m’interpelle « mais d’où viens tu?! ». Le village est assez désert, normal c’est le jour de l’épiphanie, où on fête la Befana. Comme j’ai été hyper gentil, elle m’a rempli mes chaussettes de caramels.

Mais finalement je trouve une cafétéria ouverte! Ce doivent être des rebelles. Je prends un assortiment de petits sandwich, et unà riccia (autre nom de Sfogliatelle).

Ceux qui n’ont pas goûté aux Sfogliatelle ont intérêt à le faire avant de mourir. Sérieusement. Ce n’est pas une pâtisserie gastronomique, mais avoir inventé ce mélange de pâte ultra feuilletée et ultra croustillante, et de crème plus ou moins légère, c’est du génie. Personnellement je préfère les versions à la crème blanche ou la crème pâtissière, plutôt qu’au Nutella ou au chocolat. Mais c’est une affaire de goût. Ce qui est important, c’est le mariage pâte feuilletée et crème.

Quand je ressors après une grosse pause, le temps a complètement changé. Il n’y a plus de soleil, le ciel est entièrement couvert. Et il fait froid. Je m’habille en conséquence, y compris bonnet et gants, sachant vu l’heure qu’il est, je vais arriver de nuit. Je mets même un tour de cou en mérinos, pour la première fois. Ce sera la tenue idéale, sauf en arrivant à Bari où j’enlèverai les gants.

Je me perds un peu pour sortir de la ville, dans un plan à damiers, certes, mais complexe à comprendre car ce ne sont que des ruelles étroites en sens unique.

Castello Normanno-Svevo de Jioia delle Colle

Je me retrouve finalement sur une vieille route, parfois qui se transforme en chemin. C’est en fait une route qui longe une grosse canalisation qui descend jusqu’à Bari probablement. Ce doit être une route de maintenance, probablement. En tous cas elle est déserte, toute droite, en pente douce, et avec le vent dans le dos, je roule hyper vite. Plus de 40km/h parfois. Je fais attention car il y a parfois des trous ou d’immenses flaques d’eau. La nuit va tomber et je ne veux pas me retrouver là à la nuit.

Je finis par quitter la route et prendre une route plus normale qui va me conduire jusqu’à Bari. Mais la nuit tombe, et il me reste une quinzaine de km, donc je dois m’arrêter pour mettre mes lumières et même ma frontale, c’est plus sûr. Avec à un moment, une piste cyclable incroyable. C’est la soirée des grandes vitesses. 40km/h, à la nuit tombante, c’est grisant. Avec quelques petites frayeurs en découvrant, au dernier moment, un objet non identifié sur la piste. Un papier!

Je rentre finalement dans Bari, assez proprement je dois dire, pour une grande ville comme ça. Et c’est encore la fête! Les illuminations de Noël via Sparano de Bari sont toujours là, les animations pour les enfants sur le Giardini di Piazza Umberto I. Probablement c’est le dernier jour, pour l’épiphanie. Pour moi aussi c’est le dernier jour de mon tour de Puglia. Et je suis content d’être arrivé là, et sans encombre, ni matériel ni pour le bonhomme! Un beau voyage, j’y reviendrai!


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Commentaires

2 réponses à “Taranto-Bari”

  1. Sfogliatelle mais c’est l’eau de fleur d’oranger qui fait tout dedans voyons !! Y en a au marché de Menton car y à beaucoup de cafés italiens . Mais suis sûre que celle des pouilles sont meilleures . Bravo . Beau voyage . Et la carte pour suivre tes aventures ?

    1. Merci pour ton commentaires, et je pense que les Sfogliatelle en général sont excellentes. Pas seulement des Pouilles. Concernant la carte ça va venir bientôt!

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