Vélibre

Vélo. Libre. Vélibre.

Catégorie : Voyage

  • Monopoli-Ostuni et la vallée d’Itria

    Ma logeuse me réveille avec un message très gentil : « vous avez bien choisi de venir chez moi, mais maintenant il faut libérer la chambre avant 10h, et laisser 2€ de taxe de séjour. Bon voyage ». Sympa non?

    Je vais récupérer mon vélo au parking, je rentre faire mon paquetage, je laisse les 2€ de taxe de séjour. Je vais faire un tour de Monopoli de jour, et je découvre, de jour, évidemment une autre vision de Monopoli. C’est aussi un port, maritime mais aussi populaire, avec des remparts surplombant la mer. Le lieu idéal pour une promenade romantique matinale pour quelques couples. Des ruelles et des places que je n’avais pas vu. Vraiment Monopoli marque des points, même si je n’ai pas pu acheter la rue de la paix, trop chère. Troppo dispensioso.

    Et c’est parti pour la montée vers Alberobello. Une petite route monte à flan de colline, c’est LA montée du voyage. Enfin une petite route! Mais très vite je déchante. C’est le terrain de jeu d’un nombre incalculable de motos. Non seulement c’est une compétition de vitesse, mais aussi de bruit. Quelques voitures aussi. Bon sinon il fait beau et j’ai un beau panorama sur le bord de mer. Je monte tranquillement les 400m de dénivelé sur 12km. Je m’attendais à un peu plus difficile. Je m’arrête sécher un peu au sommet, j’ai changé de configuration vestimentaire, et maintenant j’ai trop chaud!

    En fait je n’étais pas arrivé au sommet, il me restait 10km à parcourir jusqu’à Alberobello (le bel Albero?). Ce village est le haut lieu des trulli. Ce sont des maisons rondes avec un toit conique en pierres. Et il y en a plein à Alberobello, mais aussi quelques-unes tout autour, dans la vallée d’Itria. En fait, elles sont si renommées qu’on en construit maintenant des neuves.

    Bon évidemment, le village est bondé de touristes. Italiens, mais nombreux. Donc… visite rapide, je prends quand même le temps de m’enfiler un panino à la bombette dans une échoppe où il y a foule. C’est une sorte de viande de bœuf roulée, cuit sur le grill. Avec légumes aux choix, je prends zucchine, melanzane et tomates séchées. Ça paraît cool comme ça mais c’est quand même de la street food. Et j’attends pas mal de temps à cause du monde. J’avale le panino en découvrant une immense zone de trulli, depuis un placette en hauteur. Je visite la zone, mais décidément, ce monde me repousse.

    Je retourne à mon vélo. Il est 14:30, je suis quand même resté pas mal de temps. Il me reste un trentaine de kilomètres, en descente. Je pense que je vais arriver de nuit et faire des impasses en chemin. J’emprunte la route de la vallée d’Itria. Décidément, les routes en Italie ne sont pas plates. Même si ça descend globalement, ça reste un peu des montagnes russes. Je me change de nouveau, car il fait de plus en plus froid. Maillot de corps d’hiver, bonnet et gants. La tenue idéale? Je pars et arrive assez vite à Locorotondo. Un petit village avec un vieux centre ville perché. Je traverse à pied en poussant mon vélo. De toutes façons je n’aurais pas pu faire autrement vu le monde. C’est la sortie dominicale on dirait. Pas vilain par ailleurs. Donc je ne traîne pas et continue en direction de Cisternino. Le deuxième village référencé de la Vallee d’Itria. Là je fais l’impasse, car je me dit que ça va être encore la même chose et je voudrais pas arriver trop tard à Ostuni.

    Le soir tombe de plus en plus mais la lumière est incroyable. Une lumière mordorée, qui accentue les couleurs de la végétation plus automnale qu’hivernale. À moins que ce soit l’inverse? En tout cas c’est un grand bonheur de filer sur une petite route dans cette lumière. Je ne sais pas si on verra ça dans le film. Le soir tombe très tôt ici, mais met énormément de temps à le faire. Donc j’arrive quasiment dans les derniers rayons du soleil couchant, dans mon dos, dans les faubourgs d’Ostuni.

    Ostuni, la ville blanche. Surprise, il y a une animation incroyable dans cette ville. Il fait pourtant assez froid, les habitants ont bonnet et doudoune, mais il y a de la musique partout et des DJ animent la soirée dehors devant les bars et restaurants.

    Petit tour dans le vieux centre, mais évidemment, on a du mal à avancer vu le monde. Je n’en reviens pas. Retour sur la place centrale, restaurant où je mange mon premier pasticciotto, une pâtisserie locale, plutôt de la région de Lecce. Un gâteau en forme de petite barquette, en pâte brisée et remplie de crème pâtissière (version légère). Là il était servi avec une compotée de cerises. Je n’en laissais pas une miette. Ce ne serait pas le dernier.

    Pasticciotto
  • Bari-Monopoli

    Premier jour de vélo! Je prends le lungomare comme hier. J’ai l’impression qu’il y a moins de traffic aujourd’hui. Samedi? Finalement les voitures se dispersent assez vite et je me trouve à rouler sur une piste cyclable plus ou moins tout le temps, mais en bordure d’une autoroute une grande partie du temps. Je passe quelques petits villages, Torre a mare, Mola di bari, rien de bien extraordinaire. Le temps, d’abord couvert, se dégage et la mer change de couleur, d’un bleu profond à un vert émeraude. J’en profite pour compléter mes essais d’enregistrements vidéo, avec les micros en particulier. À voir si c’est convainquant, hier soir ce n’était pas flagrant en termes de qualité. Mais le vent était particulièrement fort.

    Les figuiers, les figuiers de barbarie, les lauriers roses, les bougainvilliers longent la route. Il y a même des fleurs de temps en temps. Les trulli font leur apparition, de récentes comme de plus anciennes. Il y en aura beaucoup plus demain à Alberobello.

    J’arrive à Polignano al mare, un spot connu des Pouilles. En effet il y a pas mal de monde, même en cette saison, je n’ose imaginer au printemps ou en été. Je fais un tour dans les ruelles, mon vélo à la main, ce n’est pas une super idée, mais c’est l’inspiration du moment. En fait je finis mon tour assez vite, un peu dérangé par le monde. J’hésite à m’arrêter déjeuner, mais finalement il ne me reste que 8,5km avant Monopoli, ma première étape, et je craque pour une petite terrasse ensoleillée et prend un petit plat de pâtes, orecchiette al ragù de cinghiale.

    Je repars, ça va assez vite pour arriver à Monopoli, mais il commence à faire assez froid et le soir tombe. Je trouve assez vite mon logement, malheureusement le propriétaire ne m’autorise pas à ranger mon vélo dans la maison et m’indique un parking. C’est la première fois que ça m’arrive. C’est vrai que le logement est très propre, très bien décoré, et l’accès très exiguë. J’insiste un peu mais il le prends visiblement très mal, donc je me change et me rend au parking. Il n’est pas très loin, et après un petit dialogue avec le propriétaire, je range mon vélo et pars faire un tour dans le village.

    Et bien Monopoli me plaît beaucoup plus. Certes c’est un village italien plus classique, mais il y a moins de monde qu’à Polignano, et bien qu’il fasse nuit, je peux me promener tranquillement. Je visite en particulier la cathédrale en face de mon de mon logement. Elle est impressionnante car les murs sont recouverts de marqueterie de marbre.

    Je vais boire un spritz au Caffe Napoli, où je monte mon film sur la soirée à Bari. L’heure est venue d’aller régler le parking, je me rend à la pizzeria du propriétaire qui m’a dit de passer régler les cinq euros pour le parking.

    Quel bilan de ce premier jour?

    Le matériel vélo est bien rôdé, rien à dire.

    Le matériel vidéo fonctionne bien, la poignée de la caméra en particulier me paraît bien foutue. A voir pour les micros.

    L’habillement n’est pas au top. J’ai froid. Le soleil n’est pas assez chaud pour contrer le vent froid du nord.

    Les routes, surprise, sont assez agréables, en bon état, et il y a des pistes cyclables.

    Et Puglia alors? Mitigé. C’est pour l’instant en général assez miséreux, la sortie de Bari en particulier. En revanche les villages sont très bien, surtout Monopoli. À confirmer dans les jours qui viennent. Mais c’est bien d’être là, j’ai de la chance de pouvoir profiter du beau temps, du vélo, et de cette totale liberté !

  • Bari

    Évidemment ma première action est d’aller dans la magasin de vélo à proximité. Une petite douche et je descends. Le magasin est à deux rues de mon logement donc ça me prends deux minutes. Le magasin est ouvert. Ouf! Il me faut un maillon attache rapide pour une chaîne shimano 11 vitesses. Je rentre et tente de m’expliquer en italien « un Quick link shimano undici… ». Le type reste peu expressif, il ne comprend probablement pas mon angoisse. Mais il comprend ce que je cherche et c’est l’essentiel. Il me dit d’attendre. Il s’apprête à descendre à la cave, et me tournant le dos il m’adresse une phrase que je ne comprend qu’à travers le nombre :

    – … undici …?

    – si, undici, je confirme avec aplomb.

    Le type descend à la cave, et je l’entend me demander au bout d’un moment:

    – uno?

    – due!

    J’assure le coup au cas où. De toutes façons il faut bien que j’ai un maillon de rechange.

    Le type remonte de la cave avec mon butin. Il me propose de contrôler, ce que j’accepte. J’avais amené ma chaîne. Ça va parfaitement. Il me fait payer les deux maillons 10€, ce qui est hors de prix, mais je ne vais pas commencer à discuter alors qu’il vient de me sauver mon voyage. Me voilà équipé pour monter ma chaîne. Je me dis je vais aller faire un tour dans la vieille ville, et que je retournerai finir le montage et faire un tour de vérification avant 16h, heure à laquelle j’ai rendez vous avec le loueur pour ranger la valise à vélo.

    Je refais un tour de la vieille ville, mais de jour cette fois-ci. San Nicola en particulier.

    Je commence à me détendre, à penser à autre chose, à moi, à ce qui me plait, ce qu’il me plait de faire. Et je me rappelle, au milieu de ces familles italiennes attablées, que je voulais, dès le début dans mes voyages, m’arrêter boire des coups sur les places de village, humer l’ambiance locale, à l’ombre des platanes sur des places plombées de chaleur. Et c’est un objectif plus qu’atteint! J’adore ces moments à observer. Parfois je ne comprends rien aux conversations, comme aujourd’hui, mais ce n’est pas important. Ce qui compte c’est l’ambiance, l’expérience. Les expressions sur les visages, les corps. Et les mots sont sûrement les même partout. C’est parfois mieux de ne pas comprendre.

    En terrasse de café à Bari.

    Ces moments sont très souvent trop courts. Même si aujourd’hui je le fais durer. D’abord avec un petit déjeuner avec une pâtisserie à la crème et au chocolat, très chaude avec de la crème chantilly très froide. Molto buono. Puis j’enchaîne avec un panino et une bière Peroni pression molto buono aussi. Il est midi, je vais retourner finir mon paquetage.

    Montage de la chaîne, puis tri des affaires, en particulier les vêtements que je ne prends pas. En particulier le maillot d’été manches courtes, le short et le maillot de bain, que je laisse là. Je garde le cuissard court, ça me fait une solution de rechange si jamais j’avais un problème avec mon cuissard long.

    Le logeur arrive et on range la valise dans une armoire. On s’y prend à plusieurs fois, heureusement il doit y avoir 5 mètres sous plafond, on la range verticalement sur l’étagère du haut. Personne ne viendra la prendre là!

    Je pars faire un tour de vélo sur le lungomare, la promenade de bord de mer de Bari. Il y a du vent, pas mal, il y a beaucoup de traffic aussi, c’est une quatre voies, passant à deux de temps en temps. Ça promet! Mais tout a l’air bien en place concernant le vélo, c’est l’essentiel.

    Y a plus qu’à pédaler!

  • Arrivée et soirée à Bari

    Sono a Bari!

    Arrivée tranquile, l’aéroport est petit donc tout se passe sans soucis. Je trouve un bus devant la sortie, je n’arrive pas à prendre un ticket dans le bus par CB sans contact, le chauffeur me fait comprendre que je n’ai qu’à m’assoir et c’est tout. Nous sommes quatre personnes dans le bus, les autres ont l’air à moitié surpris. Je m’installe pour 20 minutes de traversée de la banlieue pas très chouette de Bari. Je suis surpris, il y a des arrêts et d’autres personnes montent. C’est un bus de ville en fait. Il est 16:10 et le jour tombe. Je ragarde et la nuit est annoncée à 16:30. Dingue. Ça va faire de longues soirées!

    J’arrive à mon logement, très belle chambre faite à neuf avec un plafond en pierres genre croisée d’ogive. à priori je vais pouvoir laisser ma valise ici pendant mon séjour. Bonne chose.

    Je commence à remonter mon vélo. Une sangle à l’intérieur de la valise a lâché, mais il n’y a pas de dégâts. Je remonte le guidon, la selle, le dérailleur, les roues, même le réglage des disques est parfait. Il ne me reste que la chaîne, et là je m’aperçois que j’ai oublié l’attache rapide Paris. Et je n’en ai pas de rechange. La boulette! Je regarde vite fait les marchands de vélo à proximité, il n’y en a pas des masses, et je m’aperçois que c’est férié aujourd’hui car c’est la Saint Étienne. Bon il n’y a qu’à espérer que les magasins seront ouverts le lendemain, a priori c’est le cas dans Google maps. Ça va me pourrir un peu ma soirée cette histoire.

    Je range toutes les affaires et décide d’aller voir quand même si par hasard les magasins seraient ouverts. en effet tout est fermé, donc je me dirige vers la vieille ville. Il y a de plus en plus de monde au fur et à mesure que j’approche de la vieille ville. J’entre dans les ruelles et commence à me promener. Il y a maintenant énormément de monde, il y a beaucoup d’illuminations, des maisons sont couvertes de guirlandes, c’est vraiment Noël! Je m’arrête à un croisement où des gens font la queue pour acheter des Popizze. Des Popizze di Angela. Une sorte de beignets faits minute, sucrés ou salés, en forme de petites boules (de Noël?). Seulement quand on a mangé ces beignets peut on dire qu’on est allé à Bari, dit une affiche.

    Je m’éloigne un peu pour déguster mes beignets, qui sont ma foi fort bons, et je ne suis pas grand fan des beignets en général. Je passe devant une maison, des garçons dehors sont en habit médiéval, je me dis qu’il va y a voir un spectacle pour la saint Étienne? Ou que je l’ai raté? Il fait maintenant nuit noire mais les ruelles sont très bien éclairées. J’arrive sur une place où d’autres gens dans d’autres habits attendent. Je m’arrête et j’assiste quelque minutes plus tard à un spectacle de lancer de drapeaux, accompagné d’une petite troupe de joueurs de tambour. Un garçon dirige la troupe de lanceurs de drapeaux, un autre dirige la troupe de tambours. Il donne le rythme dans une sorte d’improvisation, de même que les drapeaux tournoient en rythme. Parfois, quelque jeunes s’assemblent en une petite pyramide et un des leur joue du tambour, soutenu par les autres. C’est à la fois très simple et amateur, et très bien fait. En tous cas, je n’avais jamais vu ça.

    La troupe de disperse légèrement, mais c’est en fait une procession qui commence. Des gens portent des flambeaux, il y a d’autres personnages costumés et je comprends quil s’agit d’une crèche vivante, qui va circuler dans la ville. Tout se monde arrive sur la place de la basilique San Nicola, et le spectacle continue. Puis la procession recommence et se dirige vers la mer. Il y a maintenant énormément de monde, même amassés sur le rampart de la ville. La procession traverse la rue et se dirige vers la plage. Il y a tellement de monde que je ne peut pas voir ce qu’il se passe, juste voir sur les écrans de téléphone qu’il y a une sorte de baptême du christ. Les rois mages portent un bac de petits pains qui sont bénis? Je contourne la scène et vient par la plage. Des gens sont dans l´eau avec des flambeaux, et maintenant la grande étoile dressée sur la plage est enflammée. C’est la fin de la cérémonie, les petits pains sont distribués. Je n’étais pas préparé! En fait, j’apprends que Bari est la patrie du Père Noël (Saint Nicolas), depuis que les reliques du saint ont été ramenées depuis Myre en Turquie au 11ème siècle. Et du coup on faite ici Noël dignement, du 6 décembre (fête de la saint Nicolas) au 6 janvier. J’ai de la chance d’être là !

    La précession de la saint Nicola

    Je retourne dans la vieille ville, et me fait une petite assiette d’orecchiette au ragu de cavallo. Ce sont de petites pates en forme… d’oreille, typiques des pouilles. Je fais un tour de la vielle ville, je découvre qu’il y a aussi de grandes places qui bordent presque la mer. Elles sont très animées avec toutes sortes de personnes de tous les âges. Bon enfant. J’adore ce genre d’ambiance.

    Je retourne à mon logement, passe par le Teatro Petruzzelli, dont la place est très bien décorée. Demain, mission « maillon rapide de chaîne ».

  • Puglia (Pouilles)

    C’est mon nouveau voyage en 2024! Le dernier de l’année. Je pars chercher le soleil et la chaleur. Pour changer de la grisaille parisienne. Et repartir en Italie, où je ne suis pas allé depuis deux ans et notre voyage en Lombardie et Vénétie (ouah, quels souvenirs!). Mais cette fois dans une région du sud, que je ne connais pas. Dans le talon de la botte.

    À priori la météo est prometteuse en termes d’ensoleillement.

    Qu’est ce que je vais chercher là bas, outre le soleil et la chaleur? Le dépaysement bien sûr, la beauté du bord de mer, les truli, le sud de l’Europe, et les petits villages italiens qui me plaisent tant. La nourriture réputée, et les sodas à l’orange que j’avais adorés sur le Tuscany trail. Et puis tout ce que je cherche dans mes voyages à vélo, l’exploration, l’aventure, les rencontres, l’inconnu. Comme dit Jean Gabin à Suzanne Flon ébahie dans Un singe en hiver, « je n’ai pas eu ma part d’imprévu ».

    Et puis aussi, la gare de Bari, qui avait plu à Robert dans Sur la route de Madison. Ce qui avait tant étonné Francesca. Ceux qui me connaissent bien savent que c’est un de mes films préférés. Ce qui les étonnent tous. Et pourtant je pense que beaucoup d’hommes voudraient qu’une femme les regarde comme Francesca regarde Robert.

    Je dois d’avoir vu ce film à mon ami Dominique. Il me dis un jour qu’il allait voir un film avec sa copine « un gros mélo, de Clint Eastwood, avec de la musique d’Ahmad Jamal ». C’est vrai , mais aussi des chansons biens sirupeuses de Johnny Hartmann. C’était en 1995.

    Vais je trouver ce restaurant au store rayé, en face de la gare?

  • La Moselle, troisième partie

    Des vignes, des vignes, des vignes.

    Les jours suivant vont être dans le cœur de la Moselle allemande. La Mozel devrais je dire. Avec des vignes plantées sur les pentes des coteaux de la rivière. Partout. Et sur des pentes très raides allant probablement à plus de 60° parfois. On se demande alors comment ces vignes, par ailleurs avec des plans assez hauts, plus de deux mètres, peuvent être taillés et entretenus. On voit quelque tracteurs très étroits qui passent entre les rangées de pieds de vigne, et escalade les coteaux pour soit épandre les produits soit probablement tailler les plants. Mais sûrement le travail doit aussi être très manuel.

    La Moselle entame la suite de ses méandres. Les virages sont assez larges, mais la courbe est suffisamment serrée pour être devinés à l’œil nu. Cela donne des paysages très beaux de mon point de vue. En particulier à vélo, c’est hyper sympa, avec la vitesse, de couvrir un virage en quelques minutes. Et ça romp aussi la monotonie qu’on pourrait avoir sans tous ses virages. C’est ça qui fait, en particulier, la beauté de ce parcours. Il fait maintenant très beau temps, ce n’est pas sans augmenter le plaisir. C’est ensuite une série de petits villages de part et d’autre de la rivière.

    Cochem

    Le noeud touristique de la Moselle allemande. Avec son château, le Reichsburg Cochem, construit au détruit par Louis XIV, comme beaucoup de château de la région, mais reconstruit au 19eme siècle. On monte à pied par un petit chemin très raide, et les non sportifs sont bannis du trajet.

    Que garder de ce château? D’abord la reconstruction et l’entretien excellent. Ensuite, la vue magnifique sur la Moselle. Des boiseries, des plafonds peints. C’est un château médiéval, et je n’en ai pas visité depuis longtemps, et sûrement pas dans un si bon état.

    Le château d’Eltz

    Nous faisons une petite étape depuis Cochem, une vingtaine de kilomètres, pour atteindre Moselkern, afin de visiter le château d’Eltz. Il fait si chaud que bien qu’on soit arrivés assez tôt, nous décidons de reporter la visite au lendemain matin à la fraîche. L’hôtel que nous avons réservé est en dehors de la vallée de la Moselle, dans la vallée de la rivière Eltz (micro rivière comparée à la Moselle). Il faut quitter la route et faire quelques kilomètres dans une forêt qui nous rafraîchis. On se relaxe du coup à l’hôtel. On y prend aussi un dîner simple et unique pour tout le monde : soupe à la tomate, porc en sauce avec légumes et gnocchis, et crêpe au chocolat et à la crème anglaise. Assorti d’un verre de Riesling bien sûr.

    C’est donc le lendemain qu’on monte au château, il faut à peu près une heure de marche. Ce château est un château privé, qui appartient à la famille Eltz encore aujourd’hui. Donc les photos de l’intérieur et les drones sont interdits. Dommage, je ne pourrais pas vous faire profiter des formidables plafond et murs peints de l’une des pièces.

    Koblenz

    La dernière étape nous conduit à Koblenz, notre destination finale. Il fait extrêmement chaud. Nous longeons successivement une route et une voie ferrée, et traversons quelques villages assez mignons comme Kobern-Gondorf.

    Kobern-Gondorf

    Il y a pas mal de petits châteaux sur les coteaux, mais tous plus ou moins en ruine.

    Finalement nous arrivons à Koblenz. L’entrée à vélo dans la ville est, comme toujours avec les villes importantes, compliquée. On se perd en chemin et nous prenons tous les deux des routes différentes, menés par nos gps différents : Valérie continuant à longer la Moselle, moi rentrant dans le centre ville. J’arrive sur une très belle place, où je termine de tourner le film de notre voyage, avec la musique d’il était une fois dans l’Ouest jouée par une musicienne sous un porche, avec une sorte de petite harpe horizontale.

    Nous prenons possession de notre location pour trois nuits, pour profiter de la ville.

    C’était un beau voyage, finalement varié, dans une région quasiment fréquentée par des allemands. On aura vu très peu de touristes autres, quelques français bien évidemment. Mais très peu.

    La ville de Koblenz

    Koblenz, en Latin Confluentes, est le lieu de rencontre de la Moselle et du Rhin. C’est d’ailleurs la deuxième fois qu’on se retrouve au bord du Rhin cette année, après notre voyage en Alsace au printemps. la ville fait partie de la Rhénanie-Palatinat, région qui a appartenu aux francs après la mort de Charlemagne et contestée ensuite par les français à l’époque moderne. C’est une région cousine en quelques sortes.

    Cette ville est au mois d’août très calme, mais quand même suffisamment animée. Le centre pavé, il est entièrement piétonnier. ville en partie encore ancien est très agréable. On y trouve en particulier le plus grand magasin de vélos que j’ai jamais vu. Fahrrad XXL Franz. Rien que ça. Peut être deux cents vélos sont visibles. J’y trouve un bonnet d’été que jamais je n’aurais trouvé en France. 90% des vélos sont des vélos électriques. Quelques vélos de ville ou Gravel, quasi pas de vélos de route.

    Il n’y a pas grand chose à voir dans Koblenz. Nous avons pris le téléphérique 3S qui mène à la forteresse qui se trouve de l’autre côté du Rhin, la Forteresse d’Ehrenbreitstein. C’est maintenant une fondation culturelle avec plusieurs expositions temporaires. Elle donne surtout l’occasion d’avoir une vue magnifique sur le confluent.

    Le dernier jour, je fais une petite visite d’un château du Rhin, le Marksburg. Le seul château du Rhin qui ne fut jamais détruit.

    Et comme de bien entendu, nous finissons notre séjour dans un très bon restaurant que j’avais réservé avant de partir, et qui s’avère être d’inspiration très largement française. Au menu : pâte en croûte et coquilles Saint-Jacques et épinards au beurre blanc, un trio de veau avec langue et ris, assortis d’une excellente purée, et une crêpe Suzette en dessert. Un délice. Riesling et Weißburgunder en accompagnement bien sûr.

  • La Moselle, deuxième partie

    Metz.

    Metz est une très belle ville. Vraiment très belle ville. On le sens dès qu’on arrive et qu’on traverse la Moselle. On y arrive un peu tard, l’entrée à vélo est très compliquée, plus encore que d’habitude. On ne sait où se trouvent les pistes cyclables, tantôt sur le trottoir tantôt à droite de la chaussée, tantôt à gauche, parfois avec le bus. Heureusement on n’a pas trop de chemin à faire pour rejoindre notre hôtel, chacun de notre côté.

    En fait c’est une auberge de jeunesse. L’hôtesse d’accueil est super sympa mais pas très compétente. Elle oublie de nous dire que les serviettes sont en supplément, et je me retrouve sous la douche, en me demandant « mais au fait, elles sont où les serviettes? ». Bon les prochaines fois on demandera en arrivant si les serviettes sont comprises. Elle nous dit qu’il n’y a rien à payer, mais nous demandera de payer finalement le lendemain. Elle nous envoie dans des restaurants qui sont tous fermés le dimanche. Mais elle est très sympa, et rigolote. Bah ça fait des souvenirs.

    On part se balader dans la ville, et en effet cette ville est super agréable. Centre ville piétonnier, beaucoup d’animation mais bon enfant, pas mal de monde pour un dimanche d’août, on sent que cette ville vit bien. On n’a finalement que le temps de visiter la cathédrale. Mais quelle cathédrale! 40m de hauteur de voute, trois étages de vitraux! Dingue. Et les vitraux en partie peints par Chagall, mazette!

    Il faudra que je retourne à Chartres pour comparer. Mais on est un peu estomaqué !

    On passe une soirée au restaurant trouve par hasard, bon, pas au niveau bien sûr de Patern à Nancy bien sûr, mais bien.

    La fin de la Moselle française

    La dernière étape française nous conduit à la frontière, mais nous n’avons trouvé qu’un hôtel à Manderen, un village à l’écart de notre route. Avec une montée d’une centaine de mètres de dénivelé, qui finalement ne s’avèrera pas si dure que ça. Grand repos en arrivant, avec une hôtesse remarquablement aimable, qui nous conduira même jusqu’à notre chambre. Je n’avais pas vu ça depuis de nombreuses années.

    Mais en chemin, nous faisons halte à Thionville, troisième ville de Lorraine. J’avais une petite pensée pour Éric avant d’arriver, j’avais une grosse pensée pour lui en repartant. Comment dire? J’étais venu là il y a très longtemps pour une mission de conseil, et je n’avais pas trouvé cette ville très interessante. Mais je m’étais dit que fallait pas juger trop vite. Eh bien disons que je ne vais toujours pas juger trop vite non plus.

    Schengen

    Nous passons la frontière pour arriver à Schengen. Alors si vous avez dormi pendant 50 ans, l’accord de Schengen acte la libre circulation des personnes et des biens en Europe. Il fut signé en 1985 par la France, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. C’est sur un bateau, le Princesse Marie-Astrid, sur la Moselle, que fut signé l’accord. Pour la France, c’était Catherine Lalumière, secrétaire d’état aux affaires européennes, qui signa l’accord. C’est Edith Cresson, une autre femme, qui négocia la seconde version en 1989. C’est émouvant de revoir la photo de cette femme entourée quasiment que d’hommes.

    Schengen

    En fait c’est un peu grâce à cet accord, qu’aujourd’hui, nous pouvons faire ce voyage à vélo.

    Trier (Trèves)

    Trèves, ancienne capitale des gaules. Rien que ça. Alors forcément l’attente est là. Et la ville répond présente.

    Très belle ville, riche, encore aujourd’hui. Rien d’exceptionnel, mais de beaux monuments, une bonne ambiance, de la vie, un beau restaurant avec vue sur les coteaux de la rivière, bref une belle étape. Une trêve dans notre voyage, si j’osais.

    De Trier à Piesport

    Peut être la plus belle étape du voyage. Pourquoi? Il fait très beau, et nous sommes au cœur de la Moselle allemande. Des vignes partout, la rivière commence à prendre de sacrés virages, les coteaux offrent de sublimes courbes, la piste cyclable est magnifique. Et il commence à y avoir de beaux petits villages. Un échantillon des paysages en vidéo.

    De Piesport à Traben-Trarbach

    On continue dans les vignes. Ici les vignes sont plantées sur les coteaux, les rangées suivant la pente. Parfois la pente est supérieure à 45°! Il faut des tracteurs très étroits pour passer entre les rangées, seul moyen pour désherber entre les rangées ou les traiter.

    Journée riche en petits villages touristiques, voire très touristiques. Bernkastel par exemple.

    Arrivée à Traben-Trarbach en milieu d’après midi. Deux petits villages de part et d’autres de la rivière. Belles maisons. Restaurant indien, glace en cornet. Glucklich wie gott in Deutchland.

  • La Moselle, de Nancy à Koblenz. Premiers jours.

    Nous voilà parti pour notre nouveau voyage. Il va nous conduire de Nancy à Koblenz sur le Rhin, en suivant la vallée de la Moselle. C’est en lisant un article du Monde que j’ai eu cette idée, la Moselle n’étant pas une destination à laquelle je rêve depuis plusieurs années.

    Mais tout d’abord nous faisons halte à Dijon chez la tante de Valérie. Nous prenons un TER à destination de Lyon (oui ça existe, un peu plus de 5 heures de train) à 7:35. Nous sommes réveillés par un orage qui nous oblige à sortir nos affaires de pluie du fond de nos sacs… mais finalement quand nous sortons la pluie s’est arrêtée. Direction Gare de Lyon, dans la tranquillité de cette période olympique.

    Trois heures de train jusqu’à Dijon, petit tour à vélo en arrivant autour du lac Chanoine Kyr. Nous arrivons chez la tante de Valérie pour le déjeuner. Nous faisons connaissance autour d’une salade variée, et après une petite sieste, nous allons faire un tour dans le centre ville.

    Dijon est une très belle ville, très bourgeoise, visiblement très riche avec un patrimoine architectural datant pour beaucoup du 18eme, mais aussi de la renaissance. Entièrement piétonnière, il est très agréable d’y flâner pour cette première journée de vacances.

    Nous passons deux jours à Dijon. Le deuxième jour est consacré au parcours de la chouette, qui passe par les principaux monuments de la ville. Puis nous faisons la visite du musée des beaux arts, qui couvre une large période de l’antiquité au 20eme siècle. En particulier à l’entrée des peintures sur bois datant de l’époque romaine, je n’avais jamais vu ça. 

    Nous sommes en résidence chez Christiane et Christophe, et c’est assez agréable d’être choyés comme des coqs en pâte!

    Samedi matin, après un petit déjeuner sur la place de la libération face aux palais des ducs, nous partons pour Nancy, lieu de départ de notre voyage à vélo. Une bien belle étape à Dijon, nous reviendrons pour la visite de la vallée des grands crus.

    Départ pour Nancy

    Nous prenons le tirait vers Nancy. Il y a pas mal de vélos mais nous trouvons néanmoins deux places, ainsi que pour nous.

    Le paysage est familier bien que je ne sois jamais venu ici. Une longue plaine bordée de collines assez peu élevées. C’est la vallée de la Meuse. On se dit qu’on pourrait être à beaucoup d’endroit en France.

    Nancy

    On reste deux jours. La place Stanislas, bien sûr, mais aussi la place la carrière, le palais du gouvernement, la porte de la Craffe. Aussi les berges de la Meurthe. Mais je suis un peu déçu. Bien sûr, la place Stanislas vaut plus que le détour. Mais je reste sur ma faim.

    Ah si, il y a la villa Majorelle. Très belle villa art nouveau. Ah oui.

    La place Stanislas.
    La villa Majorelle

    Pont à Mousson

    Alors, que dire? La place Duroc. Avec du soleil ça passe. Et pourtant, avec ses arches du 16eme siècle, ses maisons très belles, il y a du potentiel. Mais sûrement un manque d’argent. Don on a droit aux façades gris noires, au crépis qui fout le camp.

    Mais il y a l’abbaye des Prémontrés. Et ça, ça vaut le détour. Rien que l’escalier ovale dit de l’atlante, ça vaut les 6€ de visite de l’abbaye.

    Demain Metz.

  • Premier jour

    Départ légèrement en retard, mais ça va on a même le temps d’acheter à manger pour le petit déjeuner. Notre premier jour se passe en Allemagne, en forêt noire. On doit prendre trois trains entre Strasbourg et Fraudenstadt, avec changement à Offenbourg, puis Hausach.

    La vallée de Kinzig se rétrécie de plus en plus à mesure qu’on s’enfonce dans la vallée. Il y a un changement brutal de pente entre le fond la vallée, très plate, et le bas des collines de la forêt noire. Elle ne sont pas très hautes, une centaine de mètre, mais très raides. Et des vignes sont plantées dans ces pentes très raides, alignées au gré des pentes, formant une sorte de patchwork. On longe en train des petits jardins, l’Allemagne est définitivement très tranquille. Ça nous rappelle notre voyage de l’été dernier. Ça me rappelle aussi mon tour du lac de Konstanz.

    Les trains que l’on prend sont de plus en plus petit. Le dernier comporte seulement deux petits wagons. Il s’agrippe à ses rails pour monter jusqu’à Freudenstadt, à 740m d’altitude. Nous démarrons avec le soleil et un peu de ciel bleu. Pourvu que ça dure!

    Le paysage change en cours de route, la vallée, ses pentes raides et herbeuses, typiques de la forêt noire, font place à la forêt de conifère, très dense nous débouchons sur un plateau herbeux. Freudenstadt, la ville de la joie, nous attends tranquillement.

    Et c’est parti pour une descente de 60km. D’abord un paysage d’alpage, une splendide piste cyclable descend tranquillement au milieu des champs. Pas de doute nous sommes en Allemagne.

    Pas mal de travaux en cours de route nous oblige néanmoins à nous écarter régulièrement de la route. Le paysage est vraiment très beau. Et la route nous emmène tranquillement au fond de la vallée vers Rastatt.

    Mon pneu arrière se dégonfle régulièrement, je suis obligé de regonfler plusieurs fois, je tente de mettre des mèches mais rien n’y fait. Je finis avec un pneu avec une grosse mèche à moitié enfoncée, mais ça fuit lentement quand même. Va falloir faire quelque chose demain.

    En attendant nous arrivons à Rastatt, un peu épuisé quand même. Nous dormons ce soir dans un espèce de lieu de retraite, avec une grosse chapelle. Pas le temps tellement de traîner, nous dînons au restaurant, schnitzel vegan pour Valérie, traditionnel Wiener schnitzel pour moi.

  • Arrivée à Strasbourg

    C’est notre point de départ en Alsace. Demain départ pour la forêt noire, un journée à descendre de Freudenstadt vers Rattstadt. Puis ensuite retour en France et traversée jusqu’à Mulhouse.

    Mais ce soir c’est dîner chez Lisa et Arthur!

    Marrant ça me fait penser à Karlsruhe ce coin où nous dormons ce soir.